Les preuves sur les changements climatiques sont claires, tout comme les solutions
La 24e « Conférence des Parties » (COP24) qui s’est tenue ces deux dernières semaines a offert la possibilité de montrer et de mettre à l’épreuve l’engagement mondial à prendre des mesures concrètes et décisives pour lutter contre les changements climatiques.
Des milliers de personnes se sont rassemblées en Pologne pour négocier la façon dont la communauté internationale respectera les engagements pris en vertu de l’Accord de Paris.
Tandis que la COP24 se tenait en Pologne, le monde continuait d’être témoin des manifestations et des désaccords en matière de politique qui nous rappellent qu’on dépense encore beaucoup d’énergie non pas sur la manière de lutter contre les changements climatiques ou de s’y adapter, mais à se demander s’il faut même lutter contre. Ceci, malgré des preuves irréfutables selon lesquelles de nombreuses régions du monde subiront de graves conséquences d’ici 2030 si nous n’accélérons pas et n’intensifions pas immédiatement les solutions aux changements climatiques.
Les collectivités de chercheurs et de décideurs ont la responsabilité de créer un pont entre les preuves évidentes et le chauffeur qui s’inquiète de la hausse des coûts de transport ou le travailleur qui craint pour son travail. We need to build an even bigger bridge to those who live in communities in the Global South, who are so often excluded from global dialogues, yet are most vulnerable to their effects. Nous devons établir un lien encore plus étroit avec ceux qui vivent dans des communautés des pays du Sud et qui sont si souvent exclus des dialogues mondiaux, mais qui sont les plus exposés à leurs effets.
Nous devons établir ces liens en partie parce que les données probantes nous permettent d’appliquer des solutions qui nous aident non seulement à inverser la tendance et à nous adapter aux effets des changements climatiques, mais également à offrir de nouvelles possibilités aux populations de partout dans le monde.
Les solutions existent. Au CRDI, nous en sommes témoins. Par exemple, lorsque nous avons commencé à consigner les solutions pratiques en matière d’adaptation aux changements climatiques, financées par le CRDI dans les pays en développement, nous avons rapidement dressé une liste de près de 300 solutions provenant de partout dans le monde. Ces solutions ont chacune été élaborées dans un contexte local, mais sont adaptables ailleurs. Il s’agit notamment d’aider les pisciculteurs à s’adapter à des niveaux d’eau de plus en plus imprévisibles, de recourir au microcrédit pour aider les propriétaires de certaines régions à se protéger contre les intempéries et les inondations, tout en aidant les ménages d’autres régions à faire face aux sécheresses.
Ces solutions ne sont peut-être qu’une goutte dans l’océan, mais elles démontrent le pouvoir des solutions pratiques fondées sur des données probantes qui peuvent changer les vies pour le mieux.
Les solutions fondées sur des données probantes nous aideront à inverser et à ralentir les effets des changements climatiques, et à nous y adapter. Ces solutions peuvent également répondre aux inquiétudes des personnes qui craignent pour leur vie et leur gagne-pain.
L’Accord de Paris appelle à une action mondiale pour limiter la hausse de la température mondiale à 2 degrés Celsius, en espérant pouvoir maintenir cette limite à 1,5 degré. Nous savons que dans certaines régions, la limite de 1,5 degré sera atteinte dans moins d’une décennie.
Nous devons passer à l’action. Les données probantes existent. Les solutions aussi. Nous devons trouver un moyen pour que la communauté mondiale s’unisse autour de ces solutions, non seulement dans le cadre d’événements comme la COP24, mais dans tous les villages et toutes les villes du monde.
La version originale de cette lettre éditoriale a été publiée dans La Presse.
Dominique Charron est vice-présidente, programmes et partenariats du CRDI.