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Un long métrage sur les établissements informels présenté en avant-première au Festival international du film de Toronto

 
Les réalisateurs Tina Edupko et A. S. Elijah debout dans un canoë à côté d’un microphone.
Fédération nigériane des bidonvilles et des établissements informels
Les réalisateurs Tina Edupko et A. S. Elijah sur le plateau du tournage de The Legend of the Vagabond Queen of Lagos.

The Legend of the Vagabond Queen of Lagos, un film produit par Justice & Empowerment Initiatives et ses partenaires affiliés, sera présenté en avant-première lors de la 49e édition du Festival international du film de Toronto. Ce long métrage raconte l’histoire d’une jeune mère originaire d’un bidonville situé au bord de l’eau à Lagos, au Nigeria, qui découvre qu’un projet d’expulsion de sa communauté va être mené pour construire un complexe immobilier de luxe et qui décide de s’y opposer. 

Bien qu’il s’agisse d’une fiction, le film s’inspire d’événements réels survenus lors des expulsions d’Otodo Gbame en 2016 et 2017, au cours desquelles 30 000 habitants et habitantes de bidonvilles informels ont été expulsés de force de leur domicile lors d’une série d’attaques menées par la police et de personnes agresseuses armées. En avril 2017, la population qui restait a été contrainte de fuir en bateau dans la lagune; neuf personnes se seraient noyées en tentant de s’échapper et une personne est décédée d’une blessure par balle. 

L’autonomisation juridique pour faire face aux expulsions forcées 

Les questions que soulève ce film sont au centre des recherches soutenues par le CRDI depuis 2019 sur les stratégies visant à promouvoir l’autonomisation juridique des populations pauvres en milieu urbain. Au Nigeria, environ 67 % de la population citadine vit dans des établissements informels, sans accès aux services de base et sans sécurité d’occupation. Ces personnes sont confrontées à la discrimination et aux menaces de violence physique. Les recherches menées se penchent sur l’efficacité d’un réseau interurbain de parajuristes communautaires formés et soutenus par Justice & Empowerment Initiatives pour desservir des centaines de communautés urbaines pauvres dans le pays, y compris les anciens résidents et résidentes d’Otodo Gbame.

En collaboration avec la fédération nigériane des bidonvilles et des établissements informels, Justice & Empowerment Initiatives invite les membres de la communauté à évaluer les coûts immédiats des injustices dans les établissements informels ainsi que leurs effets à long terme. Il s’agit également d’évaluer les coûts sociétaux plus larges des politiques urbaines, comme la décongestion, la formalisation et l’embellissement, qui se traduisent souvent par des arrestations, des expulsions forcées et des démolitions.

En 2021, Justice & Empowerment Initiatives a étendu ses recherches au Bénin et au Sénégal dans le cadre du Programme mondial d’apprentissage autour de l’autonomisation juridique, un examen axé sur les personnes des approches de la justice communautaire dans 17 pays, visant à renforcer la démocratie et à protéger les droits de la personne.

Ce film, dont la réalisation a duré sept ans, vise à placer les expulsions forcées, la sécurité d’occupation et les droits au logement de la population citadine pauvre au centre du discours mondial sur le développement urbain. Il appelle les parties internationales qui contribuent aux déplacements à rendre des comptes, à soutenir l’élaboration d’une législation nationale au Nigeria qui interdise les expulsions forcées et à rendre justice aux populations déplacées d’Otodo Gbame. 

Table ronde à Toronto

Joignez-vous au CRDI et aux cinéastes lors d’une table ronde à la faculté de droit de l’Université de Toronto le vendredi 6 septembre de 14 h 30 à 16 h

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