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Sécurité alimentaire et VIH/sida

 
De plus en plus, on est conscient des effets que peuvent exercer les politiques alimentaires sur le VIH/sida et vice versa. On a donc lancé, en 2001, le Regional Network on HIV/AIDS, Rural Livelihoods and Food Security (le réseau RENEWAL), un projet conjoint du Service international pour la recherche agricole nationale et de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires bénéficiant du soutien du CRDI et d’autres bailleurs de fonds.

RENEWAL, sorte de mégaréseau, est présent au Malawi, en Afrique du Sud, en Zambie, en Ouganda, en Éthiopie et au Kenya, et il permet la collaboration de chercheurs africains afin de mieux comprendre les liens entre VIH/sida et sécurité alimentaire et nutritionnelle.   RENEWAL cherche à faire en sorte que les politiques et les programmes agricoles, alimentaires et nutritionnels soient mieux adaptés et à trouver des moyens de prévenir l’infection au VIH et de réduire l’impact du sida. Au Malawi, par exemple, le risque de MTS augmente en période de disette. L’approvisionnement alimentaire diminuant, certains n’ont sans doute pas d’autre choix que de recourir à des comportements sexuels à haut risque pour parvenir à nourrir leur famille.

D’après Renaud De Plaen, du programme ÉCOSANTÉ du CRDI, la recherche au Malawi démontre qu’il faut étudier le VIH/sida sous l’angle non seulement de la santé, mais aussi de l’alimentation et de la nutrition. « De plus en plus de gens se trouvent exposés au VIH/sida en Afrique australe. Or, plus ils sont touchés, plus il leur est difficile de produire assez de nourriture, et plus s’intensifie leur vulnérabilité », explique-t-il. « Comme les plus vulnérables sont souvent les plus exposés, on se retrouve dans un cercle vicieux. »

Les études menées en Afrique du Sud, en Zambie et au Malawi servent actuellement à éclairer les secteurs de l'agriculture, de la santé et de l’éducation, entre autres, et les résultats reposant sur des données probantes permettront d'améliorer bon nombre de politiques.

« Quatre ans après la phase initiale, le milieu scientifique reconnaît qu’on ne peut envisager séparément la production alimentaire et le VIH/sida, ajoute Renaud De Plaen. Il est très clair que, pour faire face à la crise, une meilleure collaboration s’impose entre les secteurs de la santé, de la production alimentaire, de l'agriculture et de l'éducation. »

Le réseau se concentre dorénavant sur la recherche pouvant influer sur les politiques, le renforcement des capacités et les communications. Une prochaine étude examinera les liens entre sécurité alimentaire, mouvements migratoires et VIH/sida tant en milieu rural qu'urbain.