Réaliser la paix dans la fragilité — comment la violence, la sécurité et le développement socioéconomique interagissent en Colombie
En 2016, le gouvernement colombien et les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) ont signé un accord de paix après cinq décennies de conflit armé. L’hypothèse de base était que la fin du conflit armé était une condition préalable à la mise en œuvre d’un programme de consolidation de la paix. Bien que l’accord s’applique à l’échelle nationale, ses résultats varient considérablement d’une région à l’autre. Alors que les taux de violence ont dans l’ensemble diminué depuis 2016, les meurtres de jeunes dirigeants et de défenseurs des droits de la personne augmentent dans certaines régions, tout comme les taux de violence sexiste. Ce projet vise à étudier où et pourquoi ces événements ont lieu et quelles stratégies sont les plus efficaces pour aborder la nature fluide et changeante de la violence sexiste.
L’héritage bien ancré du conflit armé, en particulier dans des contextes fragiles caractérisés par une pauvreté élevée, la récurrence de la violence et la faiblesse de l’état de droit, a nui à l’application de l’accord de paix et miné la confiance dans le processus de paix. Comprendre comment l’accord a affecté différemment les groupes vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes dans ces contextes fragilisés, est essentiel pour améliorer la conception et la mise en œuvre des politiques. De plus, l’analyse de la façon dont cet héritage de fragilité influe sur le succès de la mise en œuvre de l’accord et permet de tirer des leçons des stratégies de résilience existantes dans certaines régions peut améliorer les politiques et pratiques actuelles.
Ce projet est mis en œuvre en collaboration avec Fundación Ideas para la Paz, une organisation non gouvernementale de recherche basée en Colombie qui soutient le processus de paix. Il s’efforcera d’aborder ces questions dans le cadre d’une approche participative en invitant les organisations locales de deux régions à collaborer. L’une de ces régions, appelée Catatumbo, est frontalière avec le Venezuela, ce qui a entraîné une augmentation de l’afflux des populations déplacées. Le projet produira également des résultats sur la façon dont cette migration interagit avec la sécurité dans cette région déjà fragile et sur ce qui peut être fait pour relever ces défis.