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Le pouvoir de la recherche pour soutenir l'action climatique

Des chaires de recherche permettront d’ancrer les connaissances sur les déplacements forcés dans les pays du Sud

 
13 décembre 2021

Plus de 80 millions de personnes de par le monde ont été contraintes de fuir leur foyer, a rapporté le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en 2020. Ces personnes ont été déplacées de force en raison de persécutions, de conflits, de violences, de violations des droits de la personne, de difficultés économiques, de changements climatiques et de situations d’instabilité politique prolongées. Les femmes et les enfants parmi ces gens sont les premiers à souffrir des difficultés liées à leurs conditions souvent précaires.    

Bien que les pays en développement accueillent 80 % des personnes déplacées de force dans le monde, les politiques et les pratiques régissant la vie de ces populations s’appuyer sur les recherches disponibles qui proviennent essentiellement de pays développés. Les connaissances nationales et locales sur les déplacements forcés, qui s’appuient sur les expériences des personnes qui ont dû fuir et de leurs communautés d’accueil, restent largement inexploitées. Ces connaissances localisées sont cruciales pour l’élaboration de solutions durables aux défis liés aux déplacements forcés.    

Le CRDI investit 4,4 millions de dollars canadiens, rien qu’en 2021, pour créer des chaires de recherche sur les déplacements forcés dans des universités de pays du Sud. Des appels à propositions ouverts et concurrentiels lancés au Moyen-Orient et en Afrique de l’Est ainsi qu’en Asie du Sud et du Sud-Est et en Amérique centrale et du Sud ont permis de sélectionner huit universités qui créeront des chaires de recherche en fonction des objectifs qu’elles ont établis.   

Chaque université recevra jusqu’à 600 000 CAD sur cinq ans pour mener des recherches interdisciplinaires et multisectorielles, tout en intégrant des approches visant à transformer les normes discriminatoires liées au genre. Les activités de sélection des titulaires des chaires sont en cours.   

Ensemble, ces chaires de recherche contribueront de manière significative à l’étude des déplacements forcés dans une perspective des pays du Sud, et ce, en s’engageant en faveur de l’excellence dans la recherche et l’enseignement, et du mentorat pour les jeunes chercheurs et chercheuses. Les chaires s’attacheront également à promouvoir des liens solides avec la recherche et les initiatives communautaires ainsi qu’avec les processus nationaux et mondiaux d’élaboration de politiques.   

Voici les huit premières universités sélectionnées en 2021 ainsi que leurs projets de chaire de recherche :  

En plus des chaires de ces huit universités, le CRDI prévoit soutenir quatre autres chaires de recherche en Afrique de l’Ouest et du Nord, dans le cadre d’un engagement à plus long terme sur les questions liées aux déplacements forcés.   

Solutions durables pour les personnes déplacées de force  

Un élément déterminant de cette initiative est le soutien au réseautage, à la coordination et à l’apprentissage mutuel entre les chaires de recherche. Le réseau LERRN (Local Engagement Refugee Research Network) de l’Université Carleton au Canada (https://carleton.ca/lerrn/) facilitera la mobilisation et la collaboration entre les chaires ainsi que la synthèse des constatations et des enseignements des différentes régions.  

La recherche et les données probantes qui mettent en liaison les réalités vécues par les personnes déplacées avec les décideurs politiques aux niveaux local, national et mondial sont essentielles à la réalisation de solutions durables. Cette initiative permettra de créer des connaissances et des recherches déterminantes, menées par des institutions du Sud, qui peuvent contribuer à éclairer non seulement les politiques locales et nationales, mais aussi le discours et les actions au niveau mondial. 

Le bénéficiaire d’une subvention du CRDI, Faysal El Kak, nommé au groupe d’experts de l’OMS

 
31 mai 2023
Le Dr Faysal El Kak, de l’Université américaine de Beyrouth au Liban, a été nommé à titre de membre du Groupe consultatif stratégique et technique d’experts sur la santé et la nutrition des mères, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents, l’un des comités les plus prestigieux de l’Organisation mondiale de la santé.
Photo en buste de Faysal El Kak.
RALPH HNEINE
Faysal El Kak

Travaux financés par le CRDI 

Dr El Kak est actuellement cochercheur principal de Droits reproductifs en temps de conflit : une étude des expériences vécues de violence basée sur le genre chez les réfugiées syriennes au Liban. Ce projet est axé sur les droits sexuels et reproductifs des femmes syriennes réfugiées au Liban et examine comment la violence sexiste est abordée dans les établissements de santé reproductive. Travaillant avec des femmes libanaises, syriennes et palestiniennes, l’étude espère influencer les soins de santé et les politiques publiques, les initiatives humanitaires et l’autonomisation des femmes, et aider à établir des liens entre diverses organisations non gouvernementales travaillant avec les femmes réfugiées. 

Ses recherches 

Participant à des services cliniques, universitaires et de recherche aux niveaux universitaire et communautaire, le Dr El Kak dirige une clinique communautaire où il travaille sur les services, la recherche et la défense des droits liés à la santé des réfugiés syriens et des Libanais marginalisés, en particulier dans le domaine de la santé des femmes. 

Il est vice-président sortant de la Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique, président de la Fédération pour la santé sexuelle du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord de l’Association mondiale pour la santé sexuelle, directeur du Programme intégré de santé sexuelle des femmes, associé clinique en obstétrique, en gynécologie et en dysfonction sexuelle féminine à l’Université américaine de Beyrouth, ainsi que maître de conférences en comportement sanitaire, en sexualité et en santé publique à la Faculté des sciences de la santé de l’Université. 

Lors d’une présentation à des collègues du CRDI le 1er mai, le Dr El Kak a déclaré ce qui suit : « Malgré les progrès qui ont été réalisés en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs (SDSR) aux niveaux conceptuel et pratique, les défis continuent de nous empêcher d’obtenir des résultats de santé plus équitables pour tous. De la menace épidémique de la COVID-19 à l’échec de l’inclusion, aux obstacles juridiques et financiers et aux normes de genre restrictives, les services essentiels de SDSR sont les premiers à tomber et à voir leurs liens avec les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies tendus… Il y a un besoin d’une véritable représentation d’une diversité de voix et d’une variété de partenaires pertinents pour retrouver la SDSR et renforcer son positionnement à l’échelle mondiale afin de contribuer à la réalisation des ODD. »

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