Le documentaire A Walnut Tree, produit grâce à l’appui du CRDI, récompensé aux festivals cinématographiques de Moscou et d’Istanbul
Le documentaire A Walnut Tree, produit grâce à l’appui du CRDI et racontant le quotidien difficile d’une famille pakistanaise déplacée à l’intérieur de son propre pays, a remporté le Grand Prix du meilleur film du festival DOKer de Moscou en mai, ainsi que le prix FIPRESCI (Fédération internationale de la presse cinématographique) du festival Journées documentaires d’Istanbul en juin. Ces récompenses viennent s’ajouter à la liste grandissante de distinctions récompensant le film, notamment le prix Ram Bahadur du meilleur film du festival Film Southasia de Katmandou et la mention spéciale du jury du Festival dei Diritti Umani de Milan.
La production de ce documentaire a été soutenue par le CRDI dans le cadre du projet Justice Project en Asie du Sud. Dirigé par le réalisateur Rahul Roy à New Delhi, le projet Justice Project utilise le film et la recherche pour sensibiliser le public, influencer les politiques publiques et souligner les défis en matière de lutte pour la justice dans cinq pays sud-asiatiques victimes de violents conflits : le Bangladesh, l’Inde, le Népal, le Pakistan et le Sri Lanka.
« Le projet Justice Project a rassemblé de manière inédite des réalisateurs, des chercheurs et des activistes autour d’une plateforme de recherche commune qui a permis de créer une occasion de synergie et d’influence reflétée dans chaque document de recherche et chaque film produit », explique M. Roy. À l’heure actuelle, 13 documents de recherche et cinq films ont été produits dans le cadre du projet et offrent différents points de vue sur les conflits et la justice.
A Walnut Tree retrace la vie de Baba, un ancien enseignant et un poète âgé, et de sa famille, qui ont dû fuir leur maison en raison du conflit persistant entre l’armée pakistanaise et les talibans. La famille, déplacée à l’intérieur de son propre pays, vit dans un abri de fortune dans le camp de Jalozai, près de Peshawar, dans le nord-est du Pakistan. Ce camp a été mis sur pied à l’origine pour accueillir les réfugiés qui fuyaient la guerre civile afghane dans les années 1980. La famille, dont les revenus dépendent uniquement du fils de Baba, qui vend des ballons, vit dans l’incertitude et fait face à des perspectives d’avenir sombres. Désemparé face à la perte de sa maison, Baba doit choisir entre rester avec sa famille dans le camp, qui leur procure une sécurité relative, et retourner chez lui, s’il reste quelque chose de sa maison.
Le réalisateur du film, Ammar Aziz, a indiqué que même si le film a été largement projeté dans de nombreuses salles dans le monde entier, y compris pendant le festival Hot Docs de Toronto en mai, peu de projections ont été faites au Pakistan. « Notre stratégie consiste à gagner une reconnaissance internationale avant de projeter le film à grande échelle au Pakistan. Dans certains cas, des réalisateurs ont reçu des menaces, et c’est pourquoi nous voulons pouvoir compter sur le soutien populaire pour plus de sécurité », a-t-il expliqué.
Face à la reconnaissance internationale dont le film fait l’objet, M. Aziz espère pouvoir ouvrir plusieurs canaux de distribution au Pakistan. Le film sera projeté au cours d’une tournée dans plusieurs villes du pays et chaque projection s’accompagnera d’une table ronde sur les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. « Nous nous employons à utiliser ces projections pour faire avancer les choses, déclare M. Aziz. Nous avons besoin d’attirer davantage l’attention sur les répercussions à long terme des déplacements provoqués par les conflits et sur l’importance de permettre aux gens de renouer avec leurs racines. »