Exploitation des nutriments alimentaires des produits à base de poisson sous-exploités
Le fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique (CultivAF) est un partenariat de 35 millions de dollars canadiens (37 millions de dollars australiens) sur dix ans entre le CRDI et le Australian Centre for International Agricultural Research (ACIAR). CultivAF finance la recherche appliquée visant à améliorer la sécurité alimentaire, la résilience et l’égalité des sexes en l'Afrique de l'Est et du Sud.
Les carences nutritionnelles sont très répandues chez les communautés rurales et urbaines pauvres de l'Ouganda. Les femmes en âge de procréer et les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement touchés en raison de l'accès limité aux protéines animales et aux aliments riches en oligo-éléments, notamment le poisson.
Les chercheurs du projet NutriFish collaboreront avec les intervenants du secteur du poisson et ses chaînes de valeur connexes pour répondre aux besoins nutritionnels des groupes vulnérables qui ont un besoin criant de régimes alimentaires nutritifs de haute qualité. Le projet NutriFish vise à accroître la disponibilité, l'accessibilité et la consommation de poissons sous-utilisés afin d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de manière durable, ainsi que les moyens de subsistance des groupes vulnérables. Il vise également à augmenter la transformation de sous-produits dans le cadre de partenariats public-privé.
Le défi
En raison de la diminution des stocks de gros poissons, des exportations importantes et des pertes après récolte, les Ougandais ont accès à moins de poissons. Ainsi, en Ouganda, la consommation de poisson par habitant de 12,5 kg par personne, par année est inférieure de 50 % à la cible de 25 kg par personne, par année de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. On s'attend à ce que cette faible consommation diminue davantage en raison du taux de croissance démographique annuel élevé du pays.
À l'heure actuelle, la majorité de la perche du Nil est transformée en vue d'être exportée, ce qui ne laisse aux consommateurs locaux que les sous-produits (peaux, arêtes et têtes). La mauvaise manipulation et les techniques de transformation rudimentaires des sous-produits nuisent à l'exploitation des nutriments. Il faut améliorer les méthodes de manipulation des sous-produits et les utiliser pour mettre au point des produits à base de poisson qui sont nutritifs, peu coûteux, attrayants et sûrs, et qui pourraient accroître la disponibilité et l'accessibilité des produits du poisson pour les groupes vulnérables de l'Ouganda.
La recherche
Les chercheurs amélioreront les technologies après récolte et les technologies de transformation afin de trouver des moyens de réduire les pertes et d'améliorer la qualité et l'acceptabilité des produits. Ils amélioreront également la distribution du poisson et des produits à base de poisson aux populations qui vivent loin des plans d'eau.
Pour atteindre ces objectifs, les chercheurs :
- quantifieront les pertes après récolte et encourageront l'utilisation de technologies de manipulation et de transformation rentables pour les petits poissons sous-utilisés et les sous-produits de poisson;
- évalueront les facteurs socio-économiques et institutionnels qui limitent l'accès aux poissons sous-utilisés et aux produits à base de poisson, et leur utilisation;
- mettront au point des produits alimentaires complémentaires à base de poisson pour les groupes vulnérables en utilisant des petits poissons sous-utilisés et des sous-produits;
- développeront des modèles de marketing pour la distribution efficace des produits à base de poisson;
- renforceront la capacité des institutions partenaires à maintenir la disponibilité et la consommation de poissons sous-utilisés et de produits à base de poisson.
L'équipe de projet intégrera une approche sexospécifique au projet afin de s'assurer que les stratégies de développement de produits, de marketing et d'entrepreneuriat incluent les femmes. Cette démarche permettra d'améliorer les capacités économiques des femmes ainsi que leur acceptation et leur adoption du poisson et de ses sous-produits dans leur alimentation.
Résultats attendus
- Accès à des produits à base de poisson abordables et nutritifs pour environ 560 000 consommateurs issus de groupes à faible revenu.
- Réduire l'incidence des carences en oligo-éléments, en particulier chez les femmes en âge de procréation et les enfants de moins de cinq ans.
- Créer des possibilités de revenus diversifiés pour environ 200 personnes (dont 50 % de femmes) grâce au développement d'entreprises de pêche, de transformation du poisson et de marketing.
- Communiquer les résultats et les extrants du projet avec les décideurs politiques locaux et nationaux afin de faciliter la mise à l'échelle des résultats.