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Difficultés à surmonter pour les mouvements laïques au Moyen-Orient : les acteurs islamistes et les acteurs laïques en Turquie et en Tunisie

Les partis politiques sont une caractéristique centrale de la démocratie. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (région MOAN), toutefois, ils n'ont joué qu'un rôle très mineur dans le mouvement de démocratisation. Le présent projet a pour but de contribuer à l'avancement des régimes démocratiques multipartites dans la région, là où les partis politiques tant islamistes que laïques peuvent se faire la lutte dans le cadre d'élections libres et équitables.

L'entrée en scène des partis politiques islamistes
Les partis politiques islamistes sont entrés en scène et n'ont cessé de croître dans la foulée des soulèvements qui se sont produits dans toute la région. Ces partis ont réussi à exploiter leurs liens avec les gens ordinaires, à consolider leur base de financement et à rallier leur clientèle, issue des groupes confessionnels, autour de leur message politique.

Les partis libéraux n'ont pas eu autant de succès : ils ne sont pas parvenus à se présenter comme de véritables solutions de rechange aux partis islamistes. Il faut donc se demander ce qui rend les partis islamistes de la région MOAN plus efficaces que leurs adversaires laïques.

La recherche jette un éclairage sur les partis politiques
De nombreux analystes soutiennent depuis longtemps que les partis islamistes constituent les acteurs politiques les plus populaires et les mieux organisés du monde arabe et de la Turquie, et ceux dont la croissance est la plus forte. En se fondant sur des études de cas, ils font aussi observer que les acteurs politiques laïques perdent du terrain; beaucoup traversent des crises idéologiques et organisationnelles, et sont associés à des régimes oppressifs.

Des événements récents confèrent une certaine crédibilité à ces assertions. À la suite des soulèvements survenus dans les pays arabes, des partis islamistes comme les Frères musulmans et Ennahda ont remporté les premières élections au suffrage universel en Égypte et en Tunisie. Quant au Parti de la justice et du développement (AKP), islamiste conservateur, qui gouverne la Turquie depuis 2002, il a gagné six élections et deux référendums.

L'Université Koç, à Istanbul, assurera la direction du projet. L'équipe de recherche se penchera sur les questions suivantes :
- Dans quelle mesure les partis islamistes du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord sont-ils plus efficaces que leurs adversaires laïques ?
- Pourquoi sont-ils plus efficaces ?

Les chercheurs élaboreront une méthodologie de recherche qualitative et comparative faisant appel aussi bien à la recherche théorique qu'à des travaux sur le terrain en Turquie et en Tunisie. Dans chacun de ces pays, l'équipe du projet comparera les organisations de la société civile et les partis pro-laïques les plus en vue à leurs homologues islamistes, en ce qui a trait aux sept éléments suivants :
- l'idéologie;
- le mode d'organisation et de financement;
- le rôle des femmes;
- la mobilisation et la communication;
- les liens avec l'extérieur;
- la base de soutien;
- la formulation de politiques.

Bien que la Tunisie et la Turquie soient les deux pays visés par la recherche, les constatations seront appliquées à quatre autres pays présentant une dynamique semblable, soit l'Albanie, l'Égypte, l'Indonésie et le Maroc.

Les chercheurs compareront les pays à plusieurs égards afin de cerner les raisons des faiblesses observées chez les groupes laïques. Ils s'efforceront de déterminer dans quelle mesure ces facteurs sont liés à certaines façons de faire des partis politiques, ou ancrés dans une vaste dynamique sociale, idéologique et organisationnelle dont se ressentent les partis politiques et les organisations de la société civile. Ils examineront aussi à quel point ces facteurs sont propres à un contexte donné. L'analyse qu'ils auront effectuée leur permettra de formuler des recommandations, fondées sur des données probantes, relatives à des politiques dont pourront se doter les organisations pour se réformer, en vue d'accroître leur légitimité et leur aptitude à rendre des comptes à la population ainsi que de contribuer à la mise en place, à long terme, d'un processus politique démocratique plus robuste.

No projet
107657
État du projet
Terminé
Date de fin
Durée
24 months
Agent(e) responsable du crdi
Roula El-Rifai
Financement total
CA$ 149,600.00
Emplacement
Tunisie
Turquie
Programmes
Gouvernance et justice
Gouvernance et justice
Pays de l’institution
Turkey
Chargé(e) de projet
Murat Somer
Institution
Koç University