Améliorer la gouvernance, la représentation et l’accès à la justice dans les établissements humains spontanés au Ghana
Beaucoup de Ghanéens vivant en milieu urbain ne profitent pas encore des avantages de la stabilité démocratique et de la récente croissance économique dans leur pays. Environ 40 % de la population urbaine est coincée dans des établissements humains mal aménagés, surpeuplés, insalubres et mal desservis. La croissance démographique et l’urbanisation galopantes menacent de faire reculer les progrès réalisés à moins que ne soient prises les mesures qui s’imposent.
Les mesures prises par gouvernement local et le gouvernement central se sont traduites par la criminalisation et l’exclusion, notamment le recours à l’éviction pour freiner la croissance des établissements spontanés, et par une attention limitée à des éléments plus techniques, tels que l’infrastructure matérielle. Dans beaucoup de cas, les programmes d’urbanisme et d’aide sociale ont laissé les bidonvilles à leur propre sort. Aussi l’exclusion dans ces établissements spontanés résultetelle d’une interaction complexe entre la pauvreté, l’inaction politique, les piètres plans d’urbanisme et le manque de respect des droits des habitants.
Dans ce contexte, ce projet de recherche axé sur l’action compte améliorer la représentation et l’accès à la justice pour les habitants de tels établissements humains, ainsi que le respect de leurs droits sociaux et économiques. Les travaux de recherche seront dirigés, en collaboration avec le Centre de gestion des ressources terrestres, une organisation non gouvernementale établie à Kumasi, par une équipe multidisciplinaire d’experts des régimes fonciers, du droit, des droits de la personne, des sciences sociales et de la gouvernance urbaine, ainsi que des groupes de la société civile et de sensibilisation aux défis des établissements spontanés.
Afin d’établir des comparaisons entre différents contextes, ont été choisis des établissements d’Accra et de Kumasi constitués de trois types de populations : des personnes principalement originaires de la région, des migrants d’autres parties du Ghana et un mélange des deux. L’équipe dressera l’inventaire des conditions et de leurs causes et elle cernera les lacunes et possibilités des lois et des politiques. Forte de ces activités, l’équipe collaborera avec des habitants des établissements afin de mettre au point et de mettre à l’essai des approches sexospécifiques et d’élaborer des activités de sensibilisation et des politiques ciblées et soutenues.