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Mobiliser les communautés pour lutter contre les maladies transmises par les animaux aux humains en Ouganda

 

Une approche de recherche novatrice axée sur la communauté en Ouganda vise à prévenir et à gérer les maladies négligées, mais potentiellement mortelles qui se transmettent naturellement des animaux aux humains. Ces zoonoses touchent souvent de manière disproportionnée les personnes marginalisées vivant dans la pauvreté. 

Faits saillants

  • L’Ouganda met à l’essai un modèle « Bénévoles communautaires de l’approche ‘Une seule santé’ » afin de faciliter la collaboration multidisciplinaire pour détecter et signaler les nouvelles épidémies de maladies. 
  • Cette approche permet de surveiller, de détecter et de signaler les maladies, et d’y intervenir en temps réel. Le système d’intervention communautaire comble le fossé entre les communautés nationales, de district, de sous-comté et de base. 
  • La collaboration interdisciplinaire, à plusieurs niveaux comptant plusieurs parties prenantes est la clé du succès dans la détection des éclosions de zoonoses à l’échelle communautaire et de réponse à celles-ci. 

Établir une communauté de bénévoles de l’approche « Une seule santé » pour mieux lutter contre les maladies 

L’Uganda Virus Research Institute, avec des équipes multidisciplinaires de recherche, forme et responsabilise plus de 100 bénévoles communautaires à l’égard de la surveillance, de la collecte, de la détection, de la notification des maladies et de la réponse à celles-ci dans quatre zones de conservation en Ouganda. Ils renforcent la capacité des bénévoles à lutter contre les maladies dans les communautés où les mécanismes de détection précoce efficaces font défaut. 

Afin d’assurer au projet une perspective « Une seule santé », qui tient compte de la santé humaine, animale et environnementale, l’expertise des équipes de recherche impliquées couvre les domaines de la santé animale, de la santé humaine, de l’écologie, de l’anthropologie, des sciences sociales et de l’environnement. 

Les bénévoles, appelés « bénévoles communautaires de l’approche ‘Une seule santé’ », proviennent de divers secteurs des services de santé humaine, de santé animale et de protection de la faune. Il s’agit notamment des agents et agents de vulgarisation sanitaire communautaire, des éleveuses et éleveurs et des gardes-chasse de la faune. Il est novateur de réunir ces différents bénévoles, car les programmes de santé communautaire se concentrent généralement uniquement sur le renforcement des capacités des agentes et agents de santé ou des bénévoles à effectuer le dépistage des maladies et l’éducation sanitaire. 

Combler les lacunes en matière de données pour la détection des maladies et la riposte 

Les bénévoles communautaires de l’approche « Une seule santé » suivent une formation exhaustive qui leur permet d’acquérir des connaissances sur les zoonoses, leur prévention et leur gestion, ainsi que sur l’utilisation de gadgets et de logiciels de collecte de données. Ils recueillent régulièrement des données en effectuant une surveillance des ménages et en détectant les maladies, et signalent immédiatement les épidémies. Les renseignements recueillis sont envoyés aux représentantes et représentants concernés du ministère de la Santé, du ministère de l’Agriculture, de l’Industrie animale et de la Pêche, et de l’Uganda Wildlife Authority, qui peuvent déployer les ressources nécessaires pour répondre aux épidémies. 

Bâtir le soutien et la participation de la communauté 

L’équipe de recherche a accordé la priorité aux résidentes et résidents pour les rôles de bénévoles communautaires de l’approche « Une seule santé » afin d’assurer un lien plus étroit entre le projet et les communautés locales. Les membres de la communauté ont participé à la sélection des bénévoles et à la collaboration avec les leaders communautaires, notamment dans le cadre d’ateliers. La collecte de données de surveillance directement auprès des ménages a renforcé la participation de la communauté. 

L’engagement communautaire n’était pas sans défis. L’équipe du projet n’avait pas les moyens de recruter toutes les personnes recommandées par les communautés locales en raison des contraintes de ressources. Ses membres devaient faire des choix difficiles qui devaient tenir compte de la diversité des intérêts, des niveaux d’enthousiasme et des capacités individuelles des recrues potentielles. Cela a invariablement créé une certaine tension et une certaine déception chez les personnes qui se sentaient exclues. Cependant, grâce à un dialogue continu et ouvert, l’équipe du projet a réussi à gérer cette situation. 

Premiers succès pour la surveillance des maladies au niveau communautaire 

Jusqu’à présent, les bénévoles communautaires de l’approche « Une seule santé » se sont révélés prometteurs dans la détection précoce, la surveillance et la déclaration des zoonoses. Comme les bénévoles sont basés localement, ils observent et signalent rapidement les changements les plus subtils dans l’environnement ou parmi les membres de la communauté en temps quasi réel. Même dans des cas apparemment mineurs, comme l’identification d’un chien errant décédé, les bénévoles capturent des preuves photographiques et les acheminent rapidement aux autorités compétentes. Avant le déploiement des bénévoles, les membres de la communauté oubliaient souvent les incidents qui pourraient mener à une éclosion de maladie. Leur présence et leurs activités semblent donc encourager les membres de la communauté à être plus proactifs dans la déclaration des événements inhabituels liés à la santé humaine, animale ou environnementale. 

La déclaration immédiate par les bénévoles communautaires de l’approche « Une seule santé » facilite un examen rapide par les spécialistes de toutes les disciplines pertinentes, ce qui augmente considérablement la vigilance des autorités gouvernementales face aux menaces potentielles pour la santé. Cependant, en raison de leurs propres ressources limitées, les représentantes et représentants du gouvernement n’ont souvent pas été réceptifs de manière satisfaisante à l’information que les bénévoles partagent avec eux. Cette situation peut être démotivante pour les bénévoles et les communautés locales. Grâce à son engagement auprès des décisionnaires politiques à l’échelle nationale, l’équipe continue de plaider afin que davantage de ressources soient mises à la disposition des autorités infranationales et de district afin de leur permettre d’agir sur la base des renseignements qu’elles reçoivent des communautés locales. 

Dépositaires du savoir et parties prenantes du changement 

Au-delà de leur rôle clé dans la surveillance des maladies, les bénévoles communautaires de l’approche « Une seule santé » sont devenus des influences de la littératie en santé communautaire. Lorsque le projet a commencé, une analyse qualitative a mis en évidence un manque généralisé de sensibilisation parmi les membres de la communauté sur la façon dont les zoonoses sont transmises, prévenues et gérées. La formation de bénévoles communautaires a entraîné un changement remarquable dans la sensibilisation et la compréhension des membres de la communauté à l’égard de la santé communautaire, des soins vétérinaires et des questions environnementales. 

L’avenir est prometteur pour les approches « Une seule santé » dirigées par la communauté 

Ce projet de recherche témoigne de la puissance des modèles de santé axés sur la communauté pour relever des défis de santé complexes tels que les zoonoses. L’approche des bénévoles communautaires de l’approche « Une seule santé » a permis une collaboration plus étroite entre les parties prenantes nationales, infranationales, de district et communautaires dans les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale. Alors que l’équipe continue de réfléchir aux leçons apprises et aux défis surmontés, la vision d’un avenir plus sain pour les communautés ougandaises est maintenant plus proche de la réalité. 

Apprenez-en davantage sur Initiative de recherche collaborative « Une seule santé » sur les épidémies