Promouvoir des pratiques d’élevage climato-intelligentes endogènes pour renforcer la sécurité alimentaire des ménages en Afrique de l’Ouest

 

La croissance économique et démographique et l’urbanisation en Afrique de l’Ouest, principalement au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Togo, conduisent à un changement des habitudes alimentaires et à une forte augmentation de la consommation de viande, surtout bovine, contribuant ainsi à une intensification de l’élevage semi-itinérant et à l’accentuation des pressions sur l’environnement. En effet, pour répondre à la demande croissante dans un contexte de raréfaction des ressources agropastorale (pâturage et eau) due aux changements climatiques, les éleveurs et les agriculteurs adoptent des pratiques non respectueuses de l’environnement, ce qui exacerbe les émissions de gaz à effet de serre.

Face à ce problème, il est nécessaire de soutenir la réappropriation et l’amélioration de pratiques endogènes, incluant les pratiques sensibles au genre, contribuant à l’amélioration de l’alimentation du bétail, à la gestion durable des terres et à la séquestration du carbone par les espèces de graminées, tout en préservant les modes de vie des éleveurs et des agroéleveurs. Les systèmes intégrés culture-élevage-forêt basés sur les pratiques endogènes climato-intelligentes garantissent la durabilité des systèmes d’élevage et la séquestration du carbone dans le sol et la biomasse végétale, mais ces pratiques sont très peu développées et adoptées par les éleveurs du fait de leur inadéquation avec les réalités socio-économiques et culturelles. Ce projet vise la coconstruction de pratiques endogènes climato-intelligentes à faibles émissions de gaz à effet de serre qui contribuerait à la résilience des systèmes d’élevage de ruminants en garantissant la sécurité alimentaire d’au moins 20 000 ménages agropastoraux, en sensibilisant et en informant les acteurs du secteur agropastoral, les institutions et les acteurs politiques, tout en ciblant les jeunes et les femmes.

Le projet sera dirigé par l’Université de Parakou (Bénin), en collaboration avec l’Université de Kara (Togo), l’Université Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo (Côte d'Ivoire), l’Université du Québec à Montréal (Canada) et l’organisation non gouvernementale Vie et Environnement.

Ce projet fait partie de l’initiative du Fonds pour les animaux d’élevage résilients au climat (RECAF), et est cofinancé par la Fondation Bill et Melinda Gates et le CRDI. RECAF est une initiative de six ans visant à développer de nouvelles technologies et des modèles d’affaires intelligents face au climat pour améliorer la productivité animale et réduire les émissions des petits éleveurs dans les zones climatiques sensibles en Afrique.