Tirer parti des ressources communautaires en Cisjordanie pour répondre à la COVID-19

Les réponses de divers informateurs clés et dirigeants communautaires aux entretiens menés par le personnel de l’Université de Birzeit dans les camps de réfugiés de Cisjordanie ont souligné l’importance de la communication et de l’engagement communautaire. Plusieurs des personnes interviewées ont critiqué ce qu’elles considèrent comme une réponse lente à la pandémie dans les camps de la part des organismes officiels, y compris le gouvernement et l’Office de secours et de travaux des Nations Unies.
Les comités locaux ont joué un rôle essentiel pour atteindre les personnes touchées par la fermeture des cliniques communautaires. Ils ont également travaillé en étroite collaboration avec l’UNRWA pour s’assurer que les médicaments destinés aux patients atteints de maladies chroniques, les trousses d’hygiène et les colis de nourriture destinés aux ménages touchés par la COVID-19 parviennent à leurs destinataires. Les membres de la communauté ont également fait appel à leurs réseaux et utilisé les médias sociaux pour communiquer avec les résidents, surtout pendant les fermetures. Malgré le fait que les camps dans les communautés ne disposent pas de ressources suffisantes et présentent des niveaux de pauvreté plus élevés, de nombreux participants ont indiqué que les organismes officiels, qui étaient déjà surchargés par la réponse à la COVID-19, ne leur accordaient pas une attention suffisante.
Les fermetures et les heures d’ouverture inadéquates de l’UNRWA et des cliniques gouvernementales ont poussé certains dirigeants des communautés locales à décider de puiser dans leurs propres ressources pour tenter de répondre aux besoins de leurs communautés. Le camp Al-Fawwar, dans le sud de la Cisjordanie, en est un exemple. Les dirigeants de la communauté locale ont collaboré étroitement avec le personnel de santé de la clinique de l’UNRWA du camp pour mettre en place une équipe d’intervention composée de bénévoles de la communauté. Dans un premier temps, leur intervention a consisté à s’assurer que les protocoles sanitaires étaient respectés, à surveiller le camp et à fournir de la nourriture et des médicaments à ceux qui en avaient besoin.
L’équipe a progressivement mis en place une ligne d’assistance téléphonique en santé gérée par des infirmières au sein de la communauté afin de fournir des conseils aux membres et de répondre aux nouveaux besoins en matière de santé. Comme le nombre de cas et les besoins en santé augmentaient, surtout avec la capacité réduite d’accès aux services de santé (plus prononcée dans ce camp compte tenu de sa situation géographique), les membres de la communauté se sont réunis et ont fait don de fournitures pour transformer l’une des salles du centre des jeunes en un centre de santé d’urgence.
Cette clinique était gérée par des résidents du camp ayant une formation médicale, après leurs heures de travail. Les membres de la communauté ont fait des dons pour acheter des fournitures et ont apporté d’autres contributions en nature. Avec le temps, l’éventail des services offerts par cette clinique s’est élargi. Elle poursuit ses opérations en tant que clinique de santé ouverte après les heures de travail pour servir la communauté locale du camp après la fermeture du centre de santé de l’UNRWA. Il est prévu d’agrandir ce centre et d’élargir l’éventail de ses services ainsi que les activités de mobilisation et de sensibilisation pour répondre aux besoins locaux. Il s’agit d’un exemple inspirant de la manière dont les ressources peuvent être regroupées pour qu’une équipe dévouée puisse répondre aux besoins de la communauté, même dans un contexte où les ressources sont insuffisantes.