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De l’engagement à l’action : Financer des systèmes inclusifs d’enregistrement et de statistiques de l’état civil

Photo de Montasser Kamal

Montasser Kamal

Directeur, Santé mondiale, CRDI

De solides systèmes d’enregistrement et de statistiques de l’état civil (ESEC) enregistrent chaque naissance, adoption, mariage, divorce et décès, fournissant les documents d’identité légaux dont les gens ont besoin pour aller à l’école, recevoir des soins de santé, hériter de biens et participer pleinement à la vie civique. Ils génèrent également les données démographiques dont les gouvernements ont besoin pour planifier et fournir des services essentiels, ainsi que pour mesurer les progrès réalisés à l’égard des objectifs de développement durable. En bref, ces systèmes forment l’épine dorsale d’un programme de développement inclusif. 

Au CRDI, nous considérons depuis longtemps que les systèmes ESEC sont essentiels à l’édification de sociétés inclusives, équitables et résilientes. Il y a près de dix ans, le CRDI et Affaires mondiales Canada ont investi dans la création d’un Centre d’excellence sur les systèmes ESEC. Il a d’abord été hébergé au CRDI, puis transféré au FNUAP, avec l’appui continu du CRDI. Ce partenariat vise à renforcer les systèmes ESEC et les systèmes d’identité juridique, en reconnaissant leur pouvoir de transformer des vies. Les systèmes ESEC ne sont pas simplement un exercice de données – il s’agit de garantir les droits, de permettre l’accès aux services et de veiller à ce que les femmes, les filles et les communautés marginalisées soient reconnues par l’État et protégées par la loi. 

Surmonter les défis, ensemble

Malgré des avancées importantes, des défis majeurs subsistent. Dans de nombreux pays, l’enregistrement des mariages et des divorces ne relève toujours pas des lois sur l’enregistrement obligatoire, ce qui laisse les femmes sans les documents juridiques dont elles ont besoin pour réclamer un héritage, garantir la garde d’enfants ou accéder à la protection sociale. Les disparités selon le genre, la géographie et le revenu persistent, les populations rurales et marginalisées étant les plus susceptibles d’être laissées pour compte. 

Pour combler ces écarts, il faudra plus que des solutions techniques : il faudra une volonté politique et un financement durable. Les pays doivent accorder la priorité aux systèmes ESEC dans le cadre de leurs budgets nationaux afin de maintenir des bureaux d’enregistrement, de former des registraires, d’investir dans la technologie et de sensibiliser les communautés. Les partenaires de développement doivent aligner leur soutien sur les priorités des pays, mettre en commun les ressources et éviter la fragmentation. Les systèmes ESEC et les systèmes d’identité juridique devraient être traités comme des investissements fondamentaux – au même titre que les systèmes d’infrastructure, de santé et d’éducation – car ils permettent de réaliser des progrès dans tous les secteurs. 

Pleins feux sur le financement des systèmes ESEC

Pour aider les gouvernements et les partenaires à passer à l’action, le Centre d’excellence sur les systèmes ESEC du FNUAP, avec le CRDI et Open Data Watch, est fier de présenter un document intitulé Financing for CRVS Systems: Building Resilient and Sustainable Investments. Ce document explore le paysage du financement des systèmes ESEC, cerne les lacunes et formule des recommandations pratiques pour la mobilisation et la coordination des ressources. Il met l’accent sur la nécessité de combiner la mobilisation de ressources nationales, le soutien des bailleurs de fonds et les mécanismes de financement innovants afin de pérenniser les systèmes ESEC et de garantir leur résilience face aux crises. 

Le document vise à éclairer les discussions lors du 4e Symposium mondial sur les systèmes ESEC et le genre qui se tiendra du 15 au 17 octobre 2025 à Nairobi, au Kenya, ainsi qu’à orienter les engagements concrets des gouvernements, des bailleurs de fonds et des partenaires au développement. En fondant les décisions d’investissement sur des données probantes et en alignant le financement sur les priorités nationales, nous pouvons mettre en place des systèmes efficaces pour des décennies à venir. 

Vivre le moment présent à Nairobi 

Le symposium de Nairobi est plus qu’un rassemblement de spécialistes, c’est un catalyseur d’action. Il rassemble des gouvernements, des partenaires de développement, des équipes de recherche et la société civile pour réfléchir aux progrès, faire ressortir les innovations et définir des étapes pratiques vers des systèmes ESEC plus solides et sensibles au genre. 

L’accent mis cette année sur le financement tombe à point nommé. Alors que les pays investissent dans les infrastructures publiques numériques, il existe une occasion unique d’intégrer les systèmes ESEC aux systèmes de gestion de l’identité, aux registres de population et aux recensements. La numérisation, mise en œuvre avec de solides garanties en matière de confidentialité et de protection des données, peut étendre la couverture, améliorer la qualité des données et rendre les systèmes plus efficaces et plus inclusifs. Mais sans investissement soutenu, ces possibilités risquent de ne pas se concrétiser. 

Un appel à bâtir ensemble

Au CRDI, nous demeurons déterminés à adopter une approche axée sur le parcours de vie en matière de systèmes ESEC qui met l’égalité des genres au centre de nos préoccupations, en veillant à ce qu’aucun événement vital ne passe inaperçu et qu’aucune personne ne reste invisible. En travaillant ensemble, nous pouvons mobiliser des ressources, obtenir un financement durable et mettre en place des systèmes ESEC solides et inclusifs nécessaires pour tenir la promesse de ne laisser personne de côté. 

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