Bâtir un avenir pour Haïti grâce aux études supérieures
Le tremblement de terre d’une magnitude de 7,0 qui a frappé Haïti en janvier 2010 a touché particulièrement durement les universités de ce pays. Les secousses sismiques ont détruit des immeubles, et quelque 100 000 enseignants et administrateurs et des milliers d’étudiants ont été tués ou ont quitté le pays peu de temps après. Moins de 10 % des 1 000 professeurs d’université qui restent sont titulaires d’une maîtrise et, dans une proportion encore moindre, d’un doctorat – un obstacle considérable au perfectionnement des ressources humaines nécessaires à la reconstruction du pays.
Dans la foulée du séisme, des chefs de file de la communauté haïtienne du Québec ont promptement constitué le Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti nouvelle (GRAHN-Monde) pour articuler un cadre de reconstruction durable d’Haïti qui va au-delà de la simple réfection des infrastructures physiques. Le premier projet du groupe a été d’établir l’Institut des sciences, des technologies et des études avancées d’Haïti (ISTEAH), inauguré en 2013 et investi du mandat de former 1 000 scientifiques pour Haïti en 10 ans. Le CRDI, qui a reconnu en premier l’occasion extraordinaire que représentait l’ISTEAH pour aider à rebâtir les capacités du milieu, a contribué 568 000 $ à la formation d’une masse critique de professionnels universitaires haïtiens.
L’ISTEAH offre des programmes d’études supérieures menant à la maîtrise et au doctorat qui s’inspirent des pratiques exemplaires d’universités d’Amérique du Nord et d’Europe. L’enseignement de ces programmes d’études est encadré par des professeurs bénévoles qui offrent des cours en personne, par vidéo et en ligne. L’investissement du CRDI donne déjà des dividendes impressionnants. Actuellement, 300 étudiants sont inscrits aux programmes de maîtrise et de doctorat dans quatre localités d’Haïti, dans des disciplines allant des mathématiques à la chimie, à la gestion de l’éducation et à l’administration des affaires. Les étudiants, dont bon nombre sont des professeurs d’université qui occupent plusieurs emplois pour gagner leur vie, reçoivent du soutien sous forme de bourses. Se construit actuellement, à l’extérieur de Cap-Haïtien, un nouveau campus de l’ISTEAH, qui servira de centre pour un projet plus vaste baptisé la Cité du savoir et qui aidera à développer les compétences et l’expertise à long terme qu’Haïti requiert pour devenir autosuffisant.
La sommité canadienne native d’Haïti, M. Samuel Pierre, est au coeur de cette action en sa qualité de fondateur et de président de GRAHN-Monde. M. Pierre est titulaire de la Chaire de recherche industrielle CRSNG/Ericsson en systèmes réseautiques mobiles de prochaines générations, il a travaillé bénévolement toute sa vie et il est notamment chevalier de l’Ordre national du Québec et membre de l’Ordre du Canada pour sa contribution au domaine des réseaux de communications câblés et sans fil et pour son oeuvre bénévole auprès de la communauté haïtienne du Québec dans le but d’encourager la persévérance scolaire.
M. Pierre a récemment été honoré par l’Agence Universitaire de la Francophonie, qui lui a décerné le Prix Mohamed El Fasi 2016-2017, assorti d’une bourse de €15,000, pour son approche novatrice à l’égard des activités de développement international en Haïti et pour les retombées positives de cette approche. James Féthière, président de GRAHN-Canada, attribue cette distinction — et les premiers succès de l’ISTEAH — à la ténacité et au dévouement indéfectible de M. Pierre. « Lorsqu’il vous demande de faire quelque chose, vous savez qu’il en accomplit déjà deux fois plus que vous, ce qui vous motive à l’émuler. C’est le type de chef qui trace la voie et qui marche à vos côtés pour faire en sorte que tout le monde arrive à destination. »
Respecté pour son humilité et pour ses réalisations, M. Pierre préfère donner le crédit au CRDI, qui a appuyé en premier l’ISTEAH. « L’association avec le CRDI a été l’élément fondateur de l’ISTEAH, a déclaré M. Pierre. Nous avons trouvé le bon partenaire pour le travail que nous voulions accomplir : forger la prochaine génération de chefs de file haïtiens. Je suis extrêmement reconnaissant pour les synergies entre l’ISTEAH et le CRDI. C’est grâce à cette organisation que nous pouvons former ces étudiants et rebâtir notre pays par la même occasion. »