Mettre fin à la violence sexuelle et fondée sur le sexe : de l’idée à l’action
À l’échelle planétaire, 35 % des femmes et des filles sont victimes d’une forme quelconque de violence sexuelle au cours de leur vie.
Le Canada joue un rôle de premier plan dans la lutte contre la violence sexuelle. Le programme Gouvernance et justice du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) appuie les projets de recherche novateurs menés dans le but de déterminer les causes profondes de la violence fondée sur le sexe dans les pays en développement et de trouver des solutions pour la prévenir et l’éradiquer de façon durable. Les bénéficiaires du CRDI produisent des données probantes au sujet de la mise en oeuvre de réformes judiciaires efficaces, de la remise en question des attitudes par rapport à la violence sexuelle, de la mise en place de nouveaux systèmes pour consigner les plaintes, de l'octroi d'aide aux victimes et de l'autonomisation des collectivités locales.
Promulgation de nouvelles lois
Inde : Le gouvernement indien a mis sur pied un comité spécial de trois membres avec l’objet de recommander des modifications aux lois criminelles du pays qui régissent les cas d’agression sexuelle. Les témoignages de près d’une dizaine de chercheurs appuyés par le CRDI ont aidé le comité à dicter de nouvelles lois. Par exemple, on a élargi la définition de viol en ajoutant les agressions sexuelles graves, comme la traque furtive, en plus d’identifier et incorporer des infractions comme les attaques à l’acide à la nouvelle loi.
Nouveaux systèmes pour l’enregistrement des plaintes et octroi d’aide aux victimes
Inde : Un travail de recherche que le CDRI a subventionné en Inde a permis de définir des lignes directrices claires concernant les procédures policières à suivre lorsqu’on traite avec des victimes de viol ou de violence sexuelle. Ces lignes directrices ont été adoptées par la totalité des 92 postes de police de Mumbai, ce qui a entraîné la formation de plus de 600 agents de police quant à la manière adéquate de traiter les premiers comptes rendus d’information concernant des infractions sexuelles. Cette initiative a favorisé le développement d’un environnement plus respectueux envers les victimes dans les postes de police, où l’on s’efforce maintenant de préserver la dignité des victimes pendant le processus d’enquête.
S’attaquer aux causes de la violence fondée sur le sexe
Sénégal : Quand le Sénégal a lancé une campagne nationale visant à mettre fin à la violence contre les femmes, il existait peu d’information permettant d’appuyer le processus. Des chercheurs appuyés par le CRDI à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis ont passé à l’action en menant une étude nationale sur les différentes dimensions de la violence sexuelle au Sénégal. Les conclusions de cette étude peuvent être consultées dans une base de données nationale, la toute première du genre. Les institutions sénégalaises qui luttent contre la violence sexuelle disposent dorénavant de données fiables pour encadrer leurs stratégies et leurs politiques. L’une des principales conclusions indique une forte prévalence des agressions sexuelles sur les campus. Par conséquent, le département d’État de l’Enseignement supérieur a établi une stratégie de prévention visant toutes les universités, laquelle prévoit notamment une nouvelle charte de tolérance zéro qui attribue aux administrations universitaires la responsabilité de prévenir la violence contre les femmes sur les campus à travers le pays et de donner suite aux cas signalés.
Renforcer les collectivités et changer les attitudes à l’égard de la violence sexuelle
Amérique latine : Les bénéficiaires de subventions du CRDI du Guatemala et de la Colombie ont fournis aux femmes un espace sûr où elles ont pu collectivement briser le silence au sujet d’abus passés. Des chercheurs ont rassemblé des victimes de violence fondée sur le sexe du Guatemala et de la Colombie afin de prendre connaissance de l’histoire de leur survie. Avant ces rencontres, bon nombre des femmes colombiennes n’avaient jamais parlé de la violence sexuelle qu’elles avaient subie parce qu’elles craignaient pour leur propre sécurité, ainsi que celle de leurs familles et de leurs amis. Cependant, après avoir écouté le témoignage de femmes guatémaltèques qui ont pris les mesures nécessaires pour dénoncer la situation au cours des dernières années, les victimes colombiennes ont commencé à partager leur expérience. Le fait de se regrouper afin de dénoncer la situation et de partager des expériences communes a eu un impact des plus bénéfiques sur le rétablissement psychologique et le bien-être émotionnel de ces femmes.
Apprenez-en plus sur ce que font les bénéficiaires de subventions du CRDI pour mettre un terme à l'impunité par rapport à la violence sexuelle en lisant notre brochure Mettre fin à la violence sexuelle et fondée sur le sexe en français, anglais et espagnol (PDF, 500 ko).
Suivez-nous sur Twitter @IDRC_CRDI pendant la campagne #16jours du 25 novembre au 10 décembre.
En savoir plus sur le programme Gouvernance et Justice du CRDI.
Crédits photo, à droite : ONU Femmes/Gaganjit Singh