Le bassin du Congo détient environ 40 % des rejets d’eau en Afrique et est essentiel à la sécurité de l’eau à l’échelle continentale et locale. Les effets nocifs des changements climatiques, y compris les changements dans les précipitations saisonnières et la fréquence et l’intensité accrues des inondations, des glissements de terrain et de l’érosion des sols amplifient les vulnérabilités des 120 millions d’habitants du bassin, qui dépendent de l’agriculture pluviale. C’est particulièrement vrai pour les femmes, qui représentent plus de 73 % des personnes qui tirent leur subsistance de l’agriculture et qui produisent plus de 80 % des cultures vivrières de la région.
On pense également que les changements climatiques entraînent ou exacerbent les conflits au sein du bassin du Congo par une pression accrue sur les ressources. Les tendances habituelles en matière de mobilité humaine ont récemment été remplacées par de nouveaux schémas de migration pastorale en provenance des régions septentrionales afin d’accéder aux terres arables, aux pâturages et aux ressources en eau du bassin, entraînant de nouveaux types de conflits.
Ces défis interdépendants menacent les moyens de subsistance, accroissent la concurrence, intensifient les divisions et les tensions ethniques, réduisent les capacités et la légitimité de l’État et déclenchent des mesures climatiques mal conçues. Des recherches empiriques visant à obtenir des renseignements hydroclimatiques et socioéconomiques à jour sont nécessaires pour étudier les migrations liées au climat et à l’eau, les liens entre les conflits et leurs conséquences pour la population du bassin.
Le projet comprendra des activités de recherche et de formation quantitatives et qualitatives à l’intention des principales parties prenantes du nord de la République démocratique du Congo (RDC). La recherche sur le terrain ciblera les communautés d’éleveurs, d’agriculteurs, de pêcheurs, de peuples autochtones et de migrants. Les activités du projet guideront la détermination et l’évaluation de stratégies sexospécifiques d’adaptation au climat et de résolution des conflits telles que la préservation de l’eau, le partage de l’utilisation de l’eau, l’accès à l’eau potable, la génération de revenus, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance. On estime que 600 personnes, dont environ 60 % de femmes, en bénéficieront directement.