Utilisation d’insectes dans la nourriture de la volaille, des poissons et du porc au Kenya et en Ouganda


Le fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique (CultivAF) est un partenariat de 35 millions de dollars canadiens (37 millions de dollars australiens) sur dix ans entre le CRDI et le Australian Centre for International Agricultural Research (ACIAR). CultivAF finance la recherche appliquée visant à améliorer la sécurité alimentaire, la résilience et l’égalité des sexes en l'Afrique de l'Est et du Sud.
Une pénurie de protéines pour l'alimentation animale (en termes de quantité, de qualité et de coût) limite la production de volailles, de poissons et de porcs, ce qui compromet les efforts déployés pour répondre à la demande croissante de protéines animales en Afrique orientale et australe. Ces défis peuvent être relevés en partie en utilisant les insectes comme autre source durable de protéines pour l'alimentation animale.
La première phase de ce projet a établi une base scientifique solide pour l'utilisation des insectes dans l'alimentation animale, a démontré la faisabilité technique et la rentabilité économique, et a établi des normes qui permettent et guident l'utilisation des insectes dans l'alimentation animale. La deuxième phase s'appuiera sur ces réalisations en testant l'approvisionnement et les options de mise à l'échelle, et en élaborant des modèles d'affaires sensibles au genre afin de créer des emplois et de générer des revenus pour les femmes, les hommes et les jeunes agriculteurs.
La problématique
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, il faudra produire 200 millions de tonnes de viande de plus d'ici 2050 pour nourrir une population qui devrait atteindre 9,1 milliards d'humains. Satisfaire à cette demande croissante exigera de créer de nouvelles sources de protéines d'alimentation animale qui seront rentables et viables sur le plan social et environnemental. Toutefois, les additifs protéiques dans l'alimentation animale augmentent considérablement le coût des aliments pour animaux et sapent les efforts visant à stimuler durablement la production animale. Le coût des aliments est déjà élevé – représentant de 60 à 70 % des coûts de production – et la demande croissante envers certains ingrédients a fait doubler les prix durant la dernière décennie.
La recherche
L'équipe de recherche analysera et comparera les résultats de différentes approches pour mettre à l'échelle des modèles commerciaux de production d'insectes. Elle évaluera également le rendement des colonies d'insectes et du bétail nourri avec des aliments à base d'insectes dans diverses zones agro-écologiques. La participation des décideurs, des intervenants du secteur privé, des organisations non gouvernementales et des agriculteurs se fera à des échelons différents.
Les chercheurs utiliseront des méthodes qualitatives et quantitatives nécessitant la participation de 11 070 ménages et de 60 petites et moyennes entreprises qui seront formées dans l'élevage et la transformation de masse d'insectes pour la nourriture. Le projet renforcera la capacité de 100 jeunes entrepreneurs et entrepreneuses en perfectionnant leurs compétences en affaires.
Les résultats attendus
- Déterminer les modèles de chaîne d'approvisionnement les plus rentables, durables et sensibles au genre;
- Former 11 070 ménages à l'élevage collectif d'insectes et à la transformation des aliments pour animaux;
- Déterminer et recommander les meilleures méthodes pour la mise à l'échelle, conduisant à une plus grande adoption de la production et de la transformation durables et de qualité des insectes pour l'alimentation animale;
- Former et renforcer les capacités de 60 petites et moyennes entreprises en matière d'élevage d'insectes;
- Publier au moins 10 articles scientifiques;
- Élaborer des programmes à l'intention des universités et des centres d'incubation sur l'utilisation des insectes dans la nourriture des animaux;
- Former trois étudiants à la maîtrise et un étudiant au doctorat;
- Augmenter la disponibilité de protéines pour la nourriture, réduire les coûts pour les protéines et améliorer la production animale et la génération de revenus.