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Pleins feux sur l’incidence transformatrice des technologies de l’information et des communications (TIC)

 

Pour un homme âgé d’Afrique de l’Ouest, les TIC représentent le soulagement d’entendre la voix de son épouse pendant son long périple en vue de recevoir un traitement contre le cancer. Pour les habitants d’un village du Pérou, elles représentent un réseau vital d’urgence à la suite d’un tremblement de terre dévastateur. Pour une femme travaillant en Arabie saoudite, elles permettent de transférer facilement des fonds dans le compte bancaire de sa mère aux Philippines.

L’utilisation des TIC, comme les téléphones mobiles et Internet, améliore la vie de milliards de personnes chaque jour, et pourtant, trois personnes sur cinq partout dans le monde n’ont toujours pas accès à Internet. Dans les pays les plus pauvres, ce taux peut atteindre 95 %.

Les partenariats de recherche du CRDI travaillent en vue de combler cet écart en prenant les mesures suivantes :

  • tester et déployer des innovations numériques visant à améliorer l’entrepreneuriat, l’éducation et la démocratie;
  • améliorer la gouvernance du cyberespace;
  • soutenir la recherche en lien avec les politiques et les règlements qui permettront à un milliard d’autres personnes de se connecter à Internet.

Économie en ligne

Le développement économique et l’accès aux TIC sont fondamentalement liés. Une étude de la Banque mondiale a permis de conclure qu’une augmentation de 10 % de l’accès à la bande passante était liée à une augmentation de 1,3 % du produit intérieur brut (PIB) d’un pays en développement.

Depuis très longtemps, le CRDI travaille en vue de connecter les pays en développement aux technologies mobiles et à Internet et d’accroître la compréhension des innovations numériques et de la possibilité qu’elles améliorent ou entravent la gouvernance démocratique, l’éducation et les débouchés économiques.

Selon une étude réalisée par l’un des partenaires du CRDI, LIRNEasia, l’un des avantages économiques les plus importants de la possession d’un téléphone mobile est la réduction du temps et des coûts de déplacement. Par exemple, un fabricant indépendant de vêtements du Pérou devait voyager de nuit et s’absenter de son entreprise une journée entière pour pouvoir acheter des produits. Grâce à son téléphone mobile, il n’a qu’à appeler pour passer ses commandes, ce qui lui permet de réduire de moitié ses dépenses professionnelles. Les téléphones mobiles ont également permis à de nombreux propriétaires de petites entreprises de développer leur réseau de clients et d’augmenter leurs revenus en vendant des produits à des acheteurs d’autres régions.

Le secteur de la santé peut également faire des économies relativement aux déplacements. Une étude d’impact réalisée par l’Indian Space Research Organization montre comment les services de télémédecine par satellite offerts dans des régions éloignées peuvent réduire les coûts (jusqu’à 81 %), qui sont essentiellement liés aux déplacements, pour les patients. De même, en Afrique du Sud, on constate que les taux d’observance chez les patients souffrant de tuberculose qui reçoivent des messages texte leur rappelant de prendre leurs médicaments sont comparables à ceux relevés chez les patients qui se rendent dans une clinique, mais les dépenses de ces derniers sont beaucoup plus élevées.

L’accès aux TIC a également rendu le milieu bancaire accessible aux personnes pauvres, et les téléphones mobiles simplifient les communications avec les amis, la famille et les partenaires d’affaires. Ils sont également très utiles en cas d’urgence. « Avant l’arrivée du téléphone mobile, nous communiquions dans les collines au moyen de sifflets et de lanternes, et nous allumions des feux pour signaler des problèmes graves », mentionne Pedro Ramos, ancien président du groupe de police civile de la ville de Yanoaca, au Pérou.

Capacité d’accès

D’incroyables progrès ont été réalisés pour favoriser l’accès aux TIC dans le monde en développement. À l’heure actuelle, le nombre de ménages qui comptent un téléphone mobile est plus élevé que le nombre de ménages qui ont accès à de l’eau potable ou à l’électricité. À l’échelle mondiale, l’accès à Internet a plus que triplé au cours de la dernière décennie, et à la fin de 2015, environ 3,2 milliards de personnes utilisaient Internet.

L’une des priorités du CRDI consiste à veiller à ce qu’Internet soit accessible, utilisable et abordable partout dans le monde. Compte tenu des occasions commerciales croissantes et des services publics offerts en ligne, les communautés défavorisées, notamment les femmes et les personnes pauvres, sont encore plus marginalisées, puisqu’elles n’ont pas les moyens de profiter des avantages d’Internet. Par contre, il y a un potentiel énorme pour ces groupes. Une recherche réalisée par un bénéficiaire du CRDI, PICTURE Africa, établit un lien entre l’accès aux TIC et une augmentation du revenu des plus démunis. Les femmes des pays en développement gagnent particulièrement à utiliser les attributs des TIC, comme l’accès aux connaissances et aux ressources productives, la souplesse du temps et de l’espace, la possibilité de briser l’isolement social et l’amélioration du contrôle des prix de la main-d’œuvre, ce qui permettra de combler la disparité salariale entre les sexes.

 « Si nous voulons réellement offrir un accès à un milliard d’autres personnes, il est primordial que les services de communication soient considérés comme un secteur essentiel de la société, affirme Laurent Elder, responsable du programme Économies en réseaux du CRDI. La politique publique joue un rôle essentiel dans l’amélioration de l’infrastructure Internet, mais nous devons également encourager les marchés des télécommunications concurrentiels, les partenariats public-privé et la réglementation efficace du secteur. »

Comme l’utilisation d’Internet s’accroît partout dans le monde, l’attention du CRDI évoluera afin d’inclure les nouveaux défis, notamment les droits relatifs à la protection de la vie privée et les règles concernant la propriété intellectuelle. La valeur fondamentale restera toutefois la même, c’est-à-dire que les TIC ont la possibilité de transformer la vie des personnes pauvres.

Bande passante accessible à des milliards de personnes

Le travail novateur réalisé par le CRDI dans ce domaine lui a permis de se démarquer en tant qu’acteur clé de la Global Connect Initiative.

Le ministre des Finances du Canada, Bill Morneau, a annoncé un investissement de 15 millions CAD offert par le CRDI à la Global Connect Initiative lors de la réunion du groupe qui a eu lieu en avril 2016, à Washington D.C. et qui était organisée conjointement par le secrétaire d’État américain, John Kerry, ainsi que le président de la Banque mondiale, Jim Kim. L’initiative multilatérale a pour objectif de permettre à 1,5 milliard de nouveaux utilisateurs d’accéder à Internet d’ici 2020, soit 50 % d’utilisateurs d’Internet de plus que le nombre actuel.

« Le Centre de recherches pour le développement international a innové en entreprenant une recherche sur la manière dont les TIC peuvent être utilisées pour obtenir des résultats durables en matière de développement dans des endroits comme la Mongolie, le Vietnam et le Sri Lanka, affirme M. Morneau. Nous sommes fiers de ces efforts. Nous encouragerons les banques de développement multinationales, notamment la Banque mondiale, à accorder la priorité aux investissements dans l’infrastructure qui soutient les TIC. Et nous sommes heureux d’annoncer notre soutien à la Global Connect Initiative et à ses principes. »