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Fait saillant : Du savoir à l’action : Améliorer la vie des femmes

 
18 avril 2016

Les services de garde d’enfants pourraient-ils être le chaînon manquant à l’autonomisation des femmes en Inde, au Kenya et au Canada? Comment la violence contre les femmes se manifeste en Colombie, au Mexique et en Afrique? Comment s’assurer que les femmes victimes de violence obtiennent justice et retrouvent leur dignité?

Ces importantes questions ont été au cœur de l’événement Du savoir à l’action : Améliorer la vie des femmes, un débat d’experts qui a réuni des chercheurs internationaux durant l’après-midi du 8 mars 2016. Sept conférenciers ont présenté des résultats de recherches financées par le CRDI qui peuvent améliorer la vie des femmes partout dans le monde.

Services de garde d’enfants et autonomisation des femmes en Inde, au Kenya et au Canada

Les femmes participent de plus en plus aux activités économiques, mais beaucoup de mères sont aux prises une importante contrainte : comment concilier la garde des enfants et le travail rémunéré. Le premier débat a porté les liens entre des services de garde d’enfants de grande qualité et abordables et l’amélioration du pouvoir décisionnel, de la santé, du revenu et de la participation à l’emploi des femmes, de même que du bien-être des enfants.

Shelley Clark, directrice fondatrice du Centre on Population Dynamics de l’Université McGill, et Stella Muthuri, boursière de recherches postdoctorales au African Population Health and Research Council au Kenya, ont présenté la situation actuelle en matière de garde d’enfants dans le bidonville de Korogocho à Nairobi. Leurs constatations préliminaires indiquent que les mères qui font garder leurs enfants ont plus de chance de travailler et d’être plus autonomes. La santé des enfants dans les services de garde tend à s’améliorer et ils ont moins de retards cognitifs.

Arijit Nandi, professeur adjoint à l’Université McGill, a discuté des effets sur les femmes d’un programme de services de garde holistiques fourni par Seva Mandir, une organisation non gouvernementale indienne dans la région de Rajasthan. Ses travaux de recherche ont pour but d’analyser l’impact du programme sur l’autonomisation des femmes, leurs résultats socio-économiques, leur santé mentale, de même que la nutrition et la santé des enfants. L’évaluation du programme de Seva Mandir procure des données essentielles et fiables qui, l’espère Nandi, influenceront les discussions stratégiques sur les services de garde en tant que mécanisme permettant de rendre les femmes autonomes.

Le professeur Daniel Weinstock, directeur de l’Institut des politiques sociales et de la santé de l’Université McGill, a fait un survol des services de garde au Québec. Sa conférence a porté sur un projet de recherche de l’Université McGill sur les services de garde d’enfants au Québec et les possibilités quant à l’adoption de politiques par le gouvernement provincial. Ce projet étudie plus particulièrement les effets du programme des Centres de la petite enfance au Québec sur l’équité pour les femmes et sur les enfants concernés.

Visionner l’enregistrement du panel.

Consultez les présentations PowerPoint (PDF en anglais, 29 Mo)

Surmonter la violence faite aux femmes : Renforcement des collectivités, protection juridique et prévention du crime

Le second groupe d’expertes s’est penché sur la façon dont les femmes sont touchées par la violence dans différents contextes, que cette violence soit le résultat de conflits armés en Colombie, du crime organisé au Mexique ou du manque de protection juridique entourant les travailleurs domestiques dans divers pays d’Afrique. Les chercheuses ont exploré diverses stratégies pour veiller à ce que les femmes victimes de violence obtiennent justice et retrouvent leur dignité.

Adelle Blackett, professeure à la faculté de droit et titulaire de la chaire William-Dawson de l’Université McGill, a mis en lumière les difficiles conditions des travailleuses domestiques en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire et au Kenya. Elle a souligné les similitudes d’un pays à l’autre, y compris l’isolement qu’elles vivent. L’isolement facilite la prévalence d’une violence invisible allant des agressions sexuelles aux attaques verbales et psychologiques dans le milieu de travail. Ses travaux ont souligné le rôle que jouent des lois étatiques dans la protection des travailleuses domestiques ainsi que leur efficacité limitée lorsque les personnes travaillent dans un pays autre que leur pays d’origine.

Veronica Martinez Solares, directrice du programme pour l’Amérique latine de la International Organization for Victim Assistance, a mis en évidence la forte prévalence de la violence perpétuée envers les femmes dans le contexte du crime organisé au Mexique. Elle a montré en quoi la violence découlant du narcotrafic éclipse, transforme et exacerbe les autres formes de violence, dont celle à l’endroit des femmes. Par conséquent, des réseaux informels se forment pour signaler les crimes et les femmes établissent leurs propres conditions afin de survivre, de résister à la violence et de combattre l’impunité. Ses recherches ont porté sur les façons d’institutionnaliser certaines des interventions des victimes de violence et de souligner l’importance de solides institutions d’application de la loi.

Donny Meertens, qui a récemment pris sa retraite en tant que professeure adjointe à l’Université Javeriana de Bogotá, a discuté de ses travaux, financés par le CRDI, portant sur les violentes dépossessions des terres durant les conflits armés dans les régions rurales de la Colombie et l’accès à la justice pour les femmes autochtones. Ses recherches ont produit des connaissances importantes qui s’avéreront importantes dans le processus de l’accord de paix en Colombie, où des milliers de victimes de violence sexuelle impunie regagneront la campagne. Dans ce contexte, l’accès à des systèmes formels et informels de justice, la volonté de combattre l’impunité et les nombreux moyens de rebâtir les collectivités et leur tissu social seront essentiels à l’avenir de la Colombie.

Visionner l’enregistrement du débat.

Contribution du Canada à l’autonomisation des femmes

Anju Dhillon, secrétaire parlementaire pour la Condition féminine, a prononcé le mot de clôture. Son discours a mis en lumière l’engagement du Canada envers l’équité entre les sexes et les diverses façons dont le Canada fait en sorte que la violence contre les femmes reçoive l’attention nécessaire de la part de la communauté internationale.

Visionner l’allocution d’Anju Dhillon.

Lisez l’allocution de la secrétaire parlementaire Anju Dhillon (PDF, 23 Ko)