Harcèlement sexuel au Caire : efficacité des données recueillies au moyen de l’impartition
Partout dans le monde, la difficulté de réunir des données sur des questions délicates comme la violence faite aux femmes est bien connue. La honte et la stigmatisation empêchent de nombreuses victimes de harcèlement de parler de ce qu’elles ont vécu et de signaler ces crimes. Les nouvelles technologies et les médias sociaux offrent maintenant toutefois des moyens de surmonter les obstacles à cette collecte.
Dans son plus récent rapport, l’organisme HarassMap, qui a son siège au Caire, examine l’utilisation de l’impartition (collecte d’information au moyen de plateformes de médias sociaux et de la messagerie texte) pour réunir des données et signaler les cas de harcèlement sexuel. Le rapport apporte aussi un éclairage sur les perceptions et l’expérience que les Égyptiens et les Égyptiennes vivant dans la grande région du Caire ont du harcèlement sexuel.
Voici quelques-unes des constatations de HarassMap :
- Par harcèlement sexuel, on ne désigne pas uniquement le viol et les autres formes d’agression sexuelle. Les jeunes Égyptiens, en particulier, considèrent que le harcèlement sexuel englobe aussi les attouchements, les remarques et les expressions faciales non désirés.
- Tant les données recueillies au moyen de l’impartition que les entrevues de fond révèlent que plus de la moitié des harceleurs sont des jeunes de moins de 25 ans.
- Les formes de harcèlement signalées le plus souvent changent selon la méthode de collecte de données employée. Les personnes interviewées ont rapporté plus de sifflements et de regards lubriques, tandis que les cas d’attouchements et d’agressions physiques étaient plus fréquents dans les données recueillies au moyen de l’impartition.
- Les données recueillies au moyen de l’impartition contenaient des rapports plus complets et plus détaillés que les témoignages recueillis lors des entrevues. Cela montre que les personnes sont plus enclines à relater leur expérience en ligne qu’en personne.
Lire le rapport intégral : Towards a Safer City – Sexual Harassment in Greater Cairo: The Effectiveness of Crowdsourced Data
Le projet HarassMap est une initiative bénévole ayant pour mission de faire en sorte que le harcèlement sexuel et les agressions sexuelles cessent d’être socialement acceptables en Égypte. L’une des méthodes de production de données employées par HarassMap consiste à recueillir des signalements d’actes de harcèlement sexuel et de les afficher sur unecarte interactive montrant les points sensibles où il est recommandé de faire preuve d’une extrême prudence ou nécessitant une présence policière.
Pour en savoir plus sur HarassMap, consultez le site harassmap.org, suivez @Harassmap sur Twitter ou devenez membre de sa communauté Facebook.
Regardez une entrevue avec Rebecca Chiao, directrice et cofondatrice de HarassMap.