Deuxième assemblée publique annuelle du CRDI Enseignements tiré des travaux sur le terrain
« L’approche du Centre repose sur la collaboration », a affirmé la présidente du Conseil des gouverneurs du CRDI, l’honorable Barbara McDougall, « et le Centre apprend autant de ses partenaires de recherche que ces derniers apprennent de lui ».
Ces paroles, elle les a prononcées à l’occasion de la deuxième assemblée publique annuelle du CRDI, qui a eu lieu le 26 octobre 2010 à Ottawa et à laquelle ont assisté quelque 75 personnes. Les orateurs ont présenté un tour d’horizon des activités du Centre et de son apport aux pays en développement, et n’ont pas manqué de souligner que le CRDI fêtait, cette année, son 40e anniversaire.
Connaissances et savoir-faire
Des membres du Conseil des gouverneurs du CRDI étaient présents, notamment Pratap Mehta, érudit, auteur et président du Centre for Policy Research, établi à New Delhi. Au cours d’une allocution inspirante, il a fait valoir que la durabilité et l’efficacité du Centre ont renforcé la crédibilité du Canada dans le monde entier. Il a fait l’éloge des membres du personnel du Centre, mentionnant leur profonde connaissance de leur domaine de recherche respectif et leur savoir-faire organisationnel.
De l’avis de M. Mehta, le CRDI se distingue des autres organismes voués au développement en ce sens qu’il court le risque d’appuyer des chercheurs bien avant que ceux-ci se soient illustrés dans leur domaine. En outre, le Centre est parvenu à créer de véritables « écosystèmes » de recherche parce que les membres de son personnel sont en mesure d’avoir des échanges intellectuels avec les bénéficiaires de subventions et parce qu’il estime que les connaissances sont mises à profit plus efficacement au sein de réseaux.
En quête de réponses
Sharmila Mhatre, chef du programme Gouvernance, équité et santé du CRDI, a expliqué comment se déroule la recherche sur le terrain en vue de trouver des solutions pratiques à des problèmes de développement. En qualité de spécialiste des systèmes de santé ainsi que de la prévention de la violence sexuelle et du VIH/sida, elle a décrit l’approche adoptée par le Centre pour trouver des solutions en matière de santé convenant aux pays en développement, à savoir se concentrer sur le problème en tant que tel plutôt que sur les technologies disponibles.
Elle a cité en exemple le cas de la vaccination des enfants au Burkina Faso, où les chercheurs se sont rendu compte que malgré la disponibilité des vaccins, bon nombre d’enfants n’étaient toujours pas vaccinés. D’après elle, la réponse à ce problème a été d’examiner la situation dans son ensemble, ce qui supposait, dans ce cas-ci, d’examiner la dynamique de prise de décision au sein de la cellule familiale afin de trouver des explications.
Un autre enseignement tiré des travaux sur le terrain : la nécessité de s’intéresser non seulement à la cause immédiate du problème en matière de soins de santé, mais également à sa cause profonde. Par exemple, en Inde, l’accès restreint des femmes aux soins obstétricaux d’urgence est une cause immédiate de mortalité maternelle; le statut social peu valorisé des femmes est l’une de ses causes profondes.
Enseignements tirés de l’expérience
L’échange s’est poursuivi après les allocutions, lorsque le président du Centre, David M. Malone, et d’autres personnes ont répondu aux questions et réagi aux commentaires des membres de l’assistance. L’un d’entre eux a notamment invité le CRDI à aller au-delà des chiffres — l’attribution d’une valeur économique à tout — et à privilégier plutôt une reddition de comptes morale, prenant en compte des considérations plus vastes, en ce qui concerne les projets qu’il finance. Ce à quoi on a répondu que le CRDI doit se préoccuper des résultats financiers, puisqu’il s’agit de l’argent des contribuables, mais qu’il investit par ailleurs considérablement dans l’évaluation afin de tirer des enseignements utiles de l’expérience.
Les questions qui ont été posées ont en outre donné à M. Malone l’occasion de décrire la présence du CRDI dans les régions, sa conception générale de la planification, ses relations avec les syndicats et les organisations non gouvernementales et les retombées des activités de développement en Afrique.