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Des bananes plus nutritives et qui résistent aux maladies

 
28 octobre 2010

Les petits agriculteurs jouissent de meilleurs revenus et d’une sécurité alimentaire accrue grâce à des variétés de bananes à haut rendement qui résistent aux maladies. Au cours des années 1980 et 1990, avec le soutien du CRDI, la Fundación Hondureña de Investigación Agricola (FHIA) a mis au point des variétés hybrides résistantes à la Sigatoka noire et à la fusariose, des maladies qui ont ravagé les bananeraies en plusieurs endroits dans le monde.

Juan Fernando Aguilar, directeur du programme de la banane et de la banane plantain de la FHIA, à La Lima, au Honduras, se souvient que le CRDI croyait en les travaux de la fondation et lui a consenti les fonds nécessaires à leur exécution.

La création de l’hybride FHIA-1, connu sous le nom de Goldfinger, a constitué la première percée. Si elle n’avait pas aussi bon goût que la Cavendish, la variété que l’on retrouve dans tous les supermarchés de la planète, la Goldfinger a prouvé au monde entier qu’il était possible de créer une variété hybride à haut rendement qui résiste bien aux maladies, fait observer M. Aguilar. Et elle a amorcé la lignée des variétés que la FHIA a mises au point par la suite, ajoute-t-il.

La « petite soeur » de la Goldfinger, la FHIA-18 — qui a aussi vu le jour grâce à l’appui du CRDI — était déjà plus goûteuse. Les agriculteurs du Brésil, frappé par la Sigatoka noire, et ceux de Cuba, qui n’avaient pas les moyens de se payer les fongicides voulus pour protéger leurs bananeraies de la maladie, l’ont adoptée.

L’expérience de la FHIA-1 a permis de faire d’importants constats. Par exemple, son goût s’est avéré meilleur quand on l’a cultivée en haute altitude en Australie; on a donc pu en conclure que le milieu avait un effet sur les caractéristiques des hybrides.

Les travaux se poursuivent. Des essais menés récemment dans différentes conditions dans la région bananière du sud du Nigeria ont révélé que deux variétés hybrides, la FHIA-17 et la FHIA-23, étaient parmi les favorites, de révéler Abdou Tenkouano de l’Institut international d’agriculture tropicale. M. Tenkouano estime que, lorsque ces variétés hybrides se répandront, elles devraient contribuer de manière appréciable à la sécurité alimentaire dans les régions productrices de bananes. Non seulement les variétés hybrides résistent-elles aux maladies, mais la culture intercalaire de variétés hybrides et de variétés classiques freine la propagation des maladies. En outre, les bananes hybrides sont transformées en farine qui peut servir à la préparation d’une bouillie nutritive pour les enfants.

Au Honduras même, la FHIA est en train de travailler à accroître de façon considérable la teneur en vitamine A des variétés hybrides de banane et de banane plantain.

En insérant des variétés résistantes (comme la FHIA-17 et la FHIA-23) entre des variétés classiques, sujettes aux maladies, on piège en quelque sorte le vecteur de la maladie et on en empêche la propagation. On assiste ainsi à un regain de productivité des variétés classiques, ce qui a une incidence directe sur la sécurité alimentaire.

Abdou Tenkouano, Institut international d’agriculture tropicale, Nigeria