Les femmes représentent 75 % de la main-d’œuvre agricole au Kenya. Toutefois, les inégalités entre les sexes nuisent souvent à leur productivité et à leur bien-être nutritionnel. Parmi ces dernières, on compte l’inégalité d’accès aux terres, aux technologies agricoles, aux services d’appoint, aux marchés et aux renseignements climatiques, ainsi qu’un contrôle inéquitable sur tous ces aspects. Les projets de développement s’attaquent souvent aux disparités hommes-femmes dans l’affectation des ressources, mais accordent peu d’attention aux normes sociales et sexospécifiques inéquitables. C’est ici que l’approche sexotransformatrice entre en jeu. Elle vise à valoriser les attitudes, les structures et les comportements sociaux qui soutiennent l’égalité entre les sexes au sein des communautés.
Peu d’études sont menées sur les effets des approches sexotransformatrices sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages et des communautés au Kenya comme ailleurs en Afrique. Ce projet de recherche consiste à tester les deux approches, à la fois semblables et différentes (sexotransformatrice et traditionnelle/commerciale), afin de déterminer si elles renforcent l’égalité entre les sexes, l’autonomisation des femmes, la productivité et les revenus des femmes, ainsi que la sécurité alimentaire et nutritionnelle des petits exploitants agricoles. Des tests de contrôle au hasard seront réalisés pour comparer les résultats.
Cette étude menée sur 30 mois consistera à observer attentivement 489 ménages, tout en ayant pour cible 5 400 bénéficiaires (3 000 directs et 2 400 indirects) de Kinangop dans le comté de Nyandarua, au Kenya. Par cette étude, CARE Canada favorisera l’adoption de mesures sexotransformatrices à la lumière des changements climatiques, fera découvrir aux femmes les avantages liés aux initiatives agricoles équitables, rentables et productives, et remédiera au manque de connaissances constaté en ce qui a trait au rôle des femmes et des hommes en agriculture.