Réformes de la taxe sur le tabac pour promouvoir le développement économique et sanitaire en Afrique subsaharienne
Le tabac représente un facteur contributif important au poids mondial croissant des maladies non transmissibles. La Convention-cadre pour la lutte antitabac, dont la mise en oeuvre est une cible précise (3.a) des Objectifs de développement durable de 2030, reconnaît que la hausse des taxes est la mesure de lutte antitabac la plus rentable. Toutefois, cette mesure demeure sous-utilisée à l’échelle mondiale.
Ce projet vise principalement à utiliser les modèles de simulation de la taxe sur le tabac pour démontrer l’incidence des hausses des taxes d’accise du tabac sur les recettes du gouvernement et la consommation du tabac au Sénégal, la Sierra Leone et le Nigéria. Ces pays, qui enregistrent une hausse de la consommation du tabac et disposent d’une législation fiscale sur le tabac sous-optimale, sont membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une zone d’échanges commerciaux régionaux.
En décembre 2017, la CEDEAO a adopté une directive relative à la hausse des taxes sur le tabac. Cependant, la capacité de ses États membres à instaurer la nouvelle directive est limitée, notamment par le manque de données nationales sur les possibles répercussions socio-économiques et sanitaires de la hausse des taxes sur le tabac. Par conséquent, ce projet arrive à point nommé et revêt une importance stratégique, car il vise à estimer ces retombées et à communiquer les résultats aux décideurs politiques, afin de favoriser une mise en oeuvre efficace de la directive. Les résultats permettront également de dénoncer la fausse informations qui a tendance à amplifier les répercussions des taxes, notamment sur les fumeurs à faible revenu, les emplois liés au tabac et la contrebande du tabac.
Ce projet s’appuie sur un consortium de chercheurs dirigé par l’Université de Cape Town et le Consortium pour la Recherche Économique et Sociale (CRES) au Sénégal. Au cours des dix dernières années, le CRES a consacré une bonne partie de son énergie à influencer la politique de lutte antitabac, y compris la nouvelle directive de la CEDEAO, grâce à des recherches menées en Afrique de l’Ouest en grande partie financées par le CRDI.
Ce projet est financé par l’entremise de l’Initiative de recherche sur la dimension économique de la lutte antitabac, un partenariat de cofinancement entre le CRDI et Cancer Research UK qui a été lancé en octobre 2017.