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Country Profile

Le Kenya est depuis longtemps le centre économique de l’Afrique de l’Est. Cependant, malgré des progrès économiques considérables au cours de la dernière décennie, la pauvreté et des inégalités persistent. Le bureau du CRDI à Nairobi est le point central des efforts du Centre en Afrique subsaharienne et il supervise les investissements dans 35 pays de la région.

Le soutien à la recherche que nous avons fourni au Kenya s’est concentré sur le développement rural, l’agriculture, la santé, l’éducation et l’adaptation aux changements climatiques.

Nous avons aussi mis l’accent sur la recherche en économie, afin d’approfondir les débats sur les questions économiques et de favoriser la prise de décisions fondées sur des données probantes. Nous avons contribué à la création du Consortium pour la recherche économique en Afrique (AERC), établi à Nairobi. Maintenant un organisme public indépendant, le Consortium tente de remédier à la pénurie de chercheurs en économie en Afrique subsaharienne. Des centaines d’économistes y ont obtenu leur diplôme de maîtrise ou de doctorat, et ils constituent des personnes influentes qui contribuent à leurs économies nationales respectives en œuvrant au sein d’administrations publiques de la région, du secteur privé et des universités.

Solution numérique pour la paix

Des chercheurs ont découvert qu’un conflit meurtrier survenu au Kenya en 2012 entre agriculteurs et bergers nomades était en grande partie alimenté par des rumeurs. Pour éviter que cela ne se reproduise, l’organisme canadien Sentinel Project et l’incubateur de technologie iHub de Nairobi ont lancé Una Hakika, une application mobile qui permet aux collectivités de signaler les rumeurs, d’en faire le suivi et de les dissiper. L’application a atteint environ 45 000 bénéficiaires dans le delta du fleuve Tana et elle est actuellement déployée dans le comté de Lamu et à Nairobi afin d’atteindre près d’un million de personnes.

Politique en matière de santé

Les technologies de l’information et de la communication renforcent progressivement le système de santé au Kenya. Grâce à notre financement, l’Institut kenyan de recherche médicale a généré les données probantes requises par le ministère de la Santé pour réviser la stratégie nationale en matière de cybersanté, élaborer la toute première politique sur la cybersanté et établir les lignes directrices et les normes relatives aux technologies mobiles en santé. Les interventions en santé sont maintenant mieux réglementées, protègent davantage les renseignements des patients et améliorent la santé de ces derniers. 

Total IDRC Support

Depuis 1972, le CRDI a financé 631 activités d’une valeur de 152,5 millions $ CA

Scientifique du Kenya faisant des calculs.
T.Omondi

Le soutien sur CRDI contribue à :

  • améliorer l’accès à la justice pour 1,5 million de personnes dans les établissements spontanés de Nairobi
  • réduire les inégalités en matière de santé et mettre sur pied un service de cybersanté au Kenya
  • renforcer la capacité des agriculteurs à lutter contre les répercussions du changement climatique
  • restaurer et améliorer la capacité de recherche de grande qualité et pertinente pour les politiques du Kenya
  • développer un vaccin contre une pneumonie bovine dévastatrice
  • améliorer les débouchés économiques pour les femmes

La gouvernance des données pour le développement en Afrique : renforcer les capacités dans la fourniture de services numériques gouvernementaux

Alors que les gouvernements de l’Afrique se tournent vers les systèmes numériques pour fournir des services à leur population, de nouveaux défis et de nouvelles occasions se présentent en matière de données. Avec la publication récente du Cadre stratégique de l’Union africaine (UA) en matière de données en 2022, une fenêtre importante s’est ouverte afin de mobiliser les décisionnaires à l’égard d’une série d’activités visant à soutenir les écosystèmes de données préservant les droits et la gouvernance dans les pays de l’Afrique et à faire progresser l’intégration et l’harmonisation régionales. Comme l’indique le Cadre de l’UA, un certain nombre d’interventions politiques et d’efforts de renforcement des capacités sont nécessaires afin de renforcer la gouvernance des données en Afrique dans tous les secteurs, y compris les services numériques gouvernementaux. Ces interventions et ces efforts doivent être soutenus par des recherches approfondies afin de mieux comprendre quels sont les droits menacés et ceux qui le sont, en particulier pour les groupes marginalisés, ainsi que les lacunes en matière de capacités et les défis qui se posent à la mise en œuvre complète et juste des cadres de gouvernance des données existants et émergents.

En fin de compte, ce projet cherchera à renforcer la gouvernance et l’utilisation des données au sein des services numériques des gouvernements de l’Afrique, en vue d’intégrer les points de vue des groupes marginalisés, notamment les femmes, les personnes migrantes, demandeuses d’asile ou réfugiées. Il mènera des recherches rigoureuses portant sur les risques liés aux données relatives aux droits et les exigences de gouvernance dans la fourniture de services numériques gouvernementaux, développera une série d’outils en matière de renforcement des capacités et de programmes d’études pour les parties prenantes du secteur des services numériques, et mènera des activités de mobilisation communautaires afin de faire progresser la participation de la population à la gouvernance des données et des services numériques. Il fait partie de la dernière série d’approbations de projets du Réseau de données pour le développement (D4D.net), qui a été mis en place en 2021 et 2022.

No projet
110189
État du projet
Actif
Durée
30 months
Agent(e) responsable du crdi
Mylène Bordeleau
Financement total
CA$ 819,200.00
Emplacement
Ghana
Kenya
Malawi
Namibie
Nigéria
Afrique du Sud
Sud du Sahara
Pays de l’institution
Kenya
Institution
Strathmore University
Pays de l’institution
Kenya
Chargé(e) de projet
Muchiri Nyaggah
Institution
Local Development Research Institute
Pays de l’institution
South Africa
Institution
Research ICT Africa

Répercussions de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire dans les pays à faible revenu

Les perspectives de réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), y compris ceux relatifs à la faim et à la pauvreté, sont fortement compromises par les récentes crises mondiales. La guerre en cours en Ukraine a exacerbé les difficultés relatives à la pandémie de COVID-19. La guerre a considérablement augmenté le coût des céréales, du pétrole, des sources d’énergie et des engrais, l’inflation a augmenté pour atteindre environ 9 % en 2022, et la hausse des taux d’intérêt pose des problèmes particuliers aux économies à faible revenu. L’augmentation des prix des denrées alimentaires a des répercussions disproportionnées sur les populations des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, et l’augmentation des prix du pétrole a des répercussions négatives sur les pays qui dépendent des importations. Ces crises ont des répercussions distinctes en fonction du genre.

L’aggravation des crises et leurs implications profondes mettent à rude épreuve les capacités des gouvernements à absorber les chocs de prix et les perturbations du marché provoqués par la guerre. La plupart des pays du monde ont mis en œuvre des mesures de politiques économiques en 2020, mais les économies à faible revenu disposaient d’une marge de manœuvre budgétaire beaucoup plus réduite et ont été moins en mesure d’atténuer l’augmentation de la pauvreté et de la faim. Depuis lors, l’augmentation de la dette publique réduit la capacité à absorber les chocs extérieurs.

Ce projet produira des données probantes de haute qualité, adaptées au genre et exploitables pour des réponses nationales et internationales innovantes face à l’aggravation des crises, en particulier les répercussions de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire des pays à faible revenu. La mobilisation avec les principales parties prenantes fera partie intégrante du projet. La recherche produira des perspectives et des connaissances locales particulières au contexte concernant la résilience des pays et des populations vulnérables face aux chocs externes et fera progresser les politiques sur la manière de promouvoir la résilience à l’égard des perturbations futures et des chocs multiples.

No projet
110157
État du projet
Actif
Durée
17 months
Agent(e) responsable du crdi
Arjan De Haan
Financement total
CA$ 1,175,610.00
Emplacement
Burkina Faso
Égypte
Kenya
Niger
Nigéria
Ouganda
Pays de l’institution
Canada
Institution
Cowater International Inc.
Pays de l’institution
United States
Institution
African Economic Research Consortium/Consortium pour la recherche économique en Afrique

Mesures d’adaptation pilotées localement pour l’Afrique (LAMA)

Ces dernières années, l’adaptation menée localement a été largement reconnue comme un moyen efficace, efficient et équitable de mettre en œuvre des mesures d’adaptation au climat en Afrique. Toutefois, les pratiques d’adaptation émergentes sur plan local indiquent que les petites exploitations agricoles vulnérables ne sont pas souvent prioritaires pour les interventions d’adaptation, en raison d’un manque de cadres et d’indicateurs permettant de saisir et de signaler leur pertinence et leur impact. En outre, les adaptations menées localement ne s’appuient pas toujours sur une diversité de voix, en particulier celles des femmes, des jeunes, des personnes âgées et des différentes catégories de revenus. Ce biais empêche une planification et un financement équitables de l’adaptation et exacerbe les vulnérabilités des petits exploitants agricoles déjà fragiles.

Ce projet répond à ce défi en coproduisant des paramètres d’adaptation avec les parties prenantes locales, y compris les petites exploitations agricoles vulnérables, au Kenya et au Bénin. Le projet recensera ou développera les besoins d’adaptation prioritaires et les aspirations des groupes vulnérables, les approches qui peuvent être utilisées pour saisir ces besoins, ainsi que les mesures et les interventions d’adaptation pertinentes. Ces mesures d’adaptation locales seront conformes aux processus nationaux afin d’être intégrées dans la planification de l’adaptation nationale, l’évaluation de l’adaptation mondiale et les cadres financiers.

La coproduction et la science citoyenne seront utilisées comme outils de coapprentissage pour renforcer les capacités locales à évaluer et à rendre compte d’une adaptation inclusive menée localement. Les mesures développées au Kenya seront testées en République du Bénin, les leçons tirées seront partagées et leur adoption sera soutenue dans d’autres pays africains. Les résultats du projet comprendront des articles évalués par des pairs sur les mesures d’adaptation, une plateforme pour le suivi des mesures développées localement, des notes politiques, des outils d’apprentissage et des études de cas sur les catalyseurs de l’adaptation inclusive menée localement et des mesures tenant compte du genre.

Ce projet fait partie de l’initiative Activer le changement, cofinancée par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et le CRDI. Initiative quinquennale de 28,5 millions de dollars canadiens, Activer le changement vise à accélérer une adaptation équitable et inclusive menée sur le plan local.

No projet
110176
État du projet
Actif
Durée
42 months
Agent(e) responsable du crdi
Marie-Eve Landry
Financement total
CA$ 599,200.00
Emplacement
Bénin
Kenya
Pays de l’institution
Kenya
Institution
Africa Research and Impact Network

Renforcer les moyens de subsistance des éleveuses et éleveurs dans la grande corne de l’Afrique grâce à des mesures d’anticipation efficaces

La sécheresse dans la grande Corne de l’Afrique a causé la mort de 3,6 millions de têtes de bétail, tandis que 28 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire et nécessitent une aide humanitaire d’urgence. L’ampleur des actions précoces déclenchées par les prévisions climatiques et les perspectives de sécurité alimentaire a été insuffisante pour sauver des vies et des moyens de subsistance. Cette expérience révèle des lacunes dans la surveillance, la préparation et la mise en œuvre de la sécheresse, de l’échelle transfrontalière à l’échelle locale.

Ce projet améliorera la gestion des événements climatiques extrêmes par les gouvernements locaux afin de soutenir les moyens de subsistance et les communautés pastorales grâce à l’amélioration de la modélisation, des prévisions et des plans d’action anticipatifs. Il s’agit notamment de la cocréation d’une base de données ouverte sur les impacts des aléas, les risques en cascade et les mesures d’anticipation existantes, du développement de nouveaux modèles de prévision, notamment pour la gestion de l’eau et des pâturages, ainsi que de la documentation et de la diffusion d’outils et d’initiatives visant à renforcer les capacités locales. Le projet se concentre particulièrement sur les zones transfrontalières de la région, qui abritent les communautés pastorales les plus vulnérables souffrant de malnutrition aiguë.

Ce projet fait partie de l’initiative Adaptation aux changements climatiques et résilience (CLARE) cofinancée par le Foreign, Commonwealth & Development Office du Royaume-Uni et le CRDI. CLARE est une initiative quinquennale de 120 millions de dollars canadiens visant à permettre une action durable et socialement inclusive en vue de renforcer la résilience face aux changements climatiques et aux risques naturels pour les pays d’Afrique et d’Asie-Pacifique.

No projet
110004
État du projet
Actif
Durée
42 months
Agent(e) responsable du crdi
Evelyn Noy
Financement total
CA$ 8,076,700.00
Emplacement
Éthiopie
Kenya
Somalie
Soudan du Sud
Ouganda
Pays de l’institution
Kenya
Institution
IGAD Center for Pastoral Areas and Livestock Development (ICPALD)
Pays de l’institution
United Kingdom
Institution
The University of Sussex
Pays de l’institution
Switzerland
Institution
International Federation of Red Cross and Red Crescent Societies

Des agricultrices et agriculteurs du Kenya préconisent l’assurance-récolte pour la résilience climatique

 
24 août 2023

Au Kenya, les petites’exploitations agricoles sont confrontées à la menace que posent les conditions météorologiques extrêmes imputables aux changements climatiques. Ces agricultrices et agriculteurs vulnérables n’ont pas non plus accès aux régimes d’assurance traditionnels – où les paiements sont liés aux rendements agricoles individuels – qui pourraient protéger leurs cultures et leurs actifs.

En vue de surmonter cette contrainte, des produits d’assurance indicielle ont été introduits pour mesurer un résultat observable de manière indépendante, comme les précipitations locales, qui ont une incidence sur les rendements. Cette approche réduit les coûts élevés engagés par la compagnie d’assurance pour surveiller des milliers de ménages individuels, ce qui, à son tour, réduit les coûts des primes pour les agricultrices et agriculteurs. Cependant, dans la pratique, l’assurance indicielle comporte son lot de défis, notamment des paiements inexacts lorsque les agricultrices et agriculteurs subissent des dommages à leurs cultures. Ce manque de fiabilité a entraîné un manque de confiance chez les agricultrices et agriculteurs. En conséquence, le recours à l’assurance est resté faible, ce qui a eu une incidence sur des millions de personnes qui pourraient potentiellement en bénéficier.

Pour résoudre ces problèmes, ACRE Africa, la Kenya Agricultural and Livestock Research Organization, l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires et l’Université de Wageningen aux Pays-Bas ont travaillé ensemble pour développer, mettre à l’essai et évaluer un produit d’assurance innovant basé sur l’image (PBI). La technologie du projet PBI, qui fait partie du fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique (un partenariat entre le CRDI et l'Australian Centre for International Agricultural Research), tire parti des progrès réalisés dans les domaines de la télédétection, du traitement de l'image, de l'apprentissage automatique et de la possession de téléphones intelligents pour fournir des services rapides et couverture d’assurance précise pour les dommages aux cultures. Initialement axé sur le maïs, le projet s’est étendu pour cibler également les graminées vertes ainsi que les haricots et le sorgho, et utilise des images satellites et prises par téléphone intelligent des champs agricoles qui sont téléversées sur une application pour évaluer rapidement les pertes de récoltes.

Media
Les images des champs agricoles sont téléversées dans une application, où elles sont examinées par des agronomes et des compagnies d’assurance afin d’évaluer les pertes de rendement des cultures.
Georgina Smith
Les images des champs agricoles sont téléversées dans une application, où elles sont examinées par des agronomes et des compagnies d’assurance afin d’évaluer les pertes de rendement des cultures.

Faits saillants

  • Plus de 8 480 agricultrices et agriculteurs (65 % de femmes) sont couverts par une assurance climatique. 

  • Plus de 4 000 agricultrices et agriculteurs ont reçu un paiement pour leurs réclamations.   

  • Au total, 181 agricultrices et agriculteurs champions (58 % de femmes) ont recueilli plus de 60 000 images de champs agricoles. 

  • Trois modèles d’apprentissage automatique ont été développés pour accélérer le traitement des images et le règlement des réclamations. 

Résultats

Couverture précise

Connue sous le nom de SeeItGrow, l’application pour téléphone intelligent PBI est utilisée par les agricultrices et agriculteurs « champions » – formés par l’équipe du projet pour utiliser l’application et travailler avec les agricultrices et agriculteurs locaux – pour capturer et soumettre des photos des champs agricoles à différents stades de croissance des cultures. Travailler avec une communauté d’agricultrices et agriculteurs locaux sur le terrain, plutôt que d’envoyer une agente ou un agent dans tout le pays pour visiter des milliers d’exploitations agricoles individuelles, réduit les coûts de surveillance et contribue à améliorer la confiance des petites exploitations dans le processus d’assurance. En conjonction avec l’imagerie satellite de la région, les images de terrain sont utilisées par les agronomes et les compagnies d’assurance pour évaluer les pertes réelles de rendement des cultures et déterminer si les conditions justifient un paiement.

Pour adhérer à ce programme rentable, les agricultrices et agriculteurs composent un code téléphonique – à l’aide de la technologie de données de service supplémentaires non structurées (USSD) – et suivent les instructions qui les guident dans l’achat d’une assurance-récolte. Pour un acre de terre, une couverture d’assurance d’une valeur de 200 shillings kenyans ( KSh ), ou 2 $ CAN, offre un paiement pouvant atteindre 2 000 KSh (21 $ CAN) en cas de perte de récoltes liée aux conditions météorologiques, ce qui aide les agricultrices et agriculteurs à récupérer l’investissement initial payé pour acheter des semences. En outre, la prime offre aux agricultrices et agriculteurs des renseignements sur les conditions météorologiques régionales et leur fournit des conseils personnalisés toutes les deux semaines.

Afin d’améliorer l’efficacité du processus d’assurance, l’équipe du projet a conçu trois modèles d’apprentissage automatique pour automatiser la classification des stades de croissance, des types de dommages et de l’étendue des dommages sur la base d’images de maïs. Cette démarche est importante pour réduire le temps nécessaire à l’évaluation d’un grand nombre de photos et au règlement des réclamations.

Championne et champion PBI

Dans sept comtés du Kenya (Bungoma, Busia, Embu, Tharaka-nithi , Meru, Makueni et Machakos), des agricultrices et agriculteurs champions ou des prestataires de services de vulgarisation villageoise ont été engagés et formés pour transmettre des renseignements sur le produit d’assurance climato‑intelligent et téléverser des images de champs agricoles. Au fur et à mesure qu’ils enregistrent les agricultrices et agriculteurs, les championnes et champions consignent leurs détails, y compris leurs noms, leur emplacement, la taille de leurs terres et les cultures qu’ils cultivent. Ces renseignements sont utilisés pour déterminer la portée du programme et comprendre le type de cultures des agricultrices et agriculteurs.

En plus de promouvoir l’assurance-récolte, les agricultrices et agriculteurs champions transmettent également la formation qu’ils ont reçue en matière de bonnes pratiques agronomiques et de gestion durable des terres, y compris le paillage ( qui évite de brûler les déchets agricoles après la récolte, ce qui nuit à la fertilité des sols), les cultures intercalaires, les rotations et l'agroforesterie. Ces renseignements les aident, ainsi que les agricultrices et agriculteurs qu’ils forment, à diversifier leurs sources de revenus et à renforcer davantage leur résilience aux changements climatiques. Les championnes et champions sont également liés au secteur officiel des intrants afin d’accroître l’accès local à des intrants agricoles de qualité, tels que les semences, qu’ils vendent contre une commission.

En collaboration avec des agricultrices et agriculteurs champions depuis 2019, le projet a enregistré 8 500 polices d’assurance adaptées au climat, ce qui a donné lieu à plus de 4 000 paiements d’assurance (avec un nombre relativement plus élevé de paiements pour la clientèle féminine), et a recueilli près de 65 000 images de cultures pour le suivi saisonnier des cultures.

Inscrire les agricultrices

Comme ailleurs, les agricultrices au Kenya ont généralement moins accès à la terre, au financement agricole, à la formation et à l’éducation que leurs homologues masculins. La recherche a révélé que les femmes sont également plus démunies que les hommes en raison d’une lourde charge de travail, d’un manque d’autonomie en matière de revenus et d’une forte acceptation de la violence domestique. Par conséquent, les préoccupations relatives à l’égalité des genres et à l’inclusion sociale étaient au cœur des objectifs du projet et prises en compte à toutes les étapes de la conception, de la mise en œuvre et de l’établissement de rapports.

Afin d’améliorer l’inclusion des femmes, on a recruté plus d’agricultrices championnes (58 %) que d’hommes. Par conséquent, non seulement les femmes ont déclaré se sentir plus à l’aise au moment d’être inscrites, mais il a également été constaté que les femmes championnes recrutent plus de femmes (67 %) que d’hommes (52 %). Parmi les femmes à qui l'on a offert une police, 68 % ont souscrit au produit en 2021.

Elizabeth Musembi, 43 ans, mère de trois enfants du comté de Machakos, est une agricultrice qui s’est inscrite au PBI après s’être engagée auprès d’une agricultrice ou d’un agriculteur champion. Elle s’est inscrite avant la saison des pluies de 2021, en payant une prime de 3 $ CAN. Les agricultrices et agriculteurs ont été touchés par la sécheresse au cours de cette saison, perdant la plupart de leurs récoltes. Heureusement pour Elizabeth, elle a pu réclamer une indemnisation de 20 $ CAN dans le cadre du programme – assez pour acheter trois sacs de semences à planter pour la prochaine saison, ce qu’elle n’aurait pas pu se permettre sans l’assurance.

Conclusion

En couvrant les agricultrices et agriculteurs pour les dommages visibles causés à leurs champs, les produits PBI réduisent l’écart entre les indemnités d’assurance et les pertes réelles de récoltes, atténuant ainsi les risques pour les petites exploitations. Le projet a permis d’automatiser l’analyse d’images pour plus de 65 000 images de cultures, augmentant ainsi la vitesse et la précision du traitement des règlements des sinistres, ce qui représente une étape cruciale vers l’évolutivité et la durabilité. La prochaine étape consistera à évaluer les données des agricultrices et agriculteurs afin de déterminer quelles autres cultures devraient être assurées.

Le fait de travailler par l’intermédiaire d’agricultrices et d’agriculteurs champions a permis d’accroître la portée des produits d’assurance chez les femmes et, en fait, d’augmenter la demande d’assurance chez davantage de femmes que d’hommes. Le modèle d’agricultrices et d’agriculteur champion a donc été essentiel pour fournir des renseignements et des technologies climatiques et pour promouvoir l’inclusion des genres.

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Cultiver l’avenir de l’Afrique, un partenariat de dix ans et d’une valeur de 35 millions de dollars canadiens entre le CRDI et l’Australian Centre for International Agricultural Research, finance la recherche appliquée visant à améliorer la sécurité alimentaire, la résilience et l’égalité des genres en Afrique orientale et australe.

En savoir plus sur cette recherche

 

La formation professionnelle au service des communautés et de l’économie du Kenya

 
10 août 2023

Des recherches financées par le CRDI au Kenya révèlent le potentiel d’innovation dans la formation professionnelle et cernent des façons dont le secteur peut former plus de jeunes diplômés et diplômées possédant des compétences monnayables.

Dirigée par Collèges et instituts Canada, la recherche comprend un volet innovation, en partenariat avec des instituts de formation du Kenya, afin de permettre à la population étudiante de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) de trouver des solutions aux problèmes communautaires. Grâce à quatre nouveaux pôles d’innovation liés aux communautés et à l’industrie locales, la population étudiante de ces instituts de formation conçoit des produits économiquement viables et socialement utiles. Les développeurs et développeuses de certaines de ces innovations ont déposé des demandes de brevet et de certification en prévision de leur commercialisation.

À titre d’exemple, les élèves ont conçu de nouveaux poêles qui consommeront moins de combustible et permettront de cuisiner plus efficacement. Ils et elles ont mis au point des farines enrichies (ainsi que des recettes suggérées qui nécessitent des cultures sous-utilisées de la part des exploitations agricoles locales) qui pourraient remédier à l’insécurité alimentaire et aux carences nutritionnelles des groupes vulnérables. Et, en réponse aux demandes de la communauté, la population étudiante d’un institut de formation a élaboré des moyens d’ajouter de la valeur aux pommes de terre irlandaises en fabriquant une farine enrichie et des aliments enrichis pour animaux.

Les innovations montrent comment le développement des compétences dans le secteur de l’EFTP peut aider à transformer les économies. L’équipe de recherche comprend également des personnes qui représentent le George Brown College, au Canada, et deux organisations kényanes : le Linking Industry with Academia Program Trust et le Rift Valley Technical Training Institute. En plus de mettre à l’essai les pôles d’innovation, l’équipe de recherche a élaboré des mesures pour améliorer l’égalité des genres dans le secteur et des processus politiques importants pour aider à revigorer le secteur dans son ensemble.

Faits saillants

  • Des chercheuses et chercheurs canadiens et kényans aident le secteur de la formation professionnelle à jouer son rôle dans l’innovation, le développement des compétences et l’emploi des jeunes.
  • Quatre pôles d’innovation kényans relient les instituts de formation aux communautés et à l’industrie locales, permettant à la population étudiante de concevoir des produits économiquement viables et socialement utiles.
  • Les instituts de formation et le gouvernement kényan adoptent de nouvelles pratiques et politiques afin d’améliorer l’égalité des genres ainsi que la qualité et les performances globales de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels.

 

Réaliser le potentiel de la formation professionnelle

Comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, plus de 75 % de la population du Kenya ont moins de 35 ans. Plus de 13 % des jeunes sont au chômage ou sous-employés, et ce pourcentage devrait augmenter. Des estimations récentes montrent que des milliers de jeunes, souvent peu qualifiés, quittent l’école tôt chaque année à la recherche d’un travail, mais avec un succès limité. Ceux et celles qui quittent l’école prématurément ne peuvent souvent pas profiter des quelques possibilités d’emplois disponibles.

Bien qu’il n’existe pas de solution unique pour relever ces défis, l’EFTP est de plus en plus reconnu par les gouvernements et les institutions de développement comme le moyen le plus pratique pour les jeunes d’acquérir des compétences professionnelles. Cependant, ce niveau de formation et d’éducation est généralement négligé. Les établissements ne reçoivent pas le financement, le matériel de formation, les services et les renseignements dont ils ont besoin pour former les diplômées et diplômés qualifiés dont les économies ont besoin.

La recherche financée par le CRDI vise à aider les gouvernements des pays comme le Kenya et l’Ouganda, qui s’efforcent de changer cette tendance. En collaboration avec des partenaires de développement, ces gouvernements ont commencé à donner la priorité aux politiques et aux investissements visant à transformer l’EFTP afin de mieux répondre aux besoins actuels et futurs des travailleuses et travailleurs en matière de compétences spécialisées et non techniques. Au Kenya, par exemple, le gouvernement a investi massivement dans le secteur de l’EFTP, augmentant le nombre d’élèves inscrits dans ces établissements de plus de 600 % depuis 2013.

Media
Trois femmes kenyanes portant des blouses blanches et des toques de chef pèsent de grosses citrouilles à l'extérieur d'un institut de formation.
l’Institut de formation technique d’Ol’Lessos
Les innovations de l’Institut de formation technique d’Ol’Lessos comprennent des farines enrichies dérivées de variétés de citrouilles sous-utilisées et cultivées localement.

Nouveaux pôles d’innovation, politiques et programmes d’égalité des genres au Kenya

En plus de générer de nouveaux produits, les pôles d’innovation hébergés dans les instituts de formation s’avèrent être des plateformes utiles pour réunir les parties prenantes du secteur des gouvernements, de l’éducation et de l’industrie pour l’élaboration de politiques et la promotion de l’EFTP dans le pays.

Les résultats de la recherche ont guidé l’élaboration d’un cadre national d’assurance de la qualité, que le gouvernement et d’autres parties prenantes utilisent pour améliorer la qualité et la pertinence de l’EFTP au Kenya. Les conclusions et les recommandations ont également permis de soutenir la mise en œuvre du Programme national pour l’emploi des jeunes, qui vise à créer des possibilités d’emploi pour les jeunes en développant les capacités des établissements d’EFTP et des diplômées et diplômés. Une base de données permettant de suivre leurs progrès et de fournir une plateforme permettant aux employeuses et employeurs d’accéder aux diplômées et diplômés qualifiés est également en cours de création.

Les recommandations ont éclairé l’intégration de la dimension de genre dans l’EFTP par l’intermédiaire de programmes de formation et d’outils d’orientation professionnelle conçus pour répondre aux besoins uniques des femmes, en plus de ceux des hommes, et de stratégies de marketing pour attirer plus d’étudiantes.

Une nouvelle initiative appelée Kenya Blue Economy Skills Training Program s’appuie sur cette recherche. Le projet d’une durée de sept ans et d’un montant de 25 millions de dollars canadiens financé par Affaires mondiales Canada soutient les plans du gouvernement du Kenya pour une économie bleue améliorée, fondée sur l’utilisation durable des ressources océaniques et des écosystèmes océaniques sains. Le programme renforcera la capacité des institutions et agences d’EFTP du Kenya à offrir des programmes de formation professionnelle qui répondent aux normes internationales et aux besoins des industries de l’économie bleue. 

Politiques visant à renforcer la formation professionnelle et l’éducation en Afrique

Les pays africains ont besoin de personnel technique innovant et hautement qualifié pour mener un programme visant à transformer les économies grâce à des innovations qui ajoutent de la valeur aux produits de base et aux ressources naturelles.

Mais faire de l’EFTP une solution sérieuse en matière d’emploi et d’innovation pour les jeunes est plus facile à dire qu’à faire. Cette recherche financée par le CRDI a montré que pour que l’EFTP devienne une option viable pour accroître l’innovation, la valeur et l’employabilité en Afrique, les éléments suivants sont nécessaires :

  • Accroître la capacité des établissements d’EFTP à développer des pôles d’innovation, des incubateurs d’entreprises et des centres de recherche appliquée. 
  • Créer des instruments et des structures plus accessibles pour protéger les inventions des jeunes innovateurs et innovatrices au moyen de brevets technologiques, de marques commerciales et de droits d’auteur pour les créations intellectuelles, ainsi que de stratégies de soutien aux jeunes entreprises. 
  • Créer une autorité de développement des compétences qui finance les parties prenantes du secteur privé pour qu’elles offrent de la formation et des stages, et aident à aligner le développement des compétences sur les besoins de l’industrie, de la communauté et de la main-d’œuvre. 
  • Fonder les plans de développement nationaux sur une prévision industrielle et une planification de la main-d’œuvre efficace afin de cibler les secteurs et les industries clés qui stimuleront l’emploi et la croissance économique à l’avenir. 
  • Soutenir les stages, les apprentissages et d’autres formes d’apprentissage pratique afin d’inciter l’industrie et les collectivités à embaucher des diplômées et diplômés de l’EFTP bien préparés. 
  • Renforcer les compétences générales, les compétences linguistiques et les compétences en technologies de l’information et de la communication, ainsi que les compétences techniques pour préparer les diplômées et diplômés de l’EFTP au marché du travail. 
  • Promouvoir le prestige et la visibilité de la formation professionnelle en lançant des campagnes de promotion et des concours.

Les recherches appuyées par le CRDI sur le secteur de l’EFTP se poursuivront grâce à de nouveaux investissements. Par exemple, une nouvelle initiative, FutureWORKS : Skills for a Sustainable and Inclusive Future of Work, inclut le secteur, entre autres niveaux d’éducation, dans les questions de recherche qu’elle vise à aborder.

Collaborateur : Paul Okwi, spécialiste principal de programme, CRDI. 

Subventions de démarrage pour commercialiser des innovations responsables en matière d’intelligence artificielle en santé mondiale

 
19 juillet 2023
Félicitations aux 23 bénéficiaires des subventions de démarrage par voie de concours dans le cadre du programme Intelligence artificielle au service de la santé mondiale pour la commercialisation d’innovations en matière d’intelligence artificielle (IA) pour améliorer la santé sexuelle, reproductive et maternelle, de même que la prévention, la préparation et la réponse aux épidémies et aux pandémies.
Les participants au sommet NextGen IA Health and IA montrent les œuvres d'art créées lors de l'événement.
PAISA
Le Programa de Aceleración de Startups en Inteligencia Artificial (PASIA) du Tecnológico de Monterrey’s School of Engineering and Science’s AI Hub a présenté le Summit NextGen IA Health and IA en avril 2023. Les participant(e)s posent avec des œuvres.

Ces jeunes entreprises — en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes (ALC) et en Asie — recevront un soutien financier et technique, notamment un mentorat, l’élargissement des compétences et des possibilités de réseautage, afin de renforcer les modèles commerciaux axés sur l’équité en matière de santé, l’égalité des genres et l’inclusion. Les bénéficiaires, parrainés dans le cadre de l’initiative Intelligence artificielle au service de la santé mondiale du CRDI, échangeront leurs connaissances et leurs expériences dans les régions et entre elles, ainsi qu’avec d’autres partenaires.

Chacune de ces innovations se concentre sur l’IA éthique et responsable afin d’atténuer les dommages éthiques, juridiques et sociaux potentiels associés à l’IA afin que les solutions connexes puissent améliorer les résultats pour la santé. Les résultats de ces subventions devraient catalyser les écosystèmes d’entrepreneuses et entrepreneurs et d’innovatrices et innovateurs locaux à vocation sociale qui développent des solutions d’IA responsables afin d’optimiser l’inclusion, des résultats de santé équitables et une échelle commercialement viable.

Les centres régionaux sont dirigés par Tec de Monterrey (ALC), Villgro Africa (Afrique) et Villgro Philippines (Asie). Pour les trois incubateurs, le mentorat en matière de développement commercial, de mise à l’échelle et de technologie est essentiel au succès des opérations. Ceux-ci sont fournis parallèlement à un financement de démarrage pour lancer et favoriser les premières étapes du cycle d’innovation. Les domaines cibles de la santé mondiale pour chaque subvention sont axés sur la santé sexuelle, reproductive et maternelle, ou sur le renforcement de la prévention, de la préparation et de la réponse aux épidémies et aux pandémies, en mettant l’accent sur le potentiel de promouvoir l’équité en matière de santé.

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Deux hommes et une femme posent pour une photo, l'un d'eux tient un certificat.
PAISA
Une équipe dévouée de la troisième génération du PASIA, la jeune entreprise de Femtech, WARMI, se concentre sur le bien-être des femmes, dans les domaines de la santé, des assurances, de la santé mentale et plus encore.

Les cinq sous-subventions de la région ALC portent sur la santé des femmes, la détection du cancer et l’accessibilité. Les innovations vont du diagnostic du cancer du col de l’utérus à l’aide d’un outil d’IA à une application de traduction en langue des signes en temps réel. Lire la suite.

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Capture d'écran d'une vidéoconférence avec des participants
VILLGRO AFRICA
Villgro Africa annonce les innovatrices et innovateurs choisis pour le programme d’accélérateur d’affaires AI4Health.

Les 10 bénéficiaires d’Afrique, sélectionnés dans le cadre de l’appel de financement sur l’intelligence artificielle au service de la santé, comblent les écarts entre les genres dans les soins de santé, démocratisent l’accès aux soins de santé, les diagnostics et les enquêtes sur la santé sexuelle, et la santé maternelle et néonatale. Ces innovations axées sur la santé vont de la téléradiologie pour les communautés éloignées et mal desservies au triage des patients infectés par le VIH à l’aide de la modélisation de l’IA. Lire la suite.

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Un groupe de personnes pose pour une photo
AC DY/VILLGRO PHILIPPINES
L’équipe de Villgro Philippines, dirigée par la présidente Priya Thachadi (au centre, rangée du haut), se réunit pour une photo avec les entrepreneuses et entrepreneurs sélectionnés pour le AI4Health Asia Accelerator Program.

Les huit bénéficiaires de subventions en Asie portent sur la santé sexuelle, reproductive et maternelle, la violence fondée sur le genre, le renforcement des systèmes de santé pour la préparation aux pandémies et la conformité réglementaire en matière de commercialisation des aliments. Leurs projets vont d’une application avec un assistant d’IA pour les femmes enceintes à des solutions de mobilité pour la gestion des urgences. En savoir plus sur ces bénéficiaires.

Des outils numériques pour renforcer les soins de santé et améliorer l’accès pour les populations vulnérables

 
18 juillet 2023

Le présent siècle a été marqué par des vagues de crises sous la forme de catastrophes naturelles, de conflits et de maladies infectieuses généralisées. Tous ces éléments soulignent la nécessité de renforcer les approches des systèmes de santé en matière de préparation et d’intervention, aux niveaux local et mondial. 

La pandémie de COVID-19 a démontré qu’aujourd’hui plus que jamais, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ont un besoin pressant de systèmes de santé résilients associés à des mesures adéquates pour réagir de manière efficace et efficiente tout en réduisant au minimum les impacts sur les populations vulnérables, notamment les femmes et les filles, les réfugiés et réfugiées et les personnes déplacées au sein d’un même pays.

La recherche a prouvé à maintes reprises que les solutions de santé numériques jouent un rôle prometteur dans l’optimisation des niveaux de soins en augmentant la disponibilité et l’accessibilité des services de santé et en améliorant la qualité des données, tout en réduisant le fardeau qui pèse sur les systèmes de santé. En utilisant la pandémie actuelle comme mécanisme d’apprentissage pour cerner les lacunes existantes dans la préparation et les interventions des systèmes de santé, le Projet d’innovation et de recherche COVID-19 (CIRP) a proposé d’étudier l’efficacité du développement et de la mise à l’échelle de trois innovations en matière de santé numérique pour renforcer les systèmes de santé et améliorer l’accès aux soins pour les populations à risque dans certaines régions du Pakistan, du Tadjikistan, de la Syrie, du Kenya et de la Tanzanie. Le projet est une initiative de deux ans, dirigée par le Centre de ressources en télésanté du Réseau Aga Khan de développement et financée par le CRDI.

Le projet intègre les innovations dans les systèmes de santé en forgeant et en maintenant des partenariats avec les autorités sanitaires locales et nationales. Il utilise une approche de recherche appliquée à plusieurs volets, qui examine les questions suivantes :

  • Dans quelle mesure les caractéristiques de l’intelligence artificielle (IA) contribuent-elles à la détection précoce des maladies et influencent-elles positivement les comportements favorables à la santé parmi les populations à risque dans les zones géographiques cibles?
  • Dans quelle mesure une application mobile basée sur la téléconsultation est-elle efficace pour améliorer l’accès aux soins de santé pour les populations difficiles à atteindre dans les régions visées?
  • Comment une application mobile basée sur des solutions peut-elle aider à changer la sensibilisation et le comportement des fournisseurs de soins de santé?
  • Les innovations proposées en matière de santé numérique seront-elles efficaces, réalisables, utilisables et durables dans les systèmes de santé des régions visées?
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Deux mains tenant un smartphone avec une application CoronaCheck affichée à l'écran.
DANISH SHARIF/AGA KHAN UNIVERSITY
CoronaCheck, une application basée sur l’IA, améliore les connaissances et les comportements liés à la prévention et à la gestion de la COVID-19.

Voici certains des points saillants de ce projet de recherche :

  • L’application mobile relative aux équipements de protection individuelle (application mobile EPI) a été utilisée comme plateforme d’apprentissage en ligne pour fournir un contenu fondé sur des données probantes sur l’utilisation des EPI par le personnel de la santé dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Au total, 82 % des participantes et participants ont signalé que leur connaissance des pratiques en matière d’EPI s’était améliorée grâce à l’application. De même, 82 % ont déclaré que l’application avait entraîné un changement dans leur comportement. Ces résultats étaient significatifs chez les hommes et les femmes et dans tous les milieux de travail, l’amélioration la plus élevée ayant été observée chez les travailleuses et travailleurs de la santé employés dans des milieux informels.
  • VirtualDoc (Elaj Asan) a été utilisée comme une application de télémédecine offrant des téléconsultations non urgentes afin d’assurer la prestation de services aux personnes — comme les personnes âgées, les personnes ayant un handicap physique et les femmes et les filles dans les zones rurales et éloignées — qui font face à des obstacles pour accéder aux services de santé. Au total, 98 % des utilisatrices et utilisateurs ont trouvé l’application facile à utiliser et 99 % étaient satisfaits de la capacité de la plateforme à fournir des soins à distance, les plus fortes améliorations en matière de satisfaction ayant été observées dans les populations vivant en milieu rural.
  • CoronaCheck a été utilisée pour fournir des évaluations des risques fondées sur l’IA et réduire le fardeau des établissements de santé, diffuser du matériel fondé sur des données probantes, lutter contre la désinformation et fournir des ressources de soutien aux victimes de violences fondées sur le genre. Plus de 90 % des utilisatrices et utilisateurs ont déclaré que l’application avait entraîné une amélioration de leurs connaissances et de leur comportement en matière de prévention et de gestion de la COVID-19, et 99 % ont déclaré qu’ils étaient susceptibles d’utiliser à nouveau l’application.
  • Ce projet a aussi mené à l’établissement de partenariats avec des intervenants et intervenantes du système de santé dans différents pays, et a permis de tirer parti de ces relations pour comprendre le contexte, les défis et les possibilités uniques associés à la technologie dans chaque système de santé.
  • Une stratégie approfondie en matière de genre a guidé la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du projet, ainsi que la conception des applications mobiles créées dans le cadre du projet. Cette stratégie a assuré la disponibilité des plateformes pour les populations les plus vulnérables, y compris les femmes et les filles, et a permis de surmonter les principaux obstacles auxquels ces populations sont confrontées.

Le projet présente de nombreux avantages :

En savoir plus sur le projet.

Contributeurs : Avery Carter, gestionnaire des programmes et des partenariats, Santé, Fondation Aga Khan Canada; Saleem Sayani, directeur du Centre de ressources en télésanté du Réseau Aga Khan de développement (AKDN dHRC); et Momina Muzzamil, spécialiste de la recherche, AKDN dHRC

  • Il contribue au domaine d’études de plusieurs façons. On craint souvent que l’utilisation de la technologie contribue à accroître les inégalités en matière de santé, car certaines populations pourraient en bénéficier davantage. Cependant, les résultats de cette étude multipays suggèrent que lorsqu’une plateforme reflète les besoins et les capacités des utilisatrices et utilisateurs finaux, les populations résidant et travaillant dans des établissements isolés et informels en tirent le plus grand profit.

En même temps, la conception de l’étude et les contraintes financières n’ont pas permis une évaluation plus approfondie des inégalités connexes. Par conséquent, ces résultats pourraient être sujets à un biais de désirabilité sociale (car les participantes et participants peuvent surestimer l’amélioration de leurs connaissances et de leur comportement). On a veillé à ce que les participantes et participants sachent que le projet ne conserve aucune information qui pourrait permettre de les identifier. Quoi qu’il en soit, les résultats de ces études jettent les bases d’une recherche plus approfondie sur la façon dont la technologie peut être utilisée pour autonomiser les populations vivant dans des régions à ressources limitées, en particulier les projets de développement alignés sur l’ODD 3 : Bonne santé et bien-être, l’ODD 9 : Industrie, innovation et infrastructure et l’ODD 10 : Réduction des inégalités.

  • CoronaCheck : un résultat inattendu a été la forte hésitation à l’égard de la vaccination due à la désinformation entourant les vaccins contre la COVID-19. Pour atténuer cette réalité et réduire les hésitations à l’égard des vaccins à mesure que ceux-ci étaient déployés dans ces pays, l’équipe a élargi la portée de CoronaCheck afin de diffuser des informations fondées sur des données probantes concernant l’innocuité et l’efficacité des vaccins, ce qui s’est avéré un ajout précieux à l’application.
  • VirtualDoc : VirtualDoc a été adapté au système de santé de chaque pays et proposé en tant qu’outil de prestation de services pouvant être intégré au système d’information sur la gestion des hôpitaux (HIMS) des Services de santé Aga Khan, en Tanzanie. En plus de ses fonctionnalités de téléconsultation, l’application offrait également des options de pharmacie en ligne au Pakistan.
  • Application mobile EPI : au début de la pandémie, il y avait une pénurie d’EPI dans les milieux à faibles ressources ainsi qu’un afflux de littérature grise concernant son utilisation. Cette littérature a été analysée dans une revue systématique. Au fur et à mesure que la pandémie progressait, l’efficacité de méthodes de rechange a été établie et l’Organisation mondiale de la Santé a publié des directives claires sur le type d’EPI à utiliser et son utilisation correcte. Afin de garantir que l’application mobile EPI offre une sensibilisation fondée sur des données probantes, le contenu concernant les méthodes de rechange a été omis de la portée de l’application. Cependant, pour rester dynamique, l’équipe s’est efforcée d’incorporer tout contenu à l’appui de méthodes de rechange appuyées par des preuves crédibles.
  • Tirer parti d’alliances mondiales pour soutenir des sociétés plus durables et plus inclusives : l’adhésion et la rétroaction des gouvernements ont contribué à accroître l’utilisation et la durabilité des applications après la fin du projet. Des partenariats avec des entités locales et mondiales ont également été créés et renforcés en vue de projets et collaborations à venir.

Les pôles régionaux catalysent l’IA pour améliorer la santé des femmes

 
12 juillet 2023

L’intelligence artificielle (IA) et ses applications en pleine expansion transforment la façon dont les systèmes de santé sont planifiés et la façon dont les services de santé sont fournis à l’échelle mondiale, y compris dans les pays à faible et à moyen revenu. 

Par exemple, l’IA peut exploiter les données pour révéler les tendances de la maladie et améliorer le traitement et les soins, prévoir les risques pour la santé des personnes soignées et améliorer l’efficacité des services et des systèmes de santé, entre autres les innovations.

L’IA présente des possibilités et des risques importants pour les domaines des systèmes de santé qui sont particulièrement à la traîne, telle que les santés maternelle, sexuelle et reproductive. Les taux de mortalité maternelle sont loin d’atteindre l’objectif de développement durable (ODD), la prévalence des mariages d’enfants et des grossesses chez les adolescentes reste élevée et des lacunes importantes subsistent dans l’accès à la contraception, à l’avortement sans risque et aux soins post-avortement, ainsi qu’à l’éducation exhaustive en matière de santé sexuelle et maternelle.

Il existe un besoin urgent de données probantes sur des solutions innovantes qui améliorent les santés maternelle, sexuelle et reproductive des femmes, ainsi que leurs droits, tout en renforçant les systèmes de santé pour des services de santé intégrés et durables. Ceux-ci aident les femmes, leurs familles et leurs communautés à mener une vie saine et à s’épanouir.

L’initiative Intelligence artificielle au service de la santé mondiale (IASM) du CRDI travaille à l’intersection de ce besoin urgent de solutions fondées sur des données probantes et de la capacité de l’IA à susciter un changement positif transformateur.

Cette initiative d’une durée de cinq ans, d’un montant de 15,5 millions de dollars canadiens, finance des équipes de recherche dans les pays à faible et à moyen revenu pour renforcer les systèmes de santé en tirant parti de solutions contextualisées faisant appel à l’IA responsable afin d’améliorer les santés maternelle, sexuelle et reproductive des femmes et des filles, et de soutenir une préparation et des réponses plus efficaces et équitables aux épidémies et aux pandémies.

L’IASM promeut l’IA responsable, notamment des solutions éthiques, inclusives, durables et respectueuses des droits. Elle soutient des projets et des processus de recherche solides, novateurs et interdisciplinaires en Afrique subsaharienne, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Quatre pôles régionaux ont été établis pour soutenir la capacité des institutions régionales et locales à superviser la recherche et à établir des réseaux de recherche.

« Ces pôles recensent des équipes et des sujets de recherche prometteurs en IA, et leur offrent des subventions, un soutien technique, ainsi que des occasions de collaborer et d’échanger leurs connaissances », a déclaré Chaitali Sinha, spécialiste principale du programme Santé mondiale du CRDI. « Ils partagent tous un point de départ commun, mais sont adaptés aux contextes locaux qu’ils représentent. Cela fait partie de l’IASM. »

En plus de diriger les travaux de l’IASM dans chaque région, les pôles collaboreront pour contribuer à l’apprentissage et à la production de connaissances entre les régions. Ils cerneront également les thèmes prioritaires, en plus de les valider et de les consigner, renforceront les capacités des innovatrices et innovateurs, des équipes de recherche et des décisionnaires politiques, et augmenteront le nombre d’innovations locales en matière d’IA, des santés maternelle, sexuelle et reproductive et de droits.

Les solutions de santé de l’IA comprennent l’analyse prédictive, les outils mobiles, les plateformes de télémédecine et les diagnostics pour améliorer l’exactitude des maladies, en particulier dans les contextes où le personnel médical spécialisé n’est pas disponible.

Dans leurs efforts visant à élaborer des solutions de soins de santé innovantes, les pôles atténueront également les risques, tels que la protection de la vie privée, selon Samuel Oji Oti, spécialiste principal du programme Santé mondiale du CRDI.

« Les considérations relatives à la vie privée et à la confidentialité liées à l’utilisation des interventions d’IA sont essentielles pour protéger les femmes et les filles vulnérables contre des conséquences imprévues, telles que la stigmatisation, la discrimination et la violence entre partenaires intimes », a-t-il déclaré.

Chacun des quatre pôles régionaux de l’IASM est conçu pour faire progresser les santés et la santé sexuelle et reproductive et les droits tout en renforçant les systèmes de santé dans leur région grâce au développement responsable des innovations en matière d’IA.

Afrique

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Photo de Dre Rosalind Parkes-Ratanshi, représentante du pôle pour l’Afrique
Dre Rosalind Parkes-Ratanshi, représentante du pôle pour l’Afrique

Les progrès ont été particulièrement lents en Afrique vers l’accès universel à la santé et aux droits sexuels et reproductifs. Pourtant, l’explosion des données de santé disponibles en Afrique en raison de l’amélioration des infrastructures électriques et Internet, ainsi que de l’adoption généralisée des technologies de santé numériques, offre de grandes possibilités d’innovations fondées sur les données.

Le pôle pour l’Afrique — connu sous le nom de Hub for Artificial Intelligence in Maternal, Sexual and Reproductive Health in Africa (HASH) — compte à ce jour plus de 100 membres.

Dix sous-bénéficiaires ont été choisis pour mettre en œuvre des projets d’IA sur quatre thèmes prioritaires : la santé maternelle, les infections sexuellement transmissibles, les santés sexuelle et reproductive des adolescents et le VIH. Les projets sont mis en œuvre au Nigéria, en Éthiopie, en Namibie, en Tanzanie, au Ghana, au Kenya et en Ouganda.

Le pôle offrira une plateforme de collaboration, d’innovation et d’apprentissage, selon la cochercheuse principale du pôle, Dre Rosalind Parkes-Ratanshi, directrice fondatrice de l’Academy for Health Innovation, basée à l’Institut des maladies infectieuses de l’Université de Makerere, en Ouganda.

« Il existe de nombreuses façons d’utiliser les outils d’IA pour améliorer l’accès aux soins, permettre des interventions précoces et améliorer les résultats pour les patients en Afrique », a déclaré la Dre Parkes-Ratanshi.

Elle ajoute que le pôle HASH s’efforcera de relever les défis auxquels la région fait face, notamment une faible compréhension du potentiel et des risques de l’IA, un manque de clarté sur les procédures réglementaires en matière d’éthique et de recherche, et une pénurie de données numérisées adaptées au contexte africain qui alimente les données faussées.

Amérique latine et Caraïbes

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Photo de Cintia Cejas, représentante du pôle pour la région ALC
Cintia Cejas, représentante du pôle pour la région ALC

Dans les pays à faible revenu d’Amérique latine et des Caraïbes (ALC), les indicateurs de santés maternelle, sexuelle et reproductive ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les ODD. Les défis sont particulièrement prononcés pour les groupes vulnérables, comme les femmes, les adolescents, les populations autochtones, les populations rurales, les personnes d’ascendance africaine, les personnes migrantes, les personnes en situation de handicap et les personnes LGBTQ+, entre autres.

Sur les 10 millions de femmes qui accouchent chaque année dans la région, 8 % n’ont pas accès à des soins prénataux adéquats et 7 600 meurent de causes liées à la grossesse et à l’accouchement. Les Caraïbes sont l’une des régions du monde les plus touchées par l’épidémie de VIH, 23 % des personnes vivant avec le VIH ignorent leur diagnostic.

L’utilisation novatrice de solutions d’IA présente le potentiel d’améliorer les résultats sur ces problèmes de santé et d’autres problèmes de longue date. Le Center for Implementation and Innovation in Health Policies (CIIPS-IECS) en Argentine dirige ces travaux dans la région ALC.

« Nous avons constaté que la région ALC est l’une des régions les moins développées en matière de pays ayant publié des stratégies d’intelligence artificielle », a déclaré Cintia Cejas, chercheuse principale du pôle et coordinatrice du CIIPS-IECS et du Center for Artificial Intelligence and Health for Latin America and the Caribbean (CLIAS). « La maturité de l’IA en santé dans notre région pourrait être considérée comme exploratoire dans certains pays et émergente dans d’autres, mais aucun n’a la preuve d’un écosystème d’IA véritablement intégré. »

Le pôle régional ALC soutiendra un réseau de recherche sur la mise en œuvre des innovations responsables en matière d’IA afin de faire progresser les santés maternelle, sexuelle et reproductive, ainsi que les droits dans toute la région. Il fournira des soutiens financier et technique à certains chercheurs et chercheuses et innovateurs et innovatrices en IA afin de renforcer la qualité de la recherche, d’intégrer l’analyse sociale et sexospécifique et de positionner les résultats de manière à obtenir une influence et une échelle optimales.

Asie du Sud

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Photo de Mohammad Imran, représentant du pôle pour la région d’Asie du Sud
Mohammad Imran, représentant du pôle pour la région d’Asie du Sud

L’Asie du Sud est confrontée à plusieurs défis, notamment des taux élevés de grossesses non désirées, de décès maternels, d’avortements à risque, de mariages d’enfants et de violences sexuelles.

Les défis sont bien connus de Mohammad Imran, directeur exécutif de PHC Global, qui dirige le pôle d’Asie du Sud, connu sous le nom d’AI-SAROSH, avec la Fondation GTA.

Une illustration des défis est le taux de 157 décès pour 100 000 naissances dans la région, bien en deçà de la cible des ODD de 70 décès pour 100 000 naissances.

« On estime que 78 000 personnes sont décédées à la suite d’une grossesse ou d’un accouchement en 2017, dont beaucoup auraient pu être évités grâce à des soins prénataux, obstétricaux et périnataux appropriés », a déclaré M. Imran.

Les outils d’IA sont très prometteurs pour améliorer la prise de décisions publiques, augmenter la productivité et surmonter les contraintes en matière de ressources humaines en santé publique.

« Nous visons à créer un pôle régional pour catalyser des approches multidisciplinaires dans la résolution de problèmes clés en [santés maternelle, sexuelle et reproductive] en Asie du Sud grâce aux technologies de l’IA et à combler les écarts entre diverses disciplines », a déclaré M. Imran. « Nous accorderons la priorité aux innovations en matière d’IA qui ciblent la population, les individus, les systèmes de santé et les niveaux de la chaîne d’approvisionnement [santé maternelle, sexuelle et reproductive] dans la région. »

Moyen-Orient et Afrique du Nord

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Photo de Nour El Arnaout, représentante du pôle pour la région MOAN
Nour El Arnaout, représentante du pôle pour la région MOAN

Les conflits prolongés ont encore fragmenté les systèmes de santé, déclenché d’importants déplacements de population et entraîné des migrations, explique la représentante du pôle du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Nour El Arnaout, qui est chef de division au Global Health Institute de l’Université américaine de Beyrouth.

« De nombreux pays souffrent de taux relativement élevés de mortalité et de morbidité maternelles — hémorragie, diabète gestationnel, hyperglycémie, entre autres — qui restent les principales préoccupations menaçant les femmes enceintes », a-t-elle déclaré.

La région connaît des taux élevés de mariages précoces, d’avortements à risque et de violence fondée sur le genre, en particulier chez les populations adolescentes, réfugiées et déplacées.

Parmi les autres obstacles aux résultats en matière de santé, citons le manque de prestataires de soins de santé qualifiés, le manque de sensibilisation des femmes à l’importance d’accéder aux services de santés maternelle, sexuelle et reproductive, la mauvaise qualité de ces services, les obstacles économiques, ainsi que les crises et les conflits prolongés.

Ce pôle s’efforce de tirer parti des occasions offertes par l’IA, notamment des applications mobiles basées sur l’IA ciblant les prestataires de soins de santé, des modèles ou des algorithmes de prédiction et de triage basés sur l’IA qui pourraient signaler des complications nécessitant une assistance médicale, des robots conversationnels et des messages automatisés visant des populations cibles sélectionnées.

Ensemble, les quatre pôles joueront un rôle crucial dans l’exploration de la manière dont la recherche peut être mise à profit pour catalyser le développement et le déploiement responsables d’innovations en matière d’IA afin de faire progresser les santés maternelle, sexuelle et reproductive et les droits dans le cadre de systèmes de santé renforcés dans les pays à faible et à moyen revenu.

Faits saillants de la recherche

  • L’IASM vise à renforcer les systèmes de santé en tirant parti de solutions d’IA responsables et contextualisées pour améliorer les santés maternelle, sexuelle et reproductive des femmes et des filles.
  • Les pôles sont conçus pour cerner et fournir un soutien financier et technique aux innovatrices et innovateurs et aux équipes de recherche en IA sélectionnés dans le secteur de la santé.
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