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Réduire la pollution dans les bidonvilles de Jakarta: Haryanti Koostanto (Indonésie)

 
10 décembre 2010

 

Collectivités et administrations locales se concertent pour résoudre les problèmes

Chaque année, des dizaines de milliers de migrants, provenant surtout des zones rurales, affluent vers Jakarta en quête de travail et d’une vie meilleure. La plupart se retrouvent dans des bidonvilles tels que Penjaringan, l’un des plus grands de Jakarta, où la collecte des déchets lacunaire, le manque d’eau potable à prix abordable et les canalisations d’égout et de drainage bouchées portent gravement atteinte à la santé des habitants.

Des chercheurs, dont les travaux sont coordonnés par Mercy Corps Indonesia et financés par le CRDI et d’autres bailleurs de fonds, aident maintenant les habitants de trois villages urbains de Penjaringan à collaborer avec les autorités locales et d’autres parties intéressées — dont les services d’eau privés — pour trouver des solutions durables à ces problèmes. La stratégie : conjuguer la possibilité de gagner un revenu et la prestation de services environnementaux — en somme, transformer des problèmes en solutions.

Grâce au projet Healthy Places, Prosperous People, Mercy Corps noue des liens avec des partenaires locaux et étrangers : l’Urban and Regional Development Institute, l’Environmental Services Program, financé par USAID, et SwissContact, une fondation privée à but non lucratif. Haryanti Koostanto, spécialiste du développement communautaire et des technologies appropriées, dirige le projet.

Haryanti Koostanto :

J’aime m’investir auprès des gens. Le projet Healthy Places, Prosperous People a pour but de mobiliser la population — la population pauvre — afin qu’elle puisse améliorer sa situation et sa qualité de vie. Pour ce faire, nous réalisons trois projets pilotes novateurs, ayant trait à la gestion des déchets solides, à l’approvisionnement en eau et au nettoyage des caniveaux.

Le premier projet, sur la gestion des déchets solides, repose sur le compostage domestique et communautaire. Quelque 1 200 ménages recueillent et traitent les déchets organiques et les déchets de plastique domestiques et en tirent un revenu en vendant du compost, des plantes ornementales et des articles d’artisanat faits de plastique recyclé. Nous prévoyons que la vente de ces produits procurera des revenus annuels de 16,5 millions IDR (1 840 CAD). On diminue ainsi la quantité d’ordures ramassée par les services municipaux, et moins de déchets sont brûlés, enfouis ou rejetés dans les canaux, ce qui réduit les risques pour la santé.

Le deuxième projet a trait à l’approvisionnement en eau. Soixante ménages, qui devaient auparavant acheter leur eau à prix fort auprès de vendeurs, sont désormais reliés à un système central dont le fonctionnement est assuré par la collectivité et qui distribue de l’eau potable provenant d’une société privée. Ce système peut fournir 400 litres d’eau courante par jour par ménage; il devrait réduire de moitié le budget d’eau de chacun des ménages.

Enfin, plus de 2 400 ménages participent à un projet de nettoyage des caniveaux de drainage et des égouts à ciel ouvert pour en retirer les déchets solides, les boues et d’autres débris. Un nettoyage périodique permet de rétablir l’écoulement efficace des eaux de crue et des eaux usées et donc d’améliorer l’état de santé des habitants.

L’équipe du projet utilise certains des déchets organiques pour fabriquer des briques, des engrais liquides et du terreau. On prévoit tirer des revenus de 135 millions IDR (15 000CAD) par année de la vente de ces produits.

Une expérience d’apprentissage

Les habitants — plus de 20 000 — ont pris en charge ces activités. La démarche de recherche qu’appuie le CRDI nous permet de prendre en considération la spécificité de chacune des trois collectivités afin que les projets répondent à leurs besoins. Cela nous permet de collaborer plus étroitement avec les collectivités, qui apprennent la gestion durable de leurs déchets, de leur eau et de leurs besoins en matière d’assainissement.

Le projet a aussi été fort utile à l’équipe de recherche, qui a pu, en participant à des forums nationaux et internationaux, profiter des leçons tirées dans d’autres pays et ailleurs en Indonésie. Nos nombreux échanges avec d’autres chercheurs nous rendent plus aptes à mener les recherches et à exécuter le projet. J’estime que j’ai acquis des compétences en ce qui a trait à la prestation de services urbains et que j’ai une connaissance plus approfondie des méthodes de recherche.

Accroître la portée

Le projet nous a aussi aidés à établir de bonnes relations de travail avec le gouvernement central. Nous essayons d’exercer une influence sur les politiques pour ce qui est des crédits affectés par les administrations locales de Jakarta à la gestion des déchets solides, à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement. Nous tenons des consultations avec elles pour leur montrer les résultats des projets pilotes.

Nous voulons en fin de compte modifier le comportement des habitants de Penjaringan, des administrations locales et du milieu de la recherche en Indonésie. À titre d’exemple, avec la collaboration des autorités de Jakarta-Nord, nous avons organisé périodiquement des consultations qui ont permis à des représentants de divers organismes et ordres de gouvernement, au secteur privé et à des leaders des collectivités participantes de se rencontrer pour discuter de façons d’intégrer et de reproduire les projets pilotes, et aussi de les faire passer à grande échelle.​

Healthy Places, Prosperous People, un projet financé par le CRDI et coordonné par Mercy Corps Indonesia, parvient à améliorer les services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et de gestion des déchets solides dans un bidonville de Jakarta en permettant aux gens de toucher un revenu.

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