Chaitali Sinha Administratrice de programme Gouvernance pour l’équité dans les systèmes de santé
Chaitali Sinha serait la première à admettre qu’il peut être difficile d’expliquer avec précision en quoi consistent ses fonctions d’administratrice de programme principale au CRDI.
Elle a toujours manifesté un vif intérêt pour tout ce qui n’est pas simple; et le développement, ça n’a vraiment rien de simple, affirme-t-elle.
Après avoir obtenu un grade de premier cycle en systèmes d’information de gestion à l’Université d’Ottawa, Mme Sinha a entrepris une maîtrise ès arts à la Norman Paterson School of International Affairs de l’Université Carleton. Elle qui, jusqu’alors, avait fait ses études dans sa ville natale, s’apprêtait à mettre le cap sur le monde afin d’y parfaire son apprentissage.
Quoique son programme de maîtrise n’exigeait pas le dépôt d’un mémoire de recherche, Mme Sinha a tout de même décidé de se rendre au Bhoutan pour y étudier en quoi le fait d’être un homme ou une femme influence l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC). Plutôt que de présumer des répercussions des téléphones mobiles et d’Internet, elle a voulu évaluer elle-même l’incidence de leur utilisation. En 2006, elle a donc vécu trois mois dans ce royaume de l’Himalaya afin d’en apprendre davantage sur le contexte local, de réaliser des entrevues et de recueillir des données.
Captivantes visites sur le terrain
Ses travaux de recherche dans les pays en développement ont contribué à jeter les bases des fonctions qu’elle exerce aujourd’hui. Ayant elle-même chaussé les souliers des chercheurs, elle arrive plus facilement à se mettre à la place des partenaires de recherche du CRDI, ce qui, à son avis, lui permet de mieux comprendre comment aider les personnes qui vivent une telle expérience.
Son travail consiste, en partie, à examiner les demandes de financement de la recherche et à formuler des observations à leur sujet de concert avec ses collègues du siège du CRDI à Ottawa. Toutefois, ce sont les rencontres avec les chercheurs sur le terrain dans les pays en développement qui, d’après Mme Sinha, rendent sa profession vraiment captivante.
Ces visites font prendre conscience de la réalité qui se vit sur le terrain et procure une expérience directe qui enrichit ce que l’on fait de son côté, estime-t-elle.
Constitution d’équipes
Mme Sinha croit fermement à l’importance d’explorer les liens entre les idées et entre les personnes, et d’en susciter. Par conséquent, lorsqu’elle a reçu les demandes de subvention de deux organismes de l’Ouganda aux vues similaires, elle s’est mise à faire des rapprochements. Elle a ainsi découvert que les deux organismes, soit l’Uganda Chartered HealthNet et l’Uganda National Association of Community and Occupational Health, cherchaient à améliorer la santé des collectivités en recourant à la fois à la technologie et à la formation.
Mme Sinha a contribué à ce que les deux organismes, ainsi que des représentants du ministère de la Santé de l’Ouganda et de l’Université Makerere et d’autres partenaires se concertent, afin qu’ensemble, ils conçoivent un projet de deux ans faisant appel aux TIC en vue de renforcer les systèmes de santé en Ouganda et y collaborent.
Le projet Renforcement de la santé communautaire en Ouganda, ou STRETCH-Uganda, s’est attaqué au manque de coordination entre les projets faisant usage des TIC pour coopérer avec les agents de santé communautaire qui font leur apparition au pays. Mme Sinha espère maintenant aider à tisser des liens entre l’équipe de STRETCH-Uganda et un nouveau projet subventionné par le CRDI axé sur les agents de santé communautaire et ayant pour but d’améliorer les services de santé pour l’ensemble de la population ougandaise.
Coordination de systèmes
Mme Sinha prévoit se rendre prochainement en Haïti, où des chercheurs subventionnés par le CRDI s’emploient à trouver des moyens novateurs pour relier les différents systèmes de dossiers médicaux électroniques du pays. Ces travaux répondent au besoin manifeste d’améliorer la transmission de l’information sur la santé dans la foulée du tremblement de terre de 2010. L’équipe de recherche haïtienne a bon espoir d’y parvenir en effectuant un meilleur suivi des soins aux malades, en renforçant la surveillance des maladies et en gérant efficacement l’équipement médical et les réserves de médicaments.
Du reste, la formation continue de Mme Sinha ne se limite pas à ses interactions avec des intervenants un peu partout sur la planète. Elle suit également des cours sur les politiques en matière de santé mondiale que la London School of Hygiene and Tropical Medicine offre en ligne. Tout comme les chercheurs du monde avec qui elle travaille et qui s’efforcent constamment d’approfondir leurs connaissances pour résoudre des problèmes concrets, son cerveau est en ébullition constante.
La version originale anglaise de cet article a été rédigée par Kathleen Clark, étudiante en journalisme à l’Université Carleton à Ottawa, et a remporté un concours de journalisme international parrainé par le CRDI.