Les réalités changeantes du climat actuel en Afrique et la modélisation des résultats futurs montrent que le continent est l’une des régions du monde les plus vulnérables aux risques climatiques. Des millions d’Africains et Africaines ont été considérablement touchés par les catastrophes naturelles, dont la gravité et la fréquence devraient augmenter. Les systèmes alimentaires africains sont particulièrement vulnérables aux phénomènes climatiques extrêmes et aux changements climatiques.
Le plus grand réseau sur le climat et le développement que le CRDI appuie en Afrique, soit le Climate & Development Knowledge Network (CDKN), se mobilise pour relever les défis climatiques actuels et futurs. Il s’agit d’échanger les connaissances, de renforcer les capacités et de mobiliser les leaders des pays du Sud pour améliorer le bien-être des personnes les plus touchées par les changements climatiques.
Parmi les pionnières inspirantes et dévouées qui travaillent à l’avancement de l’action climatique se trouve Margaret Angula. Elle est la responsable nationale du CDKN en Namibie, en plus d’être chargée de cours et chercheuse à l’Université de Namibie. Au cours des 10 dernières années, Mme Angula a été à l’avant-garde de la recherche-action sur l’adaptation aux changements climatiques dans son pays d’Afrique australe.
Grâce à ses recherches financées par le CRDI, elle a réalisé d’immenses progrès pour faire en sorte que les préoccupations relatives aux changements climatiques soient prises en compte dans sa communauté, par les autres équipes de recherche de son université, ainsi que par les gouvernements régionaux et nationaux, et ceux à l’échelle internationale.
Son équipe a aidé à porter à l’attention de sa communauté, de son pays et du monde – dans le cadre de la Conférence des Parties des Nations Unies sur les changements climatiques, ou COP – que la Namibie serait gravement touchée même si l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique bien en deçà de 2 °C (idéalement 1,5 °C) était atteint. Par exemple, la hausse des températures et l’augmentation du nombre de jours secs y seraient supérieures à la moyenne mondiale. Ainsi, même une augmentation de 1,5 °C de la température mondiale aura de graves répercussions locales, affectant négativement l’approvisionnement en eau, l’agriculture, la santé et d’autres secteurs vulnérables. Par conséquent, il est urgent d’accélérer les réponses d’adaptation de la Namibie.
À cette fin, l’équipe de Mme Angula a appris comment influencer le plus efficacement possible l’intégration des réponses climatiques au sein de divers portefeuilles ministériels nationaux et régionaux. Cela impliquait de former les membres représentant le gouvernement sur les répercussions des changements climatiques et sur les raisons pour lesquelles il est de leur mandat de prendre des mesures appropriées et urgentes.
Son équipe a également joué un rôle déterminant dans le renforcement de la coordination institutionnelle entre les gouvernements nationaux et régionaux afin de garantir que les projets de développement rural sont résilients au climat et sensibles au genre.
Mme Angula a également participé à informer la population namibienne sur les risques du changement climatique afin qu’elle puisse être contrainte de se mobiliser pour l’action. Son équipe a élaboré une programmation éducative ingénieuse à diffuser auprès des parlementaires et de la population par l’intermédiaire des médias. Son équipe a également dirigé des ateliers multipartites influents sur l’évaluation des risques et la planification transformatrice.
Elle a constaté que, pour que les communautés et les nations s’adaptent aux changements climatiques, « une sensibilisation continue est nécessaire pour obtenir une traction suffisante à plusieurs niveaux, ainsi que pour ouvrir la voie à l’action ».
Par exemple, lors de l’un des ateliers de planification dirigés par son équipe de projet, les parties prenantes ont déterminé que la collecte de l’eau et la création de petits barrages pourraient aider à remédier à la pénurie d’eau. Pour atteindre cet objectif, la communauté devra avoir accès à plus de financement.
Aujourd’hui, Mme Angula est chargée de diriger la création d’une nouvelle unité sur les changements climatiques à l’Université de Namibie. Elle espère inspirer la prochaine génération de jeunes de Namibie à agir contre les changements climatiques. Elle souhaite également maintenir l’élan pour une meilleure coordination de la recherche interdisciplinaire sur l’action climatique sur les campus de l’université. Cela aidera à institutionnaliser la coordination de solutions plus ciblées à la crise climatique dans son pays.