Développement inclusif et investissement étranger direct chinois dans la sous-région du Grand Mékong
Au cours des vingt dernières années, la sous-région du Grand Mékong, qui comprend le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, le Vietnam et la province chinoise du Yunnan, a connu une intégration croissante. Celle-ci cadre avec les réformes axées sur les marchés réalisées en Chine, la tentative de l'ANASE d'établir une communauté économique et la recherche d'une plus grande intégration économique régionale, y compris par la conclusion d'un accord de libre-échange entre l'ANASE et la Chine.
L'une des principales conséquences de cette intégration a été une importante croissance de l'investissement direct étranger chinois dans la région, notamment au Laos, au Cambodge et en Birmanie, des pays à faible revenu. Les investissements chinois ont connu une croissance rapide pour les raisons suivantes :
- la proximité géographique;
- la facilité accrue du commerce transfrontalier, et la liberté accrue de circulation des capitaux et des travailleurs;
- le contexte politique et réglementaire favorable.
Les investissements chinois ont généralement visé la production de biens à faible technologie, à forte intensité de main d'oeuvre et à forte intensité de terres, qui ont directement ou indirectement influé sur le développement économique, la structure industrielle, les marchés du travail locaux et le développement des entreprises locales.
Ce projet de recherche vise à déterminer les effets des investissements chinois sur les économies locales et le développement des entreprises locales au Laos et au Cambodge. Ces deux pays ont du mal à gérer et à promouvoir l'investissement direct étranger, et à en tirer le meilleur profit, surtout sur le plan de l'emploi et du renforcement de l'activité économique locale. Toutefois, peu d'études ont examiné les répercussions de l'investissement étranger sur les entreprises locales dans la région, et ses effets d'entraînement positifs et négatifs.
La taille de la Chine et la nature de ces interventions, politiques et incitatifs rendent ses investissements particulièrement attrayants sur le plan des politiques. Le projet permettra de mieux comprendre les effets des investissements chinois sur la structure industrielle et les entreprises locales. Il examinera les politiques et règlements existant dans chacun des pays, évaluera l'incidence des investissements chinois sur la structure industrielle et déterminera les effets d'entraînement sur les entreprises locales. Il aboutira à des recommandations de politiques visant à maximiser les retombées de ces investissements et à atténuer leurs effets négatifs.
Des chercheurs de l'École d'économie et de gestion de la Kunming University of Science and Technology, de la faculté d'économie et d'administration des affaires de l'Université nationale du Laos, et de la Cambodia Economics Association collaboreront à ce projet, grâce auquel ils pourront améliorer leurs capacités d'analyse économique et d'application de méthodes de recherche. Les activités comprendront des cours de brève durée destinés aux jeunes chercheurs prometteurs, un mentorat, un soutien technique consultatif et des recherches concertées.