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L'Université York reçoit 7,25 millions de dollars canadiens pour construire un réseau et utiliser l'IA et les mégadonnées dans la lutte contre les maladies infectieuses

 
Ce projet quinquennal vise à garantir que les populations vulnérables et à risque soient prises en compte dans la gestion et les politiques relatives aux épidémies.
Logo du Réseau d'intelligence artificielle pour la préparation et la réponse aux pandémies et aux épidémies des pays du Sud.
Jude Kong/York University
Logo du Réseau d'intelligence artificielle pour la préparation et la réponse aux pandémies et aux épidémies des pays du Sud.

À une époque où le risque d'émergence ou de réémergence de maladies infectieuses augmente, une équipe internationale dirigée par l'Université York a réussi à obtenir une subvention de 7,25 millions de dollars canadiens du CRDI pour aider à s'attaquer à ce problème. Cette subvention permettra à l'équipe de chercheurs de travailler aux côtés de pays du Sud pour développer des solutions d'intelligence artificielle (IA) équitables et responsables et des stratégies utilisant les mégadonnées pour améliorer les résultats en matière de santé publique.

Le projet quinquennal, Réseau d'intelligence artificielle pour la préparation et la réponse aux pandémies et aux épidémies des pays du Sud, est né de la promesse de solutions d'IA dans les pays du Sud pour améliorer la réponse des systèmes de santé aux épidémies de maladies infectieuses. Il reflète également la nécessité d'examiner les importantes implications éthiques, juridiques et sociales de ces solutions sur les populations les plus susceptibles aux maladies et dont le bien-être est compromis.

Dirigé par le professeur adjoint de l'université de York Jude Kong de la faculté des sciences, ce projet soutiendra la prévention, la détection précoce, la préparation, l'atténuation et le contrôle des épidémies de maladies infectieuses émergentes ou réémergentes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI) d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.

Selon Rhonda Lenton, présidente et vice-chancelière de l'Université York, « L'Université York est honorée de pouvoir créer un changement positif en favorisant des stratégies plus équitables et responsables face aux besoins complexes dans les soins de santé grâce à l'utilisation éthique de l'intelligence artificielle. Ce projet nous aidera à renforcer notre contribution à plusieurs objectifs de développement durable des Nations unies, notamment la bonne santé et le bien-être, ainsi que l'égalité des sexes et les partenariats. Je tiens à remercier le CRDI pour son appui indéfectible à l'engagement de l'Université York à s'attaquer de façon collaborative aux problèmes mondiaux urgents, et je félicite Jude Kong pour tout son travail dans ce domaine. »

À l'échelle mondiale, alors que les humains continuent d'empiéter sur les habitats des animaux et que le changement climatique s'aggrave, on s'attend à une augmentation de la gravité et de la fréquence des épidémies, souvent dues à des virus, des bactéries et des parasites qui passent des animaux aux humains. Ces épidémies peuvent avoir des conséquences calamiteuses qui transcendent les catégories socioéconomiques, touchant particulièrement les populations vulnérables, amplifiant les inégalités sociales et exerçant une pression sur des systèmes de soins de santé faibles, qui exacerbent encore les inégalités et les disparités sous-jacentes.

« Alors que le monde continue d'être aux prises avec la pandémie de COVID-19, ainsi qu'avec des épidémies comme celles d'Ebola et de hMPXV, anciennement appelée variole du singe, le CRDI renouvelle et approfondit son engagement à soutenir les solutions novatrices et locales des PRFI. » a déclaré Jean Lebel, président du CRDI. « Nous sommes ravis de puiser dans la longue expérience du CRDI en matière d'utilisation de l'IA pour résoudre des défis sociaux et économiques urgents en soutenant l'équipe de l'Université York dans le financement de leaders d'opinion dans les PRFI pour développer, utiliser et déployer à grande échelle des solutions d'IA responsables afin de renforcer les systèmes de santé. Cet effort de collaboration mettra en avant les applications de l'IA qui sont éthiques, respectent la vie privée et soutiennent l'égalité des sexes et les avantages inclusifs dans les contextes à faibles ressources. »

Le projet développera un réseau diversifié, multirégional et interdisciplinaire de partenaires et d'équipes pour aider à combler les lacunes en matière de connaissances, de capacités et de solutions, et mieux comprendre comment l'IA peut améliorer la préparation et la réponse en matière de santé publique. Il encouragera l'utilisation équitable et éthique, dirigée par les pays du Sud, de l'IA et des mégadonnées pour améliorer la préparation et la réponse en matière de santé publique, définir les risques, réaliser des modélisations prédictives et fournir des recommandations fondées sur des données probantes pour les politiques et les actions de santé publique.

« Il est important de concevoir, de gérer et de gouverner les stratégies intégrant l'IA et les mégadonnées en tenant compte de l'équité en matière de santé et de l'égalité des sexes, afin d'éviter d'exacerber les inégalités actuelles, ce qui pourrait entraîner des dommages importants plutôt que des avantages considérables, » explique M. Kong, directeur général du projet et directeur du Consortium Afrique-Canada pour l'innovation en matière d'intelligence artificielle et de données (ACADIC).

L'objectif est de veiller à ce que les populations vulnérables et à risque soient incluses dans la gestion des épidémies et les politiques en la matière, notamment les minorités visibles racialisées, les femmes, les personnes géographiquement isolées, les collectivités autochtones, les migrants et les réfugiés, les personnes sans logement et les personnes défavorisées sur le plan socioéconomique. La COVID-19 a souligné la nécessité de disposer de données opportunes, précises et fiables pour étayer les décisions de santé publique fondées sur des données probantes.

« Les techniques d'IA se sont développées rapidement au cours de la dernière décennie et la possibilité de stocker de grands ensembles de données a conduit à de nouvelles méthodes d'analyse, permettant de modéliser des prédictions à une échelle qui n'était pas possible auparavant, » précise M. Kong. « Les maladies infectieuses émergentes ou réémergentes représentent des défis mondiaux et, à ce titre, une communication internationale et des stratégies communes, qui s'appuient sur différents types d'expertise, sont nécessaires pour y faire face avec succès. Ce projet est un petit pas dans cette direction. »