Renforcement de la résilience face aux changements climatiques dans le secteur de l’aquaculture en Thaïlande
2 février 2015
Les habitants de l’Asie du Sud-Est pratiquent l’aquaculture depuis des siècles. C’est un secteur important en Thaïlande. En 2010, la production totale de produits d’animaux aquatiques était de plus de trois millions de tonnes, dont environ 42 % provenaient de l’aquaculture en eau douce et côtière, et le reste de la pêche d’espèces sauvages. L’augmentation de la demande de poissons de la part des consommateurs et la diminution des prises de la pêche, l’aquaculture est une source croissante de revenus et d’alimentation; en Thaïlande, plus de 600 000 personnes participent directement ou indirectement à ce secteur. Par ailleurs, contrairement à de nombreuses cultures, les cycles de l’aquaculture se poursuivent toute l’année. Cette activité peut donc stabiliser et accroître les revenus de familles qui ont accès à une rivière, à un réservoir ou à une terre avec un bon approvisionnement en eau.
Répercussions des changements climatiques
Au cours des dernières années, des événements climatiques extrêmes comme des inondations et des saisons sèches prolongées ont exercé une pression sur les activités d’aquaculture, ce qui a entraîné une augmentation des risques pour les producteurs. Malgré cela, les chercheurs savent de mieux en mieux appuyer les exploitations et peut-être même favoriser l’expansion du secteur. Un projet financé par le CRDI et dirigé par l’Université de Chiang Mai permet d’étudier le rôle de l’aquaculture dans un climat variable et changeant et d’élaborer des stratégies d’adaptation au niveau de l’exploitation et du bassin de la rivière.
Dans le nord de la Thaïlande, le tilapia rouge et le tilapia du Nil sont les espèces commerciales de prédilection; elles représentent plus de la moitié des alevins vendus aux éleveurs par 15 alevinières gouvernementales de la région. Ces poissons sont adaptés à la vie dans un parc en filet installé dans une rivière ou un réservoir naturel (tilapia rouge) ou dans un étang artificiel peu profond – souvent une rizière convertie – sur la terre du producteur (tilapia du Nil). Les aquaculteurs eux-mêmes surveillent et observent la santé des poissons. L’un des obstacles auxquels les éleveurs de tilapias font face est le peu de données scientifiques dont ils disposent sur les poissons qu’ils élèvent ou l’écosystème qu’ils utilisent pour leur élevage. Les éleveurs ne connaissent pas toujours les meilleures façons de réduire les risques associés à la variabilité du climat ou de s’adapter au changement climatique. L’équipe de recherche aide à améliorer les pratiques de gestion adoptées par les exploitations aquacoles en examinant des facteurs comme la chimie de l’eau, la prise de décisions des aquaculteurs et les politiques du gouvernement. Un exemple important est le besoin de gérer la qualité de l’eau des étangs de façon à ce que les niveaux d’oxygène dissous ne baissent pas trop la nuit afin d’éviter que les poissons manquent d’air. Les jours où le temps est couvert, il y a un risque élevé pour les étangs qui sont « trop verts » – les algues consomment beaucoup d’oxygène la nuit, et sans soleil le lendemain pour assurer la photosynthèse, l’oxygène n’est pas remplacé. Besoin d’une meilleure gestion de l’eau Dans toute la Thaïlande, les plans de gestion de l’eau tiennent compte de l’irrigation, de l’hydrographie, de l’atténuation des inondations et des usages commerciaux et domestiques, mais, souvent, ils ne tiennent pas compte de l’aquaculture. Dans le cas des parcs à filet dans des rivières dont le débit est hautement régulé, les besoins des exploitations aquacoles sont semblables à ceux des populations des poissons et des écosystèmes naturels, mais les flux environnementaux ne sont pas une priorité pour l’instant. Pendant la saison sèche, l’allocation d’eau pour remplir les étangs est souvent difficile, compte tenu des nombreuses utilisations concurrentes. Il est essentiel d’aider les autres utilisateurs d’eau à comprendre que la gestion intégrée des ressources en eau est un enjeu crucial pour la durabilité de l’aquaculture. C’est un élément stratégique important de ce projet. La variabilité du climat et le changement climatique compliquent la gestion de l’eau. Les risques d’inondations et de sécheresses sont très saisonniers et varient de façon importante d’une année à l’autre et d’une décennie à l’autre. Les événements climatiques et météorologiques extrêmes stressent les poissons, car ils affectent directement les ressources en eau et les écosystèmes dont l’aquaculture dépend. Cela peut nuire à la santé des poissons, les rendre malades ou même causer leur mort – et tout cela a un effet sur les profits de l’exploitant et sur la sécurité de la source de revenus.
Les intervenants clés doivent collaborer pour élaborer des stratégies d’adaptation appropriées en réponse à ces conditions environnementales incertaines, variables et changeantes. L’équipe de recherche facilite la collaboration entre les organismes du gouvernement local, les ministères des pêches et de l’irrigation et les groupes d’éleveurs afin d’appuyer et de fixer la priorité des mesures qui doivent être prises à différents niveaux. Les résultats de cette étude – qu’il s’agisse d’articles scientifiques publiés, de recommandations à l’intention des éleveurs, ou de nouvelles collaborations et priorités stratégiques – peuvent faire une différence dans toute l’Asie du Sud-Est.
Photo (droite) : Université de Chiang Mai
Tilapia rouge élevé dans un parc à filet dans le nord de la Thaïlande.
Jennifer Kingsley est une auteure qui vit à Ottawa. Le projet Aquaculture intérieure et adaptation aux changements climatiques au nord de la Thaïlande est financé dans le cadre de l’Initiative de recherche sur l’adaptation aux changements climatiques en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes à l’aide de fonds provenant du financement accéléré du gouvernement du Canada.
Consultez le site Web du projet (anglais seulement)
Répercussions des changements climatiques
Au cours des dernières années, des événements climatiques extrêmes comme des inondations et des saisons sèches prolongées ont exercé une pression sur les activités d’aquaculture, ce qui a entraîné une augmentation des risques pour les producteurs. Malgré cela, les chercheurs savent de mieux en mieux appuyer les exploitations et peut-être même favoriser l’expansion du secteur. Un projet financé par le CRDI et dirigé par l’Université de Chiang Mai permet d’étudier le rôle de l’aquaculture dans un climat variable et changeant et d’élaborer des stratégies d’adaptation au niveau de l’exploitation et du bassin de la rivière.
Dans le nord de la Thaïlande, le tilapia rouge et le tilapia du Nil sont les espèces commerciales de prédilection; elles représentent plus de la moitié des alevins vendus aux éleveurs par 15 alevinières gouvernementales de la région. Ces poissons sont adaptés à la vie dans un parc en filet installé dans une rivière ou un réservoir naturel (tilapia rouge) ou dans un étang artificiel peu profond – souvent une rizière convertie – sur la terre du producteur (tilapia du Nil). Les aquaculteurs eux-mêmes surveillent et observent la santé des poissons. L’un des obstacles auxquels les éleveurs de tilapias font face est le peu de données scientifiques dont ils disposent sur les poissons qu’ils élèvent ou l’écosystème qu’ils utilisent pour leur élevage. Les éleveurs ne connaissent pas toujours les meilleures façons de réduire les risques associés à la variabilité du climat ou de s’adapter au changement climatique. L’équipe de recherche aide à améliorer les pratiques de gestion adoptées par les exploitations aquacoles en examinant des facteurs comme la chimie de l’eau, la prise de décisions des aquaculteurs et les politiques du gouvernement. Un exemple important est le besoin de gérer la qualité de l’eau des étangs de façon à ce que les niveaux d’oxygène dissous ne baissent pas trop la nuit afin d’éviter que les poissons manquent d’air. Les jours où le temps est couvert, il y a un risque élevé pour les étangs qui sont « trop verts » – les algues consomment beaucoup d’oxygène la nuit, et sans soleil le lendemain pour assurer la photosynthèse, l’oxygène n’est pas remplacé. Besoin d’une meilleure gestion de l’eau Dans toute la Thaïlande, les plans de gestion de l’eau tiennent compte de l’irrigation, de l’hydrographie, de l’atténuation des inondations et des usages commerciaux et domestiques, mais, souvent, ils ne tiennent pas compte de l’aquaculture. Dans le cas des parcs à filet dans des rivières dont le débit est hautement régulé, les besoins des exploitations aquacoles sont semblables à ceux des populations des poissons et des écosystèmes naturels, mais les flux environnementaux ne sont pas une priorité pour l’instant. Pendant la saison sèche, l’allocation d’eau pour remplir les étangs est souvent difficile, compte tenu des nombreuses utilisations concurrentes. Il est essentiel d’aider les autres utilisateurs d’eau à comprendre que la gestion intégrée des ressources en eau est un enjeu crucial pour la durabilité de l’aquaculture. C’est un élément stratégique important de ce projet. La variabilité du climat et le changement climatique compliquent la gestion de l’eau. Les risques d’inondations et de sécheresses sont très saisonniers et varient de façon importante d’une année à l’autre et d’une décennie à l’autre. Les événements climatiques et météorologiques extrêmes stressent les poissons, car ils affectent directement les ressources en eau et les écosystèmes dont l’aquaculture dépend. Cela peut nuire à la santé des poissons, les rendre malades ou même causer leur mort – et tout cela a un effet sur les profits de l’exploitant et sur la sécurité de la source de revenus.
Les intervenants clés doivent collaborer pour élaborer des stratégies d’adaptation appropriées en réponse à ces conditions environnementales incertaines, variables et changeantes. L’équipe de recherche facilite la collaboration entre les organismes du gouvernement local, les ministères des pêches et de l’irrigation et les groupes d’éleveurs afin d’appuyer et de fixer la priorité des mesures qui doivent être prises à différents niveaux. Les résultats de cette étude – qu’il s’agisse d’articles scientifiques publiés, de recommandations à l’intention des éleveurs, ou de nouvelles collaborations et priorités stratégiques – peuvent faire une différence dans toute l’Asie du Sud-Est.
Photo (droite) : Université de Chiang Mai
Tilapia rouge élevé dans un parc à filet dans le nord de la Thaïlande.
Jennifer Kingsley est une auteure qui vit à Ottawa. Le projet Aquaculture intérieure et adaptation aux changements climatiques au nord de la Thaïlande est financé dans le cadre de l’Initiative de recherche sur l’adaptation aux changements climatiques en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes à l’aide de fonds provenant du financement accéléré du gouvernement du Canada.
Consultez le site Web du projet (anglais seulement)