Mission
L’initiative « Catalyser le changement pour des systèmes alimentaires sains et durables » (CCHeFS) vise à améliorer la santé des populations les plus vulnérables en adoptant une approche basée sur les systèmes alimentaires afin d’améliorer la compétitivité des aliments nutritifs et durables en Afrique, par rapport aux aliments malsains. Nous soutenons les recherches et les interventions politiques menées par les pays du Sud qui s’attaquent au double fardeau de la malnutrition et des aliments non durables.
Le défi
Les systèmes alimentaires mondiaux et les habitudes alimentaires des populations ont considérablement évolué au cours des dernières décennies. L’Afrique connaît actuellement une transition nutritionnelle, avec l’abandon des régimes traditionnels composés d’aliments peu transformés au profit de régimes de qualité insuffisante, composés d’aliments malsains. Paradoxalement, ces tendances entraînent une augmentation de la dénutrition et de l’obésité, ce que l’on appelle la « double charge de la malnutrition ». Ces aliments pauvres en nutriments, mais bon marché et de plus en plus accessibles contribuent à l’augmentation rapide des taux de maladies non transmissibles liées à l’alimentation. D’ici 2030, on prévoit que les décès causés par les maladies liées à l’alimentation dépasseront ceux causés par les maladies infectieuses en Afrique.
L’augmentation de la malnutrition s’accompagne de la dégradation des écosystèmes naturels. La production d’aliments malsains et transformés exerce une pression importante sur les écosystèmes naturels en raison de pratiques d’exploitation et d’utilisation non durable des terres, ce qui entraîne un cercle vicieux entre les changements climatiques et les aliments malsains. Ces changements favorisent ou exacerbent les inégalités sociales et économiques. Les populations déjà vulnérables, notamment les femmes et les enfants, sont touchées de manière disproportionnée par les charges sanitaires et environnementales résultant de systèmes alimentaires mondiaux inadéquats et inéquitables.
L’adoption d’une approche systémique nous permet toutefois de voir des possibilités prometteuses de tirer parti de la puissance des systèmes alimentaires afin d’améliorer la santé de la population et de construire des environnements davantage résilients. Une telle approche doit également tenir compte des besoins des personnes les plus vulnérables et marginalisées. Si le discours concernant l’amélioration des systèmes alimentaires a gagné en importance à l’échelle mondiale, il a été dominé par les voix et les solutions prescrites par les pays du Nord. Dans les pays du Sud, des options importantes et localement pertinentes pour façonner des solutions efficaces existent, mais doivent être soutenues. Les recherches menées dans les pays du Sud qui renforcent et stimulent les interventions politiques et pratiques peuvent offrir des possibilités précieuses de promouvoir des systèmes alimentaires plus sains et plus durables.
L’initiative
L’initiative CCHeFS soutient une recherche rigoureuse et innovante sur le continent africain. La recherche vise à renforcer la compréhension et la mise en œuvre de politiques et d’interventions susceptibles d’accroître la compétitivité sur le marché d’aliments nutritifs et durables, améliorant ainsi la santé et la qualité de vie des populations à faibles revenus et vulnérables.
En soutenant la recherche interdisciplinaire et intersectionnelle, tout en tirant parti de l’expertise du pays, le CCHeFS aide des équipes de recherche sélectionnées à produire des données probantes relatives à ce qui est nécessaire pour que leurs populations passent à une alimentation plus saine et plus durable. Cela se fait au moyen de trois domaines d’intervention clés, interreliés entre eux :
- politiques publiques et règlements transformateurs : en nous inspirant des politiques qui fonctionnent dans d’autres pays du Sud, et des leçons appliquées de ces expériences, nous soutenons la conception et la mise en œuvre de nouvelles politiques publiques audacieuses en matière de systèmes alimentaires. L’idéal serait que ces combinaisons de politiques stimulent la demande d’aliments sains, tout en augmentant le prix et l’accessibilité des aliments protecteurs par rapport aux aliments non protecteurs.
- Cadre propice à l’activité économique : étant donné l’influence puissante des forces du marché sur le régime alimentaire des gens, nous soutenons la recherche qui peut fournir la justification économique pour que le secteur privé investisse dans des aliments sains et durables. La recherche vise également à établir un argumentaire économique en faveur de l’amélioration des règlements et de la réduction des investissements dans les aliments malsains et non durables.
- Responsabiliser les communautés et les consommateurs : nous soutenons la recherche visant à susciter une plus grande demande des consommateurs pour des aliments protecteurs abordables et durables. Il s’agit de comprendre que les systèmes alimentaires doivent être centrés sur les personnes et que des politiques publiques équitables, efficaces et responsables sont nécessaires.
Le CCHeFS vise à créer des coalitions pour le changement parmi un éventail d’acteurs, notamment les chercheurs, les décideurs politiques, les praticiens, le secteur privé et la société civile.
Le partenariat
Le CCHeFS est un partenariat, cofinancé par le CRDI et la Fondation Rockefeller, dont la valeur actuelle est de 23 millions de dollars canadiens. Il s’est élargi, passant d’une focalisation initiale sur l’Afrique de l’Est à l’ensemble de l’Afrique, ce qui permet d’investir davantage dans la recherche d’occasions de changement prometteuses. Le CCHeFS s’appuie sur plus d’une décennie d’expérience des deux partenaires dans l’amélioration des systèmes alimentaires, en réunissant les programmes actuels du programme Systèmes alimentaires résilients au climat du CRDI et de l’Initiative alimentaire pour l’Afrique de la fondation Rockefeller.
Reconnaissant que des répercussions plus importantes peuvent être obtenues par des investissements conjoints, le partenariat est ouvert à une expansion ultérieure, avec une conception volontaire afin de permettre à d’autres bailleurs de fonds de se joindre à lui.