Action multisectorielle en matière de prévention des maladies non transmissibles en Afrique subsaharienne
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L'Afrique subsaharienne est en pleine période de transition en ce qui a trait aux épidémies.En savoir plus
L'Afrique subsaharienne est en pleine période de transition en ce qui a trait aux épidémies. La région est aujourd'hui aux prises avec une double charge de morbidité : les maladies infectieuses demeurent la principale cause de décès, mais il ne fait aucun doute que les taux de prévalence des principales maladies non transmissibles (MNT) et de leurs facteurs de risque communs connaissent une hausse rapide.
Les MNT sont une cause importante de mortalité prématurée et de morbidité avant l'âge de 60 ans en Afrique subsaharienne. Cela est particulièrement vrai chez les pauvres, qui n'ont pas accès aux soins ni aux médicaments appropriés. Il arrive souvent qu'une même personne souffre à la fois d'une maladie transmissible et d'une MNT, l'une pouvant accroître le risque de contracter l'autre ou en aggraver les effets. D'après les prévisions actuelles, c'est en Afrique que l'on enregistrera en 2020 la plus forte augmentation de décès attribuables aux MNT.
En septembre 2011, tous les États membres de l'Organisation des Nations Unies ont signé la Déclaration politique de la Réunion de haut niveau sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles. Cette déclaration reconnaît que les MNT sont un problème de développement important appelant une action multisectorielle, étant donné que de nombreux déterminants de ces maladies échappent à l'influence du secteur de la santé. L'action multisectorielle s'entend de travaux auxquels participent différents ministères, dans une démarche pangouvernementale, en collaboration avec des organismes de la société civile et avec le secteur privé, s'il y a lieu. Il existe toutefois peu de données probantes sur le succès obtenu par ce type d'action dans les pays à faible revenu et pays à revenu intermédiaire.
Ce projet a pour but de produire des données probantes et doit permettre de mieux comprendre les principaux facteurs qui influencent l'action multisectorielle en matière de prévention des MNT en Afrique subsaharienne. Les chercheurs effectueront une étude de cas comparative portant sur cinq pays. Dans chacun de ces pays, une équipe de recherche produira des données probantes solides indiquant dans quelle mesure, et de quelle manière, on a recours à l'action multisectorielle afin d'élaborer des stratégies visant à réaliser les " meilleurs investissements " préconisés par l'Organisation mondiale de la santé, soit les interventions et les politiques qui présentent selon elle le meilleur rapport coût-efficacité. Les chercheurs examineront différents contextes, en mettant l'accent sur les interventions auprès des populations.
Au cours du projet d'une durée de quatre ans, l'African Population and Health Research Center (APHRC) offrira des bourses de recherche à cinq scientifiques africains pour effectuer les études de cas. Les boursiers recevront une formation en analyse des politiques et en méthodologie des études de cas. L'équipe de recherche nouera le dialogue avec les responsables des politiques, dans chacun des pays où se tiendront ces études, afin d'assurer l'utilisation des données probantes. En outre, l'APHRC réunira un groupe de spécialistes de différents secteurs en vue de formuler des recommandations concrètes en matière de prévention des MNT dans la région.
Le projet devrait renforcer les capacités de recherche et mettre sur pied un groupe de chercheurs ayant la tâche de suivre et d'évaluer les incidences et l'efficacité à long terme des approches multisectorielles.