La taxation des boissons sucrées est un avantage pour la stratégie de santé publique du Ghana

Le projet de loi fiscale a été approuvé par le Parlement ghanéen le 31 mars 2023 et promulgué par le président du pays trois jours plus tard. Il impose une taxe de 20 % sur les boissons sucrées, y compris les boissons à base de jus aromatisées, le thé sucré, les boissons gazeuses et les boissons énergisantes.
Pris en charge par le gouvernement du Ghana dans le cadre des mesures visant à réduire les effets de ces boissons sur la santé publique, le projet de loi fiscale fait du Ghana l’un de centaines de pays qui ont mis en œuvre l’intervention recommandée par l’OMS pour aider à prévenir les maladies non transmissibles (MNT).
Cette mesure politique importante fait suite à une campagne globale de la Coalition pour la santé du Ghana, qui a affirmé qu’une taxe sur les boissons sucrées augmenterait les économies individuelles en matière de soins de santé et favoriserait la santé des Ghanéens, en particulier des enfants. La taxe devrait avoir des effets positifs sur la population générale du Ghana qui, comme la plupart des pays africains, connaît une augmentation des MNT liées à la nutrition.
Cette coalition, dirigée par l’École de santé publique de l’Université du Ghana, comprend divers groupes, dont le projet Healthier Diets 4 Healthy Lives, en plus d’être appuyée par l’ initiative Catalyser le changement pour des systèmes alimentaires sains et durables, cofinancée par le CRDI et la Fondation Rockefeller. Les autres membres comprennent le projet Advocating 4 Health, l’Association ghanéenne de santé publique et l’Académie ghanéenne de nutrition et de diététique. La Coalition a soutenu que les boissons sucrées contiennent peu, ou pas, de nutriments, et elles sont impliquées dans des problèmes de santé.
« [L]e gouvernement du Ghana a de nombreuses possibilités et la responsabilité d’utiliser les politiques de santé publique pour protéger, promouvoir et assurer la santé de ses citoyens. L’adoption et la mise en œuvre de cette taxe constituent l’une de ces possibilités », a déclaré le chef de la Coalition, Amos Laar, professeur de santé publique et de nutrition à l’Université du Ghana.
Le coût de la consommation de sucre
Les boissons sucrées contribuent grandement à l’embonpoint et à l’obésité. Les enfants qui souffrent de ces maladies ont une probabilité élevée de développer d’autres maladies liées à l’alimentation plus tard dans la vie, comme le diabète de type 2, l’hypertension et les accidents vasculaires cérébraux.
Des équipes de recherche ghanéennes ont récemment estimé les coûts de santé directs associés à l’obésité chez les personnes âgées ghanéennes par rapport aux adultes de poids santé. Le surpoids et l’obésité ont entraîné respectivement 75 % et 159 % d’hospitalisations supplémentaires.
Le coût moyen des soins de santé par adulte de poids santé était de 35 $ US (47 $ CA) par admission, contre 78 $ US (105 $ CA) pour les adultes en surpoids et 132 $ US (177 $ CA) pour les adultes obèses. Le gouvernement du Ghana dépensait donc des frais faramineux pour des problèmes de santé très coûteux, mais évitables.
La Coalition a exhorté le public à réduire considérablement sa consommation de ces boissons et à boire de l’eau à la place. D’autres efforts de sensibilisation ont consisté à former des journalistes locaux sur la relation entre une alimentation malsaine et les maladies non transmissibles afin qu’ils puissent aider à diffuser des messages et à inspirer un changement de comportement.