Crise climatique et gouvernance des déplacements dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord

 

Le déplacement induit par le climat est un phénomène à plusieurs niveaux qui, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (région MOAN), est souvent exacerbé par les politiques identitaires et les migrations découlant des conflits. Les répercussions régionales des changements climatiques comprennent une pénurie d’eau sans précédent, des sécheresses de plus en plus longues et une désertification accélérée, qui obligeront des millions de personnes à quitter leur lieu d’origine. La Banque mondiale estime que 13,5 millions de personnes en moyenne pourraient devenir des personnes réfugiées climatiques internes d’ici 2050 si aucune intervention n’est entreprise, ce qui représente plus de 5 % de la population totale de la région MOAN. Ces déplacements auront des répercussions négatives sur l’environnement, l’agriculture et la sécurité alimentaire. La capacité d’adaptation des personnes, des systèmes et des institutions est encore limitée par des structures étatiques autoritaires ou affaiblies, des catastrophes naturelles, la violence et les conflits armés.

Ce projet étudiera les réponses de la gouvernance aux migrations induites par le climat, en tenant compte des conflits, du genre, de la race et de la vulnérabilité. Il donnera un aperçu des approches politiques, de l’adaptation menée par les communautés et des connaissances autochtones pour atténuer les répercussions des migrations, des déplacements de population et des changements climatiques dans huit pays différents de la région MOAN. Une analyse approfondie sera menée dans trois de ces pays afin d’étudier plus en détail les liens entre les déplacements liés aux changements climatiques, leur gouvernance et leur vulnérabilité, ainsi que leur interaction avec d’autres facteurs. S’appuyant sur des perspectives pluridisciplinaires, des travaux sur le terrain principaux et des partenaires de recherche locaux, le projet permettra d’évaluer les politiques nationales régissant les déplacements de population, d’explorer les mécanismes d’adaptation communautaires et de déterminer des stratégies plus inclusives pour la gouvernance des déplacements liés au climat.