On dit souvent que lorsque les enfants ont accès à des services de garde, davantage de possibilités s’offrent aux femmes, surtout dans des collectivités à faible revenu. Cela peut contribuer à supprimer les obstacles qui entravent la participation au marché du travail et à créer des possibilités de revenu. Même s’il existe des organisations gouvernementales et non gouvernementales qui soutiennent des initiatives visant à améliorer l’accès à des services de garde d’enfant abordables et fiables, on manque de données sur les effets de tels programmes.
Arijit Nandi et ses collègues de l’Université McGill et de l’Institute for Financial Management and Research en Inde sont déterminés à changer la situation. Leur étude de trois ans dans des collectivités du district d’Udaipur dans le Rajasthan, soutenue par le CRDI, suivra plus de 3000 mères dans 160 villages et hameaux. Les mères ont des enfants âgés de 1 an à 6 ans. Il a été déterminé au hasard quels hameaux recevraient des services de garde d’enfants et lesquels agiraient à titre de groupe témoin sans services de garde pendant l’étude.
Les services de garde, ou balwadis, exploités par l’organisation de développement non gouvernementale locale Seva Mandir, offrent des services de garde d’enfants, des repas nutritifs, des médicaments de base et l’éducation préscolaire. Les mères ont rempli un sondage au début du programme et en rempliront un autre un an et deux ans plus tard. Ces sondages mettent l’accent sur les résultats sociaux et économiques (tels que les possibilités économiques et la situation des femmes, l’autonomisation des femmes et le niveau de scolarité des enfants) ainsi que sur les principaux résultats en matière de santé, tels que la santé mentale de la femme et l’état nutritionnel de leur enfant.
L’Inde ne dispose actuellement pas d’un système cohésif de services de garde d’enfants, malgré des efforts au cours de la dernière décennie pour étendre le soutien financier pour des services publics de garde et de nutrition. Parmi les problèmes de ce système, il faut mentionner les heures d’ouverture insuffisantes, le manque de formation des employés, l’absentéisme et les installations ne respectant pas les normes.
Comme ce sont habituellement les femmes qui s’occupent de la garde des enfants, l’accès limité aux services de garde représente un obstacle à l’emploi rémunéré. Les femmes qui ont un emploi doivent souvent amener leurs enfants au travail, les laisser à la maison sans supervision appropriée ou demander à des proches de les garder.
Même si certaines études ont analysé l’incidence des services de garde sur les possibilités économiques des femmes et démontrent habituellement des effets positifs sur l’emploi et les heures travaillées, peu d’études se sont intéressées à l’incidence sur les autres membres du ménage.
Les chercheurs croient que leurs conclusions pourraient permettre d’améliorer les programmes offerts en Inde et dans d’autres pays à faible revenu où les femmes affrontent les mêmes types d’obstacles en matière d’économie et de croissance sociale; renforcer la capacité des femmes à entrer sur le marché du travail; et soutenir les organisations non gouvernementales dans la lutte contre la pauvreté et vers une plus grande égalité des sexes.
La version originale anglaise du présent article a été publiée dans l’édition de 2017 de la publication Asia Research News.