Augmenter la production et la consommation du petit millet en Inde

Le manque de diversité alimentaire a contribué à la malnutrition et à la prévalence de maladies liées à l’obésité comme le diabète dans de nombreux pays d’Asie du Sud, y compris l’Inde. Le petit millet, un « super aliment » sans gluten et résistant au climat, pourrait offrir des solutions. Toutefois, par rapport à des cultures comme le riz, la production et la consommation de petit millet sont faibles, principalement en raison de la faiblesse de la chaîne d’approvisionnement, de la faible sensibilisation des consommateurs, des faibles rendements, des installations de transformation inadéquates ou inefficaces et de la négligence politique.
Le traitement manuel du petit millet est un travail fastidieux, ce qui a contribué à la baisse rapide de sa consommation. Dans le cadre de deux projets antérieurs appuyés par le CRDI, on a mis au point de petites machines de transformation du millet normalisées pour différentes tailles de marché et différents produits. Pour traduire ces innovations en changements durables, il fallait combler les lacunes de la chaîne de valeur et promouvoir des politiques gouvernementales de soutien. Des technologies, des mesures d’appui du marché et des outils stratégiques ont été mis au point pour ramener les cultures négligées dans les pays d’Asie du Sud et d’Afrique.
Des appareils de décorticage et de transformation du petit millet plus efficaces et plus accessibles
Le projet a permis de mettre au point des équipements plus efficaces et plus conviviaux pour le décorticage et le traitement du petit millet, ce qui a augmenté la production et réduit les corvées des femmes. Deux modèles commerciaux ont considérablement accru la capacité des fabricants de matériel à produire et à vendre davantage de décortiqueuses, ouvrant ainsi la voie à la création d’une infrastructure décentralisée de transformation du petit millet dans l’est et le centre de l’Inde.

Une unité de transformation qui a commencé à fournir des semences aux agriculteurs a été mise au point par quatre organisations de producteurs agricoles (FPO). Cela a raccourci la chaîne de valeur entre les FPO et les groupes de consommateurs, établi des liens commerciaux et réduit les prix à la consommation, ce qui a donné lieu à des transactions d’une valeur de près de 89 000 CAD tout au long du projet.
Expansion du marché du petit millet
Les bienfaits pour la santé de la consommation de petits millets ont été présentés à plus de 200 000 consommateurs à l’entremise de messages texte mobiles, d’émissions de radio communautaire dans 34 stations de radio, de courts métrages présentant des recettes, d’affiches de sensibilisation et même d’un album musical de chansons de motivation.
Des groupes de femmes et d’autres petites entreprises produisent et vendent des produits de millet prêts à consommer que les consommateurs veulent, et l’acceptation par le public des aliments à base de petit millet augmente.

Au cours du projet, 72 490 personnes, principalement des femmes, des agriculteurs et des écoliers, ont été sensibilisées aux bienfaits du petit millet pour la santé. On a aussi formé des travailleurs sociaux de 85 localités et on a augmenté la capacité de 66 entreprises alimentaires, 152 vendeurs de gruau de millet, 4 FPO et 15 organisations non gouvernementales pour élargir le marché des produits de petit millet prêts à consommer.
Politiques de soutien pour renforcer la chaîne de valeur
Le projet a permis de sensibiliser davantage les consommateurs et les producteurs, mais aussi les décideurs politiques, à l’importance et aux bienfaits du petit millet qui disposent désormais des données probantes nécessaires pour accroître la sensibilisation ainsi que la disponibilité et la consommation de cette céréale.
Le petit millet est introduit dans le cadre de programmes alimentaires publics en Inde, et il existe des possibilités de déployer ce modèle à l’échelle du pays, dans d’autres pays d’Asie du Sud (Népal, Sri Lanka) et en Afrique (Kenya, Malawi, Zimbabwe).
Des exposés de politique ont été élaborés pour éclairer les décisions relatives à l’établissement d’une infrastructure de transformation décentralisée, à la création d’industries artisanales dans le secteur du millet et aux contraintes de la chaîne d’approvisionnement. Il serait utile d’élargir la portée de la politique publique pour inclure la disponibilité des unités de transformation, la commercialisation du petit millet, la fabrication de produits à valeur ajoutée et l’augmentation de la demande des consommateurs. Les partenaires du projet explorent également la possibilité d’appliquer les leçons tirées de ce projet à d’autres légumineuses et oléagineux négligés.
Le Fonds canadien de recherche sur la sécurité alimentaire internationale est financé conjointement par le Centre de recherches pour le développement international et Affaires mondiales Canada.