Projets au/en Sud du Sahara
- BAOBAB: synthesis program for African research on climate change
- BRokering Innovation for Decentralized climate finance and Gender Equality (BRIDGE)
- Advancing data governance for development in Africa: strengthening integration and capacity in the provision of government digital services
- The state of science, technology and innovation in Africa – a Science Granting Council perspective
- Market authorization of the Peste des Petits Ruminants-Rift Valley Fever (PPR-RVF) combination vaccine in West and East Africa
- Strengthening coherence of food systems indicators and outcomes of the Comprehensive Africa Agriculture Development Program biennial review
- Supporting Africa’s science granting councils to develop policy frameworks and enabling structures for public-private sector partnerships
- Enhancing SGCI strategic communications and research uptake
- Fund for Future Climate-smart Livestock Systems in Africa – operating costs for capacity building
- Strengthening capacities of the National Commission for Science and Technology – Malawi in the management of research and innovation projects
- View all projects in Sud du Sahara
Le CRDI collabore avec le Royaume-Uni sur l’intelligence artificielle au service du développement

Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a fait cette annonce lors d’un événement organisé dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui a réuni des gouvernements, des entreprises technologiques et des organisations non gouvernementales pour discuter de la façon dont l’IA peut accélérer les progrès vers les objectifs de développement durable.
« Le CRDI est heureux d’annoncer une nouvelle collaboration avec le FCDO, un allié clé pour relever les défis les plus urgents en matière de développement », a déclaré la présidente du CRDI, Julie Delahanty. « Le programme Intelligence artificielle au service du développement s’appuiera sur les partenariats existants et tirera parti de la capacité de l’IA à réduire les inégalités, à lutter contre la pauvreté, à améliorer les systèmes alimentaires, à relever les défis des changements climatiques et à rendre l’éducation plus inclusive, tout en atténuant les risques. »
Le nouveau programme s’appuie sur l’initiative Intelligence artificielle pour le développement en Afrique (IAPD Afrique), qui collabore avec les communautés scientifiques et politiques d’Afrique pour soutenir le développement de l’IA à l’échelle locale dans plus de 20 pays d’Afrique subsaharienne. Lancé en 2020, IAPD Afrique est un partenariat entre le CRDI et l’Agence suédoise de coopération internationale au développement qui s’appuie sur les communautés d’IA déjà florissantes en Afrique pour renforcer davantage l’écosystème de l’IA afin de soutenir des applications d’IA responsables qui profitent à l’ensemble de l’Afrique. Le dynamisme de la communauté africaine de l’IA a été démontré lors de la Conférence AfricAI de juin 2023 à Kigali, au Rwanda, coorganisée par le CRDI, qui a réuni des personnes professionnelles, des personnes expertes, des chercheuses et chercheurs, et des décisionnaires politiques de tout le continent pour explorer les progrès et les applications de l’IA.
Les antécédents du CRDI en matière d’investissement dans l’inclusion numérique dans les pays du Sud témoignent d’une compréhension du fait que les applications de l’IA auront une incidence profonde sur les sociétés des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, à la fois positivement et négativement. Le CRDI a été l’un des premiers organismes à soutenir un programme de recherche commun sur l’IA et le développement humain, qui constitue la base de l’approche de programmation du CRDI.
La science, la technologie et l’innovation en Afrique – une perspective des conseils subventionnaires de la recherche scientifique
Depuis 2015, l’Initiative des conseils subventionnaires de la recherche scientifique (ICSRS) en Afrique subsaharienne implique une collaboration entre plusieurs bailleurs de fonds, à savoir le Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) du Royaume-Uni, le CRDI, la National Research Foundation (NRF) d’Afrique du Sud, l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Asdi), la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et l’Agence norvégienne de coopération au développement (Norad). Des conseils subventionnaires de la recherche scientifique (CSRS) de toute l’Afrique de l’Est, du Sud et de l’Ouest ont participé à l’ICSRS afin de renforcer leurs capacités à soutenir la recherche et les politiques fondées sur des données probantes qui peuvent contribuer au développement économique et social.
La navigation dans le paysage de financement mondial, régional et national est au cœur du travail des CSRS. Pour renforcer les capacités à cet égard et contribuer à la visibilité et à l’influence politique à l’échelle nationale et régionale, de nouvelles perspectives sont nécessaires sur l’état de la science, de la technologie et de l’innovation (STI) en Afrique, en mettant l’accent sur le financement de la STI et la collaboration dans le domaine de la recherche. Plus précisément, il est nécessaire de disposer de données et d’analyses axées sur les perspectives et les contextes des CSRS, et d’aller au-delà des indicateurs macroéconomiques afin de comprendre le paysage de la STI à l’échelle sous-régionale ou nationale.
Ce projet permettra d’élaborer un rapport sur l’état de la STI en Afrique du point de vue des CSRS, qui sera lancé en 2024, et d’organiser une classe de maître sur les flux de financement de la recherche lors du Forum annuel de 2023.
La gouvernance des données pour le développement en Afrique : renforcer les capacités dans la fourniture de services numériques gouvernementaux
Alors que les gouvernements de l’Afrique se tournent vers les systèmes numériques pour fournir des services à leur population, de nouveaux défis et de nouvelles occasions se présentent en matière de données. Avec la publication récente du Cadre stratégique de l’Union africaine (UA) en matière de données en 2022, une fenêtre importante s’est ouverte afin de mobiliser les décisionnaires à l’égard d’une série d’activités visant à soutenir les écosystèmes de données préservant les droits et la gouvernance dans les pays de l’Afrique et à faire progresser l’intégration et l’harmonisation régionales. Comme l’indique le Cadre de l’UA, un certain nombre d’interventions politiques et d’efforts de renforcement des capacités sont nécessaires afin de renforcer la gouvernance des données en Afrique dans tous les secteurs, y compris les services numériques gouvernementaux. Ces interventions et ces efforts doivent être soutenus par des recherches approfondies afin de mieux comprendre quels sont les droits menacés et ceux qui le sont, en particulier pour les groupes marginalisés, ainsi que les lacunes en matière de capacités et les défis qui se posent à la mise en œuvre complète et juste des cadres de gouvernance des données existants et émergents.
En fin de compte, ce projet cherchera à renforcer la gouvernance et l’utilisation des données au sein des services numériques des gouvernements de l’Afrique, en vue d’intégrer les points de vue des groupes marginalisés, notamment les femmes, les personnes migrantes, demandeuses d’asile ou réfugiées. Il mènera des recherches rigoureuses portant sur les risques liés aux données relatives aux droits et les exigences de gouvernance dans la fourniture de services numériques gouvernementaux, développera une série d’outils en matière de renforcement des capacités et de programmes d’études pour les parties prenantes du secteur des services numériques, et mènera des activités de mobilisation communautaires afin de faire progresser la participation de la population à la gouvernance des données et des services numériques. Il fait partie de la dernière série d’approbations de projets du Réseau de données pour le développement (D4D.net), qui a été mis en place en 2021 et 2022.
L’innovation au service de l’égalité des genres et du financement décentralisé des mesures de lutte contre les changements climatiques (BRIDGE)
Actuellement, le financement de la lutte contre les changements climatiques ne circule pas à l’échelle locale, là où il est le plus nécessaire et où les effets des changements climatiques sont le plus durement ressentis et combattus. Au contraire, la plupart des fonds d’adaptation sont acheminés vers les gouvernements nationaux, avec les gouvernements municipaux et les communautés vulnérables qu’ils desservent souvent exclus du processus de financement.
Ce projet améliorera l’accès des parties prenantes infranationales (municipalités et partenaires) au financement de mesures d’adaptation face aux changements climatiques menées localement et tenant compte de la dimension de genre au Cameroun, les enseignements tirés pouvant être étendus à la région de l’Afrique centrale et à d’autres régions. Le projet comblera les lacunes en matière de passage des connaissances à l’action en renforçant le courtage en connaissances et les réseaux des personnes qui mènent cela pour passer du discours à l’action, ainsi qu’en générant et en intégrant les connaissances nécessaires en vue de débloquer des financements. Ce faisant, le projet contribuera à réduire la vulnérabilité des communautés marginalisées au Cameroun et dans la région, en veillant à ce que les interventions soient mises en œuvre de manière à responsabiliser les parties prenantes locales, en particulier les femmes.
La cartographie et l’analyse participatives permettront de déterminer comment modifier le paysage financier actuel. Des outils élaborés conjointement et des séances interactives renforceront la capacité du courtage en connaissances. Les laboratoires d’apprentissage favoriseront un dialogue inclusif et permettront la conception conjointe de solutions inclusives afin de débloquer le financement climatique en faveur d’actions menées à l’échelle locale.
Ce projet fait partie de l’initiative Activer le changement, cofinancée par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et le CRDI. Activer le changement est une initiative quinquennale de 28,5 millions de dollars canadiens qui vise à accélérer une adaptation équitable et inclusive menée localement.
BAOBAB : Le programme de synthèse de la recherche africaine sur les changements climatiques
La capacité à synthétiser les données climatiques existantes est essentielle afin de répondre à la crise climatique sur la base de données probantes. Cependant, il n’y a pas de programmes de recherche de synthèse en Afrique et donc pas d’occasions pour les chercheures et chercheurs de l’Afrique de développer leur capacité à mener des recherches de synthèse au sein d’équipes transdisciplinaires. À l’échelle mondiale, il n’existe pas de centre de synthèse axé sur l’adaptation aux changements climatiques. Dans l’ensemble, il s’agit de lacunes importantes à combler, car les politiques, ainsi que les praticiennes et les praticiens sont de plus en plus demandeurs de données probantes solides pour étayer des mesures efficaces d’adaptation aux changements climatiques et des stratégies de transition justes qui intègrent l’adaptation et l’atténuation dans le cadre d’un développement résilient face aux changements climatiques.
Ce projet mobilisera et fournira un soutien technique et en matière de renforcement des capacités à six équipes transdisciplinaires dirigées par des scientifiques d’Afrique afin de synthétiser les données portant sur les risques relatifs aux changements climatiques et les options de réponse. L’objectif est de faire progresser les découvertes scientifiques et les pratiques exemplaires à partir de la richesse des données et des connaissances qui existent déjà et qui portent sur les risques relatifs aux changements climatiques ainsi que sur les options de réponse, et de le faire d’une manière qui soit dirigée par les pays du Sud.
Les répercussions attendues comprennent des produits de connaissance sur des thèmes pour le développement résilient face aux changements climatiques et l’adaptation menée en Afrique; une interface science-politique-pratique renforcée en Afrique; des capacités renforcées des chercheures et chercheurs de l’Afrique en vue de mener des recherches de synthèse qui intègrent les dimensions d’égalité des genres et d’inclusion; et une réserve de chercheures et chercheurs, de décisionnaires et de praticiennes et praticiens de l’Afrique prêts à jouer un rôle de premier plan dans les futures évaluations des changements climatiques et de l’environnement à l’échelle mondiale, régionale et locale.
Ce projet est financé conjointement par les initiatives Adaptation aux changements climatiques et résilience (CLARE) et Activer le changement. CLARE est une initiative cofinancée par le Foreign, Commonwealth & Development Office du Royaume-Uni et le CRDI. Activer le changement est une initiative quinquennale cofinancée par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et le CRDI.
Les technologies économes en eau renforcent la résilience des entreprises agricoles au Mozambique

La production vivrière au Mozambique est largement (à plus de 90 %) dominée par les petites exploitations agricoles pluviales. Cependant, le fait de dépendre uniquement des pluies est associé à un risque élevé de mauvaises récoltes.
Afin d’améliorer la productivité agricole, ainsi que la sécurité alimentaire et la résilience climatique, le gouvernement du Mozambique, ainsi que ses partenaires de développement, a considérablement investi dans la revitalisation et l’expansion des programmes d’irrigation dirigés par le gouvernement. En outre, on estime que l’irrigation dirigée par les exploitations agricoles couvre au moins le double de la superficie des initiatives financées par le gouvernement. Pourtant, les performances des deux systèmes sont limitées par le manque d’efficacité, la sous-utilisation et la dégradation rapide des infrastructures d’irrigation.
Lancé en 2019, le projet de recherche sur les systèmes d’irrigation des petits exploitants au Mozambique (FASIMO) visait à déterminer comment les systèmes d’irrigation du Mozambique peuvent devenir plus productifs, plus rentables et plus durables. Un élément clé de la recherche consistait à mettre à l’essai divers outils novateurs de gestion de l’eau du sol et des éléments nutritifs afin d’améliorer la productivité de l’eau des cultures. Des données ont également été recueillies pour contribuer à l’élaboration de politiques d’irrigation fondées sur des données probantes. La recherche est financée par le fonds Cultiver l'avenir de l'Afrique, un programme de partenariat du CRDI et de l'Australian Centre for International Agricultural Research. Les résultats de la recherche fournissent des recommandations au gouvernement et à d’autres parties prenantes de l’irrigation sur la façon d’améliorer le secteur de l’irrigation du Mozambique.
Faits saillants
- Les outils de surveillance de l’eau ont réduit de moitié les activités d’irrigation.
- Les coûts d’irrigation ont chuté de 40 %.
- Les rendements des cultures dans les champs irrigués ont augmenté de 10 %.
Résultats
Produire plus avec moins
Le projet FASIMO a formé plus de 400 petites exploitations agricoles et 137 responsables de la vulgarisation sur les pratiques améliorées de gestion des cultures, y compris la préparation des terres, la densité optimale des cultures, la lutte antiparasitaire et l’adoption d’innovations économes en eau. Au moins 40 % des exploitations agricoles détenues et gérées par des femmes ont bénéficié d’une innovation clé : le capteur portatif d'humidité du sol Chameleon, qui affiche un code de couleur pour indiquer le niveau d’humidité du sol. Les capteurs inclusifs sont facilement interprétés, y compris par ceux qui ne savent pas lire.
« Si la lumière est bleue, le sol est humide. Si elle est verte, il y a suffisamment d’humidité dans le sol et, si elle est rouge, cela signifie que le sol est sec et qu’il est temps de l’irriguer », a déclaré Berta Inácio Ngove, productrice de maïs et de haricots du périmètre irrigué de Makateco.
Les détecteurs de front d’humectation ont été mis en place pour aider les exploitations agricoles à mesurer la quantité d’eau qui s’est infiltrée dans le sol après l’irrigation. Ils peuvent également être utilisés par ces exploitations pour recueillir des échantillons en vue d’analyses de nutriments et de salinité. Le capteur et les détecteurs sont utilisés conjointement avec des systèmes d’irrigation goutte à goutte, également fournis dans le cadre du projet. Les systèmes d’irrigation goutte à goutte sont constitués de longs tubes en plastique percés de petits trous appelés émetteurs, qui gouttent lentement l’eau vers les racines des plantes à des heures réglementées, éliminant ainsi le besoin d’arroser des champs entiers.
Depuis l’adoption des outils de surveillance de l’eau, les exploitations agricoles ont réduit de 50 % les activités d’irrigation, réduit les coûts d’irrigation de 40 % et doublé la productivité de l’eau, tout en augmentant les rendements des cultures de 10 % au cours de deux saisons consécutives (2020 et 2021). Selon Emilio Magaia, chercheur principal du projet FASIMO et chargé de cours à l’Université Eduardo Mondlane du Mozambique, les petites exploitations agricoles formées mènent la charge pour renforcer la sécurité alimentaire. « Au fil du temps, de plus en plus d’exploitations agricoles se sont engagées dans l’irrigation, ce que le gouvernement a priorisé comme moyen d’assurer la sécurité alimentaire », a-t-il déclaré. « L’impact des changements climatiques a réduit le débit d’eau dans les zones irriguées, ce qui rend l’adoption de technologies économes en eau impérative pour les aider à produire plus avec moins. »
Esmeraldo Julio Ngovene, responsable de la production du Plan d’irrigation de Makateco, dit qu’avant d’être initiées aux technologies d’économie d’eau, les exploitations agricoles ont irrigué sur une intuition. Auparavant, au cours d’une saison agricole de trois mois, les exploitations agricoles utilisaient 90 litres de diesel pour pomper de l’eau afin de faire pousser des haricots sur deux hectares de terre. Depuis l’adoption des appareils, M. Ngovene a déclaré qu’elles pompent de l’eau sur la base des lectures de l’outil de surveillance de l’eau et qu’elles n’utilisent désormais que 50 litres de carburant sur la même zone. Cela a permis de réduire de moitié les coûts d’irrigation – de 9 470 MZN (198 CAD) à 4 835 MZN (101 CAD) pour l’ensemble du cycle de culture.
Plus de temps pour de nouveaux marchés
Avec l’augmentation des rendements des cultures résultant de l’amélioration de l’irrigation, les exploitations agricoles ont été encouragées par l’équipe du projet à adopter une approche axée davantage sur le marché de leur entreprise, y compris la diversification afin qu’elles puissent vendre diverses récoltes à différents moments de l’année et augmenter leurs revenus. En conséquence, les haricots ont été cultivés pendant la saison sèche, lorsque la plupart des exploitations agricoles cultivent des légumes. D’autres cultivent d’autres cultures maraîchères, comme les tomates, pour augmenter leurs revenus. Maria Alexandre Sitoe, présidente du programme d’irrigation de Rivoningo dans la province de Gaza, a déclaré que la diversification dans les tomates lui a permis de gagner 340 USD (454 CAD), qu’elle a investis dans la construction de sa maison et l’éducation de ses enfants.
En réduisant le temps consacré à l’irrigation, les exploitations agricoles auraient plus de temps et d’économies à investir dans d’autres activités génératrices de revenus, telles que la culture d’arbres fruitiers, la culture pluviale et la pêche. Par exemple, une agricultrice aurait gagné 8 000 MZN (170 CAD) en une saison grâce au temps libre qu’elle devait consacrer aux cultures pluviales. D’autres exploitations agricoles ont profité de ce gain de temps pour étendre la superficie de leurs cultures irriguées.
Lorsque l’accès aux marchés et aux intrants agricoles essentiels a été restreint pendant la pandémie de COVID-19, l’équipe du projet FASIMO a voulu s’assurer que les exploitations agricoles pouvaient continuer à cultiver leurs cultures. L’équipe de recherche a acquis et offert suffisamment d’intrants – tels que des semences (maïs, haricots communs et tomates) et des engrais (NPK et urée) – pour couvrir 0,5 hectare par bénéficiaire. Le produit des récoltes a permis à la moitié des bénéficiaires à Gaza d’acheter des intrants pour la saison suivante, ainsi que d’autres pour subvenir aux besoins de leur famille.
Cartographier les points névralgiques d’irrigation
Les décisionnaires en matière d’irrigation du Mozambique, comme l’Institut national d’irrigation (INIR), disposent de données et d’informations limitées sur les systèmes d’irrigation des petites exploitations du pays afin d’éclairer la planification du secteur à l’échelle du pays. Le projet FASIMO a permis de combler cette lacune en effectuant une évaluation rapide des périmètres irrigués de Manica et de Gaza. Cette activité comprenait la cartographie de toutes les initiatives d’irrigation et de leurs caractéristiques de base, telles que le nombre de bénéficiaires concernés, les responsables de la promotion du projet, l’infrastructure utilisée et la méthode d’irrigation. Ces données ont été partagées avec l’INIR, ainsi qu’avec les parties prenantes au sein des provinces et des districts, afin de leur permettre de mettre à jour leur base de données nationale sur les périmètres irrigués. Les résultats et les recommandations émergents concernant le fonctionnement des périmètres irrigués, les défis auxquels les exploitations agricoles sont confrontées et les résultats des études participatives de la recherche avec les petites exploitations ont été partagés afin de doter l’INIR de données fondées sur des données probantes.
L’équipe de recherche a également réalisé des progrès importants dans l’élaboration de modèles informatiques rentables pour cerner et cartographier les zones irriguées à l’aide de la télédétection. Cette méthode permet de cartographier de vastes zones qui seraient autrement difficiles et longues à évaluer en voiture. Les modèles montrent qu’il existe une agriculture irriguée extensive à travers le pays (80 000 hectares), laquelle est principalement dirigée par les exploitations agricoles – dont la majorité n’est pas incluse dans les registres officiels. Ces résultats sont utiles pour l’INIR. Elle aide l’organisation à cerner et à surveiller plus précisément les nouveaux sites où les exploitations agricoles irriguent afin qu’ils puissent planifier des interventions ciblées en conséquence, telles que la surveillance de la santé des cultures et du stress hydrique, la prévision des saisons agricoles et la formulation de politiques.
Conclusion
Le déploiement de technologies d’économie d’eau dans le cadre du projet FASIMO a favorisé une utilisation efficace de l’eau par les exploitations agricoles, tout en réduisant les coûts et en augmentant les rendements des cultures. Utilisées conjointement avec des systèmes d’irrigation, qui permettent aux exploitations d’avoir accès à de l’eau pour leurs cultures toute l’année, ces technologies sont les bénéficiaires du projet à l’épreuve du climat en période de sécheresse et de pluies irrégulières. Avec le temps et l’argent économisés en s’éloignant d’une irrigation inefficace et d’une utilisation élevée de carburant, les exploitations agricoles s’aventurent également sur de nouveaux marchés afin de diversifier leurs revenus et d’améliorer encore leur résilience.
Les données recueillies dans le cadre des programmes de surveillance de l’eau démontrent un énorme potentiel de changement dans les pratiques et les politiques d’irrigation. Compte tenu de ces preuves, le ministre mozambicain de l’Agriculture fait maintenant la promotion de la technologie Chameleon dans tous les programmes dirigés par le gouvernement. Dans le même temps, les données recueillies à partir de la cartographie de l’irrigation du projet alimentent la planification à l’échelle du pays pour le secteur et mettent en évidence pour les décisionnaires les domaines où des interventions peuvent être nécessaires pour soutenir la productivité.

Cultiver l’avenir de l’Afrique, un partenariat de 35 millions de dollars canadiens sur 10 ans qui a été conclu entre le CRDI et l’Australian Centre for International Agricultural Research, finance la recherche appliquée visant à améliorer la sécurité alimentaire, la résilience et l’égalité des genres en Afrique orientale et australe.
La lutte antiparasitaire rétablit les marchés de la mangue en Afrique australe

Les mangues sont une culture horticole de grande valeur et une importante source de nutrition en Afrique australe. Cependant, 80 % des mangues sont détruites par les mouches des fruits, ce qui nuit à la productivité de la mangue à l’échelle locale et réduit les possibilités d’exportation. Les insecticides de synthèse sont largement inefficaces pour lutter contre ces ravageurs.
Afin d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les possibilités de génération de revenus et les moyens de subsistance des entreprises horticoles travaillant dans la chaîne de valeur de la mangue, le projet Cultiver l'avenir de l'Afrique (CultiAF) a élaboré et validé un programme de lutte antiparasitaire intégrée contre les mouches des fruits.
Après plusieurs années d’essais, le programme a été lancé en 2019 dans quatre pays d’Afrique australe : le Malawi (districts de Salima, de Lilongwe et de Ntcheu), le Mozambique (provinces de Manica et d’Inhambane), la Zambie (districts de Rufunsa et de Chilanga) et le Zimbabwe (murehwa, Mutoko et quartiers de Zvimba). Le projet, appelé « Téphrites envahissantes étrangères en Afrique du Sud », visait à distribuer l’ensemble de technologies, comme les leurres et les pièges à mouches des fruits, aux entreprises agricoles pauvres en ressources, et à les sensibiliser à la lutte intégrée dans toute la région.
Faits saillants
- Plus de 17 500 agricultrices et agriculteurs ont été formés aux technologies de lutte intégrée.
- Sept mangues sur dix ont été sauvées grâce aux technologies de la LAI.
- La sensibilisation aux mouches des fruits a été multipliée par 12.
Résultats
Interventions adaptées
Les entreprises agricoles des quatre pays du projet ont reçu des trousses de démarrage dans le cadre de la lutte antiparasitaire intégrée (LAI) renfermant cinq interventions. Ces dernières comprenaient des biopesticides fongiques contenant des toxines naturelles qui tuent les mouches et des appâts alimentaires protéinés (aliments injectés d’insecticide) qui sont placés à l’intérieur de petites « stations d’appâts » en plastique. Les stations sont suspendues à des manguiers où elles attirent et tuent les mouches. Une autre intervention comprenait l’annihilation des mâles à l’aide de leurres, tels que des attractifs, pour attirer et tuer les mouches des fruits mâles. Cela réduit considérablement l’accouplement et la production d’œufs fécondés.
La propreté de la ferme fait également partie du programme de lutte intégrée, en vertu duquel les entreprises agricoles sont encouragées à ramasser les mangues infestées et à les enterrer. Dans le cadre de cette intervention, elles ont également été encouragées à utiliser une structure en forme de tente, connue sous le nom d’augmentorium, pour stocker les fruits tombés et infestés. Ces structures ont été fournies par l’équipe du projet et sont fabriquées en plastique ou en filet. Les mouches des fruits sont trop grosses pour passer à travers le filet. Ces dernières se retrouvent donc piégées et meurent.
« J’ai appris que les mouches des fruits détruisent les mangues, ce qui me fait perdre des revenus. J’utilise maintenant des leurres pour attirer les mouches mâles vers un poison, éliminant ainsi la reproduction des mouches. La lutte intégrée est efficace et utile », a déclaré Sailor Chimbwali, producteur de mangues du district de Chilanga, situé à 40 km de la capitale de la Zambie, Lusaka.
La dernière intervention de lutte intégrée a été l’utilisation de parasitoïdes (petits insectes ressemblant à des guêpes). En tant qu’ennemis naturels des mouches des fruits, les parasitoïdes pondent leurs œufs à l’intérieur des œufs et des larves de mouches des fruits, où ils se développent et finissent par émerger, tuant ainsi la mouche des fruits. Depuis 2019, le Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE), basé à Nairobi, au Kenya, a libéré plus de 22 000 parasitoïdes qui contrôlent les mouches des fruits au stade de l’œuf et 24 000 parasitoïdes qui contrôlent les mouches des fruits au stade larvaire. Promouvoir la durabilité et éviter de dépendre de l’ICIPE à l’avenir, l’équipe de recherche a établi des installations d’élevage dans les quatre pays. Le Mozambique et le Zimbabwe ont réussi à établir des colonies de guêpes, tandis que le Malawi et la Zambie sont en train de le faire.
Les partenaires qui mettent en œuvre diverses activités dans le cadre du projet comprennent le Département des services de recherche agricole du Malawi, l’Université Eduardo Mondlane au Mozambique, l’Institut de recherche agricole de Zambie et le Département de la recherche et des services spécialisés au Zimbabwe.
Mettre à l’échelle les avantages
Depuis le lancement de la recherche en 2019, les technologies de la LAI ont été démontrées dans 52 champs agricoles : 15 au Malawi et au Mozambique, 10 au Zimbabwe et 12 en Zambie. Chaque entreprise agricole hôte a reçu une formation pour relayer l’information sur les technologies de lutte antiparasitaire intégrée à d’autres entreprises agricoles. Au total, 17 578 hommes (53 %) et femmes (47 %) ont reçu une formation pour utiliser les technologies, soit plus de cinq fois l’objectif du projet. Au début du projet, seulement 7 % des agricultrices et agriculteurs des zones cibles étaient au courant des mouches des fruits. Ce chiffre a été multiplié par 12 pour atteindre 89 % à la fin du projet.
L’utilisation des technologies de la LAI a permis de sauver sept mangues récoltées sur dix. Les agriculteurs – hommes et femmes – ont augmenté leurs revenus de mangue et ont pu diversifier leurs exploitations en cultivant de nouvelles cultures. « Au cours de la deuxième année de mise en œuvre du programme de lutte intégrée contre les mouches des fruits, nous avons réussi à vendre des mangues propres en vrac aux commerces. Grâce aux recettes, j’ai pu acheter des semences de maïs pour diversifier mes sources de revenus », a expliqué Emily Chakanyuka de Murewa, au Zimbabwe. La réduction des mouches des fruits améliore également la production d’autres cultures fruitières (papayes et fruits de la passion) et maraîchères (courges, citrouilles et noix cendrées).
Des groupes participatifs composés d’entreprises agricoles (10 à 20 par pays), qui comprennent des responsables de la vulgarisation agricole, des secteurs agricoles locaux et des cadres traditionnels, ont été mis en place par l’équipe du projet pour encourager des réunions régulières afin de discuter des stratégies de lutte parasitaire intégrée. Au Zimbabwe, les groupes ont mis en place des activités de greffe de mangues (une technique de propagation rapide utilisée pour multiplier les plantes). Les membres de ces groupes mettent également en commun leurs ressources financières pour se diversifier dans d’autres activités génératrices de revenus. Au Malawi, par exemple, un groupe de femmes Linengwe du district de Mpingu EPA a mis en commun ses revenus de mangue pour fournir des prêts à des camarades, avec des intérêts pour augmenter leur épargne.

Busani Bafana
Pendant la pandémie de COVID-19, l’équipe du projet de LAI a mis au point des paniers de séchage solaire afin que les entreprises agricoles puissent préserver leurs récoltes.
Marchés de la mangue séchée
L’adoption des paquets de LIA dans les pays cibles a entraîné une augmentation des rendements de mangues de qualité pour les petites entreprises agricoles – un résultat positif. Cependant, lorsque la COVID-19 a frappé et que des mesures de verrouillage ont été mises en œuvre, les entreprises agricoles n’avaient pas accès aux marchés, ce qui signifie que leur récolte excédentaire a été gaspillée. Pour résoudre ce problème, le projet a axé ses recherches sur la mise au point d’une innovation – les paniers de séchage solaire – qui leur permettraient de préserver leur récolte.
Fabriqués à partir d’un filet de polyester tissé enroulé autour de cadres métalliques, les paniers comptent entre trois et sept étagères scellées sur lesquelles sécher les fruits. Les mangues sont coupées et placées dans des paniers sans agent de conservation pour sécher au soleil, ce qui prend jusqu’à une journée. À condition qu’elle soit stockée dans un endroit sec, la mangue séchée peut être conservée plus d’un an, ce qui fournit une source supplémentaire de nourriture aux agricultrices et aux agriculteurs pendant la saison sèche, ainsi qu’une nouvelle source de revenus.
En Zambie, un panier de mangues fraîches coûte 100 kwacha zambiens (ZK), soit 7 CAD, tandis qu’un panier de mangues séchées coûte 800 ZK (65 CAD). Au Zimbabwe, 100 g de mangue séchée coûtent 19,35 dollars zimbabwéens (ZWL), soit 1,30 CAD, mais, lorsqu’elles sont bien emballées, 35 g peuvent être vendus entre 14,5 ZWL (1 CAD) et 19,35 ZWL (1,30 CAD). Les séchoirs étaient également utilisés par les femmes pour sécher les légumes, comme les tomates et les oignons, destinés à la consommation des ménages. En Zambie, 28 agriculteurs (27 femmes et un homme) ont été formés à la fabrication de séchoirs bon marché, qui ont été fournis à 450 femmes. Au Zimbabwe, 5 982 hommes et femmes ont reçu une formation sur le séchage des mangues et la fabrication de séchoirs à paniers.
Pour l’agricultrice Emily Chakanyuka au Zimbabwe, la formation a porté ses fruits. « J’ai séché une bonne quantité de mangues en février [2022] et j’ai réalisé jusqu’à 2 545 ZWL [194 CAD] sur ce que j’ai vendu », a-t-elle révélé. « Je suis heureuse d’avoir appris à sécher la mangue, car c’est un aliment savoureux! »
Nyepudzai Kamundi du district de Mutoko au Zimbabwe est d’accord. « Les membres de ma famille adorent les mangues et je suis triste de les avoir privés de ce mets délicat parce que j’en préparais très peu auparavant. J’ai également appris à d’autres agricultrices et agriculteurs comment sécher les mangues et les personnes qui les ont goûtées les ont vraiment appréciées. »
Conclusion
Les technologies du projet de LAI se sont avérées très efficaces dans la région cible, avec des résultats importants pour les communautés locales. La combinaison d’activités de sensibilisation grâce à des démonstrations technologiques, de l’accès à la trousse de LAI et des liens vers de nouveaux marchés a réduit la pauvreté et accru la sécurité alimentaire et nutritionnelle des bénéficiaires du projet. Le rassemblement de groupes au sein des communautés a encore renforcé la résilience financière grâce à la mise en commun de ressources pour se lancer dans de nouvelles entreprises agricoles, un avantage particulier pour les groupes de femmes. Les femmes ont également bénéficié d’une formation sur le séchage des mangues, car elles pratiquent davantage cette activité que les hommes. La mangue séchée fournit une source de revenus supplémentaire et une nutrition de contre-saison, tout en réduisant les pertes de mangue après la récolte.
Afin de mettre à l’échelle les technologies à l’avenir, l’équipe du projet a reconnu la nécessité de produire les outils de lutte intégrée et les séchoirs solaires localement plutôt que de dépendre de matériaux importés. Cependant, une demande et une appréciation soutenues de l’ensemble seront nécessaires pour engager les entreprises de fabrication et de distribution de produits agricoles locaux.

Cultiver l’avenir de l’Afrique, un partenariat de 35 millions de dollars canadiens sur 10 ans qui a été conclu entre le CRDI et l’Australian Centre for International Agricultural Research, finance la recherche appliquée visant à améliorer la sécurité alimentaire, la résilience et l’égalité des genres en Afrique orientale et australe.