Les grandes étendues de terres au Cameroun sont gérées par le secteur de l’agroentreprise et de l’exploitation forestière. Bien que les investissements du secteur privé laissent entrevoir des possibilités de développement vert et de réduction de la pauvreté, le pays connaît d’importantes difficultés en matière de gouvernance, y compris un système judiciaire instable et une réglementation faible de la répartition des terres rurales. Des investissements désorganisés et se chevauchant ont entraîné une pénurie dans certains secteurs et créent des tensions entre les investisseurs et les communautés. Le gouvernement a entrepris la révision des lois foncières du pays. Ce processus permet de promouvoir une gestion plus juste, plus équitable et plus efficace des terres.
Dans ce contexte, le projet de recherche-action entrepris par le Centre pour l’Environnement et le Développement, basé au Cameroun, testera deux types d’interventions : un processus de concertation communauté-investisseur à l’échelle locale, soutenu par des avocats débutants et du personnel de soutien local, et un processus national pour favoriser une participation efficace du public dans les discussions sur les réformes et les politiques foncières. Le projet analysera des stratégies visant à permettre aux communautés, aux femmes, aux jeunes et aux groupes autochtones de protéger leurs droits fonciers dans le contexte des investissements fonciers, et de régler les différends entre la communauté et les investisseurs. Il prendra position en faveur de la participation équitable aux débats politiques nationaux d’organisations représentant les groupes marginalisés, y compris les femmes, les jeunes et les peuples autochtones, et il s’attaquera aux sources de différenciation sociale et aux rapports de force inégaux tant à l’échelle locale que nationale.
Les recherches devraient aider les communautés à mieux gérer leurs droits fonciers, garantir une participation plus équitable des femmes et des groupes autochtones dans les processus décisionnels et de gestion des terres à l’échelle locale, faire participer davantage les organisations de la société civile aux processus de réforme agraire, et aboutir au partage des expériences acquises au niveau international. Ce projet fait partie d’un ensemble de projets soutenus par le CRDI en Afrique subsaharienne intitulé « Utiliser la recherche-appliqué pour améliorer la gouvernance et les droits fonciers des communautés, des femmes et des groupes vulnérables ».