Les répercussions du conflit syrien et de la conséquente crise des réfugiés syriens sur les systèmes scolaires en Jordanie et au Liban sont très lourdes. Selon les estimations, quelque 714 000 enfants syriens déplacés ne fréquentent pas l’école et environ la moitié de ce nombre est en Jordanie et au Liban. Plus de 100 000 enfants en Jordanie ne fréquentent pas l’école, tandis que 143 000 réfugiés syriens fréquentent l’école à l’échelle du pays. La situation est pire au Liban où plus de 230 000 enfants ne fréquentent pas l’école. La majorité des enfants syriens déplacés dans cette région auront un accès inadéquat à des études et de la formation de bonne qualité et ils seront plus à risque d’être exploités socialement, économiquement et sexuellement, de vivre des conflits et d’avoir des perspectives limitées d’emploi.
Les systèmes scolaires de la Jordanie et du Liban sont aux prises avec des difficultés semblables : des classes surchargées, une pénurie d’enseignants qualifiés, des ressources insuffisantes, des enfants traumatisés, des taux élevés de décrochage et des programmes scolaires discordants. La bonne nouvelle est que l’intégration des collectivités déplacées au moyen de l’éducation est un sujet digne de beaucoup d’attention, non seulement pour son potentiel d’autonomisation des personnes déplacées, mais aussi parce que l’éducation promet la coexistence avec la collectivité d’accueil.
Le projet propose de résoudre la crise de l’éducation (y compris les difficultés propres aux réfugiés) en Jordanie et au Liban au moyen d’innovations numériques d’apprentissage. En collaboration la International Education Association, l’Université de Beir Zeit et la Jordanian Education Initiative, le projet permettra d’élaborer et de vérifier des outils et ressources numériques d’enseignement afin d’améliorer l’accessibilité et la qualité de l’apprentissage. Cela comprend la présentation et la vérification de nouvelles technologies, ressources et méthodes pédagogiques. Cela comprendra également le renforcement des capacités d’un bassin d’enseignants au moyen d’une méthodologie de formation des formateurs qui allient des approches ascendantes et descendantes afin d’en assurer la viabilité et l’extensibilité efficace. Ce projet sera mis en oeuvre dans au moins 25 écoles au Liban et en Jordanie. Les interventions proposées pourront être adaptées à des contextes formels et informels. Elles seront faciles et très peu coûteuses à intégrer (aucun coût imposé au système), et elles seront facilement extensibles et immédiatement applicables au système scolaire principal.