Négociation de nouvelles relations entre les civils et l'armée dans le monde arabe - la gouvernance politique et économique en transition
Alors que s'opèrent des transitions politiques sans précédent dans le monde arabe, le présent projet favorisera la poursuite de recherches et d'analyses fondées sur des données probantes axées sur les forces armées des pays arabes. L'équipe de recherche consignera les répercussions que ces transitions ont eues sur la nature des relations entre les civils et l'armée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord au cours des trois dernières années. Les chercheurs recommanderont également des moyens de remodeler ces relations de sorte qu'elles aident à consolider la démocratie dans la région.
Depuis 2011, les forces armées ont joué un rôle crucial dans les transitions qui se sont amorcées au cours du Printemps arabe. Si les révolutions arabes ont suscité une vague de changements politiques et contribué à renverser plusieurs régimes autocratiques, elles n'ont eu pratiquement aucune incidence sur les forces armées dans l'ensemble de la région. Dans certains cas, elles ont même contribué à les renforcer dans la foulée.
Aujourd'hui, les forces armées demeurent l'institution la plus puissante dans des pays comme l'Égypte, la Tunisie et le Yémen. Elles ont un poids politique et remplissent des fonctions importantes au chapitre du bien-être social en offrant des subsides ou des emplois au service de l'armée. Elles contrôlent également des avoirs économiques et commerciaux considérables et sont souvent le reflet de la dynamique et des faiblesses de la société.
Le projet repose sur deux postulats : primo, la réforme des relations entre les civils et l'armée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est essentielle à la réforme démocratique; secundo, l'incapacité de tisser de nouvelles relations entravera les transitions à la démocratie, lesquelles seront inachevées, fragiles et réversibles. L'équipe de recherche examinera principalement les pays qui ont connu le Printemps arabe, à savoir l'Égypte, la Libye, la Tunisie, la Syrie et le Yémen. Elle se penchera aussi sur d'autres pays arabes qui soulèvent des questions semblables quant à la nature, à l'orientation et aux répercussions de l'évolution des relations entre les civils et l'armée, dont l'Algérie, l'Iraq, la Jordanie, le Liban et le Maroc.
Le projet vise les objectifs suivants :
- formuler des recommandations concrètes sur la façon d'établir des relations plus saines entre les civils et l'armée et de favoriser une surveillance civile des forces armées;
- préconiser un véritable mécanisme de reddition de comptes et de transparence d'ordre politique et financier;
- favoriser l'établissement d'un réseau d'institutions et de chercheurs du monde arabe se consacrant à l'étude des relations entre les civils et l'armée;
- renforcer les capacités régionales au sein des organismes partenaires participants, ainsi que les capacités des chercheurs universitaires arabes, débutants et chevronnés, et des acteurs de la société civile pour faire en sorte qu'ils puissent exercer une plus grande influence sur les politiques publiques;
- formuler, pour l'Égypte, la Libye, la Tunisie, la Syrie et le Yémen, des recommandations concrètes sur les mesures à adopter pour remodeler les relations entre les civils et l'armée en vue de la transition à la démocratie.