Impact de la réduction de l'utilisation de la colistine chez l'humain et la volaille en Indonésie – JPIAMR 13
La colistine est considérée comme un antimicrobien de dernier recours pour le traitement des infections causées par des bactéries multirésistantes, classées par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme « hautement prioritaires et d'importance critique pour la médecine humaine ». L'OMS a suggéré d'interdire ou de fortement restreindre son utilisation chez les animaux, et de fait, la présence d'une résistance à la colistine dans les infections à E. coli de la volaille a entraîné une interdiction pour le bétail en Indonésie en 2020. On soupçonne toujours que la colistine est utilisée de façon routinière chez l'humain dans de multiples contextes, mais ces pratiques sont mal comprises. L'interdiction de l'utilisation de la colistine pour le bétail offre une occasion unique d'évaluer les retombées de cette intervention sur la résistance à la colistine chez l'humain et l'animal, et de voir comment une perspective unique, ou multisectorielle, peut renforcer cette intervention.
Ce projet vise à : déterminer la résistance phénotypique et génotypique à la colistine dans les infections à E. coli provenant de l'humain et de la volaille en Indonésie; évaluer les répercussions de l'interdiction de la colistine sur la résistance à E. coli chez l'animal et l'humain; estimer la transmission de la résistance à la colistine entre l'animal et l'humain; étudier l'utilisation et les perceptions de la colistine à l'échelle communautaire; et étendre l'interdiction initiale de la colistine dans le secteur de la production animale à une intervention intégrée multisectorielle en faveur de la santé, qui sera conçue et mise en œuvre en utilisant une approche participative communautaire. Ce projet fournira une base scientifique solide pour les politiques relatives à la résistance aux antimicrobiens (RAM) en Indonésie, avec une grande importance pour l'Asie du Sud-Est.
Il s'agit de l'un des trois projets financés par le CRDI qui ont été élaborés dans le cadre de Joint Programming Initiative on Antimicrobial Resistance (JPIAMR), une plateforme internationale qui coordonne le financement mondial pour appuyer la recherche et les mesures d'interventions concertées face à la RAM. Au moyen du JPIAMR, le CRDI s'est associé à 30 autres organismes donateurs pour financer des projets de recherche novateurs visant à comprendre les répercussions des interventions sur le développement et la transmission de la résistance aux antimicrobiens.